Evacuation du camp du quartier Stalingrad à Paris

information fournie par Reuters •04/11/2016 à 08:38

DÉBUT DE L'ÉVACUATION DU CAMP DE STALINGRAD

par Cyril Camu

PARIS (Reuters) - Les forces de l'ordre ont commencé vendredi matin à 6h00 (5h00 GMT) à évacuer un campement de 3.000 à 4.000 migrants installé à proximité de la station de métro de Stalingrad, dans les 10e et 19e arrondissements de Paris.

Selon la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, l'opération, qui était réclamée par la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, doit être terminée dans la journée.

"On a fait plusieurs recensements et nous pensons qu'il y a entre 3.000 et 4.000 personnes. Nous avons la capacité d'évacuer 4.000 personnes si nécessaire", a déclaré à France 2 la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse.

"On va voir les choses heure par heure, on a des équipes sur place très importantes", a-t-elle ajouté. "Je pense que dans l'après-midi nous en aurons terminé pour cette évacuation."

Une porte parole de la préfecture de police de Paris a déclaré à Reuters que celle-ci se passait "dans le calme". Ce que des reporters de Reuters sur place ont confirmé.

Selon la préfecture de la région Île-de-France, 80 autobus ont été réquisitionnés et 600 policiers mobilisés.

Dans un premier temps, 500 à 600 personnes, essentiellement des Afghans, ont été évacuées du quai de Jemmapes, le long du canal Saint-Martin, à partir de 6h00 (5h00 GMT).

Peu après 7h00 (6h00 GMT), un reporter de Reuters a vu des migrants conduits à des autobus, avenue de Flandres, non loin de la station Stalingrad.

Tous ces migrants doivent être envoyés dans un premier temps dans 80 centres temporaires en Ile-de-France et, à partir de là, dans des centres d'accueil et d'orientation (CAO) s'ils sont en situation de faire une demande d'asile, a expliqué Christine Gauthier, responsable régionale du logement.

Selon la mairie de Paris, 120 personnes vulnérables (femmes avec enfants et familles) figurent parmi les migrants évacués.

Ce campement a vu sa population exploser dans la foulée du démantèlement de celui de Calais (Pas-de-Calais), la semaine dernière. Une fois vidé, il doit être démantelé par les services d'entretien de la ville de Paris, dit-on à la mairie.

"Ce sont des personnes arrivées très récemment en France, parfois depuis seulement quelques jours, parfois depuis quelques semaines", a expliqué la ministre du Logement.

Des organisation non gouvernementales (ONG) humanitaires assistent à l'opération.

"C'est la 30e opération d'évacuation sur Paris", a souligné Emmanuelle Cosse, selon qui "plus de 20.000 personnes" ont été concernées à ce jour par ces opérations.

"On a ce matin plus de 200 personnes bénévoles d'associations et de services de l'Etat qui nous aident à faire cette évacuation, des forces de police qui organisent le va-et-vient des bus et l'idée est d'arriver à mettre dans la journée l'ensemble des personnes à l'abri", a-t-elle ajouté.

(Avec Matthias Blamont, édité par Emmanuel Jarry)