* Cambadélis met en garde contre la dispersion à gauche
* L'entourage de Hollande croit en un électrochoc
rassembleur
* L'inconnue Macron demeure
* Hamon refuse la main tendue
(Actualisé avec Le Foll et Macron)
PARIS, 9 novembre (Reuters) - Les socialistes français
espèrent que l'élection de Donald Trump à la présidence des
Etats-Unis permettra de réunifier la gauche, dont la division
actuelle obère selon eux toute chance de remporter la
présidentielle en 2017.
"La gauche est prévenue! Continuons nos enfantillages
irresponsables et ça sera Marine Le Pen", a réagi sur Twitter le
premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe
Cambadélis, alors que les candidatures à gauche se multiplient.
Dans un texte publié sur son site internet, le Parti
socialiste a estimé, à propos de l'élection de Donald Trump et
du Brexit, que "face à cette menace qui pèse sur nos démocraties
et nos valeurs progressistes, les démocrates et progressistes
doivent plus que jamais se rassembler et travailler ensemble à
bâtir un horizon commun et partagé".
Un proche de François Hollande expliquait quelques jours
avant l'élection américaine qu'une victoire de Donald Trump
serait politiquement favorable non seulement à Marine Le Pen
mais peut-être également à la gauche, qui serait ainsi poussée à
resserrer les rangs.
Malgré des sondages très défavorables, "il peut y avoir un
basculement. Le président sait très bien que rien ne se passe
jamais comme prévu", expliquait cette source, en confirmant que
François Hollande restait sur l'idée d'attendre décembre pour
dire s'il est ou non candidat à sa succession.
"A un moment, quelqu'un peut éteindre et rallumer la lumière
et la scène n'est plus la même", poursuivait la source,
expliquant que "pour gagner, il faut un management de
l'incertitude et être un très bon théoricien du chaos".
Proche de François Hollande, le porte-parole du gouvernement
Stéphane Le Foll, a jugé que la nécessité du rassemblement à
gauche s'était imposée avant la victoire de Donald Trump.
"Une division de la gauche comme elle semble se dessiner
depuis plusieurs mois, c'est un risque que la gauche ne soit pas
au deuxième tour", a-t-il dit mercredi.
LES INCONNUES VALLS ET MACRON
L'entourage de François Hollande assure que les tensions
entre le chef de l'Etat et Manuel Valls sont désormais passées,
alors même que le Premier ministre semble avoir nettement
profité de ses déclarations critiques après la publication du
livre "Un président ne devrait pas dire ça".
Il gagne ainsi dix points dans le baromètre Ifop-Fiducial de
novembre pour Paris-Match et Sud Radio, à 50% d'opinions
favorables, redevenant la personnalité de gauche préférée des
Français.
Emmanuel Macron mûrit quant à lui sa décision.
"Cette élection montre que rien n'est jamais écrit à
l'avance", a déclaré l'ex-ministre de l'Economie après la
victoire de Donald Trump.
"Cette élection me parait être l'expression d'un rejet du
système profond, et sous-estimé", a-t-il ajouté. "Ce rejet rend
impossible de demeurer dans le statu quo dans lequel notre pays
s'est englué depuis trente ans."
L'entourage de François Hollande n'a pas perdu l'espoir de
faire revenir Emmanuel Macron sous la bannière du chef de l'Etat
si ce dernier décide de concourir, et assure qu'il est le seul à
pouvoir empêcher son ancien protégé de se présenter.
"Le seul qui a construit toute sa vie politique sur le
rassemblement, c'est François Hollande", poursuivait la source
proche du chef de l'Etat. "Il n'y a pas le choix, s'il n'y a pas
de synthèse, de rassemblement, la gauche ne peut pas exercer le
pouvoir."
L'ancien ministre Benoît Hamon, candidat à la primaire
socialiste, a rejeté l'appel de Jean-Christophe Cambadélis,
estimant qu'il n'était pas l'heure d'"ouvrir une période de
glaciation" à gauche.
Face à la menace du Front national, "je crois que la pire
solution, ce serait de perpétuer le système des politiques
libérales, qui finalement visent à maintenir les privilèges de
quelques-uns, de quelque façon que ce soit, à travers Alain
Juppé, à travers une forme de social-libéralisme résigné de
François Hollande, ou de social-libéralisme technologique
d'Emmanuel Macron", a-t-il réagi sur BFM TV.
(Jean-Baptiste Vey, édité par Sophie Louet)
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