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D'où vient la thèse complotiste du "grand remplacement" ?
information fournie par Boursorama avec Media Services 14/02/2022 à 13:02

Elle a été conçue par d'anciens nazis après la Seconde guerre mondiale.

Le candidat d'extrême droite à la présidentielle Éric Zemmour, le 5 février 2022. ( AFP / JULIEN DE ROSA )

Le candidat d'extrême droite à la présidentielle Éric Zemmour, le 5 février 2022. ( AFP / JULIEN DE ROSA )

L'expression s'est invitée dans la campagne présidentielle. La thèse du "grand remplacement" supposé de la population européenne par une population immigrée, reprise par Éric Zemmour et citée par la candidate LR Valérie Pécresse lors d'un meeting dimanche , a été conçue par d'anciens nazis après la Seconde guerre mondiale, avant d'être popularisée après les attentats du 11 septembre 2001.

Après 1945, l'extrême droite radicale va développer la thématique de la destruction de l'Europe par une "colonisation" d'immigrés africains, en la disant œuvre du complot juif, explique l'historien Nicolas Lebourg. "Dès 1946, des groupes d'anciens (soldats nazis de la) Waffen-SS affirmaient que désormais toute l'Europe était occupée par les 'nègres' (les soldats américains) et les 'mongols' (les soldats russes), et qu'il s'agissait de libérer le continent de 'l'occupation' par une 'nouvelle résistance'", développe-t-il. L'ancien trotskyste et ancien Waffen-SS français René Binet va ensuite diffuser, sur le plan international, la thématique d'un grand remplacement organisé par les juifs.

Mais la thèse du "grand remplacement" n'est popularisé qu'après les attentats du 11 septembre 2001. Ses partisans vont en extraire "l'argumentaire antisémite, pour le faire seulement mythe mobilisateur raciste et islamophobe", explique l'historien. Ils vont accuser le "multiculturalisme", au lieu du métissage, pour avancer que les populations immigrées musulmanes vont "remplacer" les populations "blanches et chrétiennes". Le tueur de Christchurch, dont les attentats contre deux mosquées ont fait 51 morts en 2019, avait ainsi repris l'expression dans un manifeste, où il faisait référence à un "génocide blanc".

Un "remplacement", "sciemment organisé"

Cette thèse comporte un aspect complotiste car le "remplacement" est présenté "comme sciemment organisé par les 'représentants de la superclasse mondiale'", relève l'historienne Valérie Igounet dans une étude pour la Fondation Jean Jaurès. L'écrivain d'extrême droite Renaud Camus, condamné pour "provocation à la haine et à la violence contre un groupe de personnes en raison de leur religion", l'a popularisée dans un ouvrage publié en 2011 intitulé "Le grand remplacement", où il "insiste sur une 'colonisation démographique'". "En d'autres termes, la France s'apprêterait à passer sous domination musulmane", explique Valérie Igounet.

Parmi les mesures proposées par Renaud Camus pour faire échec au "remplacisme" figurent la suppression du droit du sol, l'abrogation du regroupement familial, l'interdiction d'adopter des enfants extra-européens, la création d’un haut-commissariat à la Remigration, ou l'attribution exclusive des aides sociales aux nationaux et ressortissants européens.

41 commentaires

  • 15 février 09:09

    Personne ne veut de Macron mais les sondages lui donnent 25% ?? Peut-il réellement diriger avec un tel soutien. Ce mode de scrutin est vraiment à vomir. 25% peuvent s'imposer face à 75%. Ce n'est pas un rêve mais un cauchemar. Et cela explique qu'on puisse imposer à un peuple ce qu'il ne veut pas. Pas de statistiques car il ne doit pas savoir.


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