France-Urvoas refuse toute "guantanamoïsation" du droit
PARIS, 28 juillet (Reuters) - Jean-Jacques Urvoas refuse, dans une tribune au Monde publiée jeudi, toute "guantanamoïsation" du droit français après les critiques émises par Nicolas Sarkozy contre la politique du gouvernement en matière de lutte antiterroriste et antiradicalisation. L'attaque contre une église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) mardi a attisé la polémique sécuritaire ravivée après l'attentat du 14 juillet à Nice entre le gouvernement et l'opposition de droite. L'ex-chef de l'Etat et président des Républicains (LR) a estimé mercredi que la réponse de la gauche aux attentats qui secouent la France depuis janvier 2015 n'était pas à la hauteur et a notamment appelé à la révision des dispositions européennes sur la double peine ID:nL8N1AD1Z5 . "Emportés par l'émotion et l'inquiétude, la tentation est grande d'en appeler à la 'pensée magique', quitte à sortir de notre Constitution, quitte à sortir de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), quitte à sortir de ce qui fait la France", souligne le ministre de la Justice dans une tribune au Monde. "La France ne peut pas concevoir le combat contre le terrorisme, contre la radicalisation, autrement qu'avec les armes du droit. Le droit n'est pas une faiblesse", ajoute Jean-Jacques Urvoas. "La détermination ne justifie pas l'aveuglement. Et croire que les imprécations décourageront nos ennemis est un leurre. Aussi si des adaptations sont légitimes, elles ne peuvent s'émanciper de nos valeurs fondamentales." Nicolas Sarkozy a demandé mercredi la mise en oeuvre des propositions émises par la droite ces derniers mois. Les Républicains préconisent entre autres que tout étranger dont les connexions, directes ou indirectes, avec un groupe terroriste sont démontrées soit expulsé de France ou que tout ressortissant français dans la même situation soit placé dans un centre fermé ou avec un bracelet électronique pour une durée de trois mois. Ils demandent également que les détenus condamnés pour terrorisme ne puissent bénéficier d'aménagements ou de réductions de peines automatiques. "L'ancien président de la République, qui a supprimé des dizaines de milliers d'emplois de magistrats, de policiers et de gendarmes, propose de réduire notre droit à un système d'exception, dont nous savons, pour le voir en œuvre dans d'autres pays, qu'il est inefficace et ne saurait nous garantir contre les impulsions meurtrières des terroristes", estime Jean-Jacques Urvoas. "Notre constitution garantit les libertés publiques pour qu'en France on ne puisse pas enfermer sans preuve", poursuit-il. "L'arbitraire n'est pas acceptable et au nom de l'efficacité, je refuse cette volonté de 'guantanamoïsation' de notre droit", ajoute-t-il, en référence au centre de détention controversé américain. (Marine Pennetier, édité par Eric Faye)

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M. Urvoas vous avez le droit de critiquer les propositions de l'opposition mais montrez nous ce que vous proposez et donnez nous vos résultats.
Aston54 c'est exactement pareil après un accident mortel de la circulation. Les parents de victimes n'ont que l'arbitraire pour se consoler. Cette "guerre" n'est pas une "guerre" conventionnelle, armée contre armée, l'OAS a également employé le terrorisme pour se faire entendre.
Que Sarkozy aille réparer ce qu'il a su détruire !
"L'arbitraire n'est pas acceptable"... M. Urvoas allez donc expliquer cela aux parents de victimes de l'arbitraire des terrorsites islamiques!!!! Il parait (c'est Savamieux qui le dit) que nous sommes en guerre. Or je n'ai jamais connu, dans toute l'histoire, un pays qui faisait la guerre avec des moyens normaux!!! Dans une guerre on doit ELIMINER l'ennemi.
...de la part de Sarko. Faut réfléchir avant et pas aprés. C'est facile de dire fallait jouer tels chiffres au lotto pour gagner. Sarko nous a montré sa capacité à gouverner.
Bel aveuglement