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Gênes: Autostrade promet de reconstruire le pont, rejette les responsabilités
information fournie par Reuters19/08/2018 à 12:16

GÊNES: AUTOSTRADE PROMET DE RECONSTRUIRE LE PONT, REJETTE LES RESPONSABILITÉS

GÊNES: AUTOSTRADE PROMET DE RECONSTRUIRE LE PONT, REJETTE LES RESPONSABILITÉS

par Gabriele Pileri

GÊNES (Reuters) - Autostrade per l'Italia, société concessionnaire de l'autoroute A10 sur laquelle se trouvait le viaduc qui s'est effondré mardi à Gênes, a promis samedi de le reconstruire, mais son directeur général n'a pas présenté d'excuses pour cette catastrophe qui a fait 40 morts, selon un dernier bilan toujours provisoire.

"Les excuses et les responsabilités sont des choses qui sont liées. On s'excuse si on se sent responsable", a déclaré Giovanni Castellucci lors d'une conférence de presse organisée dans la citée portuaire, quelques heures après les obsèques nationales de plusieurs des victimes.

La firme, a-t-il annoncé, va constituer un fonds de 500 millions d'euros pour financer la reconstruction du pont, réparer les dégâts et indemniser les familles des victimes ainsi que les sinistrés.

Une fois les autorisations obtenues, huit mois seront nécessaires pour reconstruire dans le cadre d'un "projet solide et réalisable qui répondra rapidement aux besoins de la ville", a promis le directeur général, selon lequel le viaduc Morandi était "en bonne santé".

La compagnie est sous le feu des critiques du nouveau gouvernement, bien que le ministère des Transports soit également responsable de la sécurité des concessions routières privées.

L'exécutif italien a entamé vendredi soir le processus de révocation de celles d'Autostrade per l'Italia, qui gère 3.000 km d'autoroutes en Italie, dont l'A10.

Le débat sur les responsabilités de la catastrophe fait rage alors que les secouristes sont toujours à la recherche des disparus. Les autorités ont annoncé samedi la découverte d'un nouveau corps et le décès d'un blessé, ce qui porte le bilan à 40 morts.

Une journée de deuil national a été décrétée et l'état d'urgence instauré dans la capitale de la Ligurie, où se trouve le premier port d'Italie.

"UNE PLAIE DANS LE COEUR DE GÊNES"

Le cardinal Angelo Bagnasco, archevêque de Gênes, a célébré samedi une messe pour 19 des victimes au Centre des expositions et du commerce de la ville.

Plusieurs familles de victimes ont décidé de ne pas y participer et ont organisé des services religieux distincts pour dénoncer les négligences qu'ils reprochent au gouvernement.

Pompiers, secouristes et policiers ont été accueillis avec des applaudissements à leur arrivée au parc des expositions dans lequel les cercueils des victimes étaient exposés devant un autel provisoire. Deux des cercueils étaient recouverts de drapeaux albanais et deux autres de drapeaux chiliens.

"L'effondrement du pont est une plaie dans le coeur de Gênes, c'est une blessure très profonde", a dit l'archevêque lors de son homélie.

Le président de la République, Sergio Mattarella, le président du Conseil, Giuseppe Conte, et le ministre des Transports, Danilo Toninelli, assistaient à la cérémonie.

Une portion de 200 mètres du viaduc autoroutier s'est effondrée mardi en fin de matinée, précipitant dans le vide les véhicules d'une hauteur de 50 mètres.

Un tribunal de la ville devra établir les raisons pour lesquelles ce viaduc construit il y a 51 ans s'est effondré, alors que les experts avancent l'hypothèse d'un problème lié aux haubans enchâssés dans le béton.

UNE ANOMALIE DÉCELÉE EN 2017

Une étude commandée l'an dernier par Autostrade avait mis au jour des problèmes de stabilité de l'ouvrage, a déclaré vendredi le directeur du département universitaire qui a réalisé cet audit, confirmant des informations de presse.

L'audit, effectué en novembre 2017 par des experts de l'Ecole polytechnique de Milan, avait notamment mis en exergue l'état des haubans. "L'étude a mis en lumière une anomalie et a recommandé des investigations plus poussées en la matière", a dit Stefano Della Torre à Reuters.

Dans leur rapport, les experts estiment qu'il est possible que des phénomènes de corrosion aient joué. Mais l'une des particularités du pont Morandi, inauguré en 1967, tient au fait que les câbles sont coulés dans du béton, ce qui rend leur contrôle difficile.

"La rupture de l'un de ces haubans est une hypothèse de travail sérieuse", a déclaré Antonio Brencich, professeur à l'Université de Gênes et membre de la commission des transports chargée de déterminer les causes de l'accident. "Il y a des témoignages et des vidéos qui vont dans cette direction", a-t-il ajouté.

"Il est évident que quelqu'un n'a pas fait son travail concernant la maintenance. Le concessionnaire a une responsabilité qui semble très grave", a dit le ministre des Transport, Danilo Toninelli, dans un entretien accordé à La Stampa.

Son ministère a donné 15 jours à Autostrade pour apporter la preuve que la compagnie a bien rempli toutes ses obligations contractuelles.

"La situation technique est tellement complexe qu'il incombe au système judiciaire de comprendre ce qui s'est passé, pourquoi et dans quelles conditions", a quant à lui estimé Giovanni Castellucci, qui s'est engagé à coopérer pleinement avec les autorités pour que des enquêtes "rapides et approfondies" puissent être menées à bien.

(Avec Giulia Segreti à Milan,; Henri-Pierre André, Pierre Sérisier et Jean-Philippe Lefief pour le service français)

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