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Environnement: les pays incapables de s'entendre sur un rapport de l'ONU
information fournie par AFP 09/12/2025 à 12:13

Deux plateformes en mer du Nord, à 140 kilomètres à l'ouest de Stavanger, en Norvège, le 3 décembre 2019 ( AFP / Tom LITTLE )

Deux plateformes en mer du Nord, à 140 kilomètres à l'ouest de Stavanger, en Norvège, le 3 décembre 2019 ( AFP / Tom LITTLE )

Les gouvernements du monde, appelés à s'entendre sur les questions environnementales, mais très divisés sur l'avenir des énergies fossiles, se sont montrés incapables de se mettre d'accord sur un texte de l'ONU.

Le 7e rapport de l'ONU sur l'avenir de l'environnement, publié mardi, se veut une mise à jour scientifique des enjeux environnementaux dans le monde. La dernière édition de ce tour d'horizon publié par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) datait de 2019.

Le "résumé pour les décideurs", condensé politique de plus de 1.000 pages de texte, doit être normalement validé par les gouvernements, qui en négocient chaque ligne avant publication, en même temps que le rapport lui-même.

Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE),  à Busan le 25 novembre 2024 ( AFP / Anthony WALLACE )

Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), à Busan le 25 novembre 2024 ( AFP / Anthony WALLACE )

Or, pour la première fois depuis le début des publications en 1997, les pays n'ont pas réussi à se mettre d'accord, selon l'ONU. "C'est regrettable", a déclaré à l'AFP la directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen.

"Les États membres n'ont pas réussi à s'accorder sur un résumé du fait de discussions qui sont un peu difficiles", a déploré une source diplomatique française.

"On est sur un rapport qui traite de la triple crise, qui aborde tous les sujets, y compris des sujets qui aujourd'hui sont des sujets sur lesquels certains pays ont des problèmes sémantiques" et "pas seulement sémantiques", a-t-elle observé.

Cette "triple crise" fait référence au changement climatique, à la perte de la biodiversité et aux pollutions.

- "Désaccords" -

Des représentants des États étaient réunis fin octobre en amont de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement qui s'est ouverte lundi à Nairobi, siège du PNUE, pour approuver le résumé.

Mais l'Arabie Saoudite et les États-Unis, deux gros producteurs d'hydrocarbures, se sont opposés aux références à la sortie des énergies fossiles, selon un compte rendu du PNUE. D'autres pays étaient opposés à des passages sur le genre ou les subventions néfastes pour l'environnement.

Dans une déclaration conjointe à l'issue des négociations, l'Union européenne (UE) et le Royaume-Uni ont regretté des "tentatives de diversion" de la part de certains pays, sans en nommer aucun en particulier.

Les pays avaient des "désaccords significatifs", a reconnu Mme Andersen. "C'est ce qui fait que les Nations unies sont les Nations unies", mais "on aimerait certainement espérer que cela ne crée pas un précédent pour d'autres processus", a-t-elle dit.

Ces nouvelles difficultés font suite à l'échec, jusqu'à présent, à parvenir à un traité pour limiter la pollution plastique, ainsi qu'à celui des négociations sur la décarbonation des navires à l'Organisation maritime internationale (OMI), sous la pression des États-Unis.

La COP30 s'est pour sa part achevée le 22 novembre par un modeste consensus sur l'action climatique, mais sans la feuille de route de sortie des énergies fossiles espérée par certains pays.

Le rapport publié mardi évalue à quelque 8.000 milliards de dollars par an les investissements nécessaires pour atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050 et assurer des financements nécessaires pour conserver et restaurer la biodiversité.

"Le coût de l'inaction est bien plus élevé", notent les auteurs, qui chiffrent les bénéfices économiques attendus d'un changement de modèle plus respectueux de l'environnement.

Ces bénéfices commenceraient à apparaître en 2050, pour atteindre 20.000 milliards de dollars annuels d'ici à 2070, puis jusqu'à 100.000 milliards annuels ensuite.

La clef de ce changement réside dans une "transformation totale de notre système énergétique", soulignait le coprésident du groupe d'experts auteurs, Robert Watson, lors d'une visioconférence de présentation du rapport.

"Nous devons clairement éliminer l'utilisation des combustibles fossiles sur les prochaines décennies", insistait-il, tout en reconnaissant "qu'en ce moment le multilatéralisme semble en difficulté".

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