France-Faible mobilisation contre la loi Travail après le 49-3
(Actualisé avec manifestations) PARIS, 12 mai (Reuters) - Les sept syndicats opposés à la loi Travail n'ont pas réussi jeudi à donner un nouvel élan à la mobilisation en dépit de la colère provoquée par le passage en force du gouvernement, qui a recouru la veille à l'article 49-3 de la Constitution. Lors de cette cinquième journée nationale de manifestations, les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl ont rassemblé de maigres cortèges dans la plupart des villes. De nouveaux débordements ont eu lieu à Nantes lors d'un cortège organisé par un collectif, sans les syndicats. Et à Paris, des heurts ont opposé en tête du cortège le service d'ordre syndical et des groupes d'extrême gauche. Les responsables syndicaux, qui appellent à deux nouvelles journées de grève et manifestations les 17 et 19 mai, ont rejeté l'idée d'un baroud d'honneur et veulent continuer à faire pression sur les élus pour obtenir gain de cause. "On rentre dans un bras de fer", a assuré Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO présent dans le cortège parisien, qui devait arriver devant l'Assemblée nationale lors du vote d'une motion de censure de droite vouée à l'échec. La mobilisation contre la loi Travail avait culminé le 31 mars, avec 390.000 à 1,2 million de personnes, selon les sources, défilant à travers la France, avant de s'étioler au fil des manifestations. Dénonçant le recours du gouvernement à l'article 49-3, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a appelé jeudi dans l'Humanité à "passer à la vitesse supérieure". Il a rappelé que le contrat première embauche (CPE) avait été adopté en 2006 grâce au 49-3 avant d'être abandonné par le gouvernement face à la pression de la rue. LE FOLL EXCLUT UN RETRAIT Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a fermement écarté l'éventualité de voir le projet de loi Travail partager le même sort que le CPE. "Il n'y aura pas de retrait de cette loi", a-t-il affirmé sur Europe 1. A Toulouse, entre 3.000 et 12.000 personnes selon les sources ont défilé jeudi, fustigeant "le passage en force" du gouvernement et son "refus du débat démocratique". "La manifestation d'aujourd'hui n'est pas un baroud d'honneur, la bataille se poursuit", a dit à Reuters Bernard Dedeban, secrétaire général de la FSU départementale. "L'enjeu de cette journée et de celles des 17 et 19 mai est de peser afin que lors des prochains examens du texte devant l'Assemblée nationale, les députés de gauche déposent une motion de censure", a-t-il ajouté. A Marseille, où guère plus d'un millier de personnes ont défilé, les organisateurs ont renoncé à compter leurs troupes. A Strasbourg, les manifestants étaient environ 1.500, a constaté Reuters, et à Lyon, la police a dénombré 750 manifestants et les organisateurs 1.500. Les syndicats espèrent profiter à partir de la semaine prochaine du renfort des routiers, les fédérations FO, CGT et Sud des transports ayant appelé à une grève reconductible à partir de la nuit du 16 mai, avec la menace de bloquer une partie de l'activité du pays. Les syndicats de cheminots, mobilisés par ailleurs pour peser sur les négociations en cours, consécutives à la réforme ferroviaire de 2014, devraient venir se greffer au mouvement. La fédération CGT des cheminots a déposé un préavis de grève illimité à compter du mardi 17 mai à 19h00. L'organisation, majoritaire à la SNCF, précise que le mouvement couvrira chaque semaine la période courant du mardi 19h00 au vendredi 08h00. Sud Rail, troisième syndicat à la SNCF, avait également appelé mercredi soir à une grève reconductible à partir du 18 mai, en citant le projet de réforme du Code du travail et le recours du gouvernement à l'article 49-3 parmi ses motifs de mécontentement. (Service France, édité par Yves Clarisse)

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