(Actualisé avec réactions syndicales)
TOULOUSE, 20 mars (Reuters) - Sanofi SASY.PA et Evotec
EVTG.DE ont finalisé la cession par la société française des
plates-formes scientifiques de son site de Toulouse et la mise
en place avec l'entreprise allemande de biotechnologie d'un
partenariat de recherche sur de nouveaux médicaments.
Sanofi avait annoncé en décembre être entré en négociations
exclusives avec Evotec dans le cadre de la réorganisation de ses
activités de recherche enclenchée à l'automne 2012 sous l'égide
de son ex-directeur général Christopher Viehbacher, qui a depuis
été limogé. ID:nL6N0TM42L
Aux termes de l'accord dévoilé jeudi soir, Sanofi s'engage à
investir 250 millions d'euros sur une période de cinq ans pour
mettre en place un programme pluriannuel conjoint de recherche
afin de développer les plates-formes scientifiques du site
toulousain.
Evotec prend de son côté l'engagement de maintenir l'emploi
de plus de 200 personnes sur le site en faisant de Toulouse une
base européenne de son développement international.
Le plan de réorganisation de Sanofi prévoyait initialement
de conserver à Toulouse 364 emplois sur 617 et de mettre en
place des plates-formes ayant vocation à devenir autonomes
(recherches, technologie, support).
Mais à la suite du plan social, les effectifs du site ont
progressivement diminué à environ 250 personnes, résultat de
mutations internes ainsi que de départs volontaires.
A l'annonce de cet accord, la CGT a dénoncé un "gâchis
scientifique et humain", estimant qu'"aucune garantie
d'activité" n'a été apportée au site de Toulouse.
"On ne sait pas vraiment comment le groupe va contribuer à
l'avenir du site et plus largement à celui de sa recherche
interne", a déclaré à Reuters Thierry Bodin, coordonnateur CGT.
En écho, Laurent Besson-Imbert, délégué syndical Sud-Chimie
à Toulouse, estime que les salariés ont "le sentiment d'avoir
été abandonnés par Sanofi".
"On a un sentiment de gâchis et de financiarisation à
outrance de Sanofi qui ne s'implique plus dans la recherche,
pratique une stratégie de rachat de portefeuilles et qui a perdu
son éthique en matière de santé», a-t-il ajouté.
L'accord négocié depuis le mois de décembre avec Evotec
porte sur les deux premières plate-formes dont les effectifs
totaliseraient environ 210 personnes.
A la Bourse de Francfort, le titre Evotec affichait une
progression de 7,85% à la suite de cette annonce tandis que le
titre Sanofi était quasiment stable (-0,14%) à Paris.
(Tangi Salaün avec Joahanna Decorse à Toulouse, édité par
Jean-Michel Bélot)
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer