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Christiane Taubira démissionne
information fournie par Reuters 27/01/2016 à 12:47

CHRISTIANE TAUBIRA QUITTE LE GOUVERNEMENT

CHRISTIANE TAUBIRA QUITTE LE GOUVERNEMENT

PARIS (Reuters) - La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a démissionné mercredi du gouvernement, une décision attendue qui clôt de longs mois de défiance avec François Hollande et Manuel Valls.

Elle a présenté sa démission au chef de l'Etat avant le conseil des ministres, le jour de la présentation par le Premier ministre de la révision de la Constitution sur l'extension de la déchéance de nationalité, qui sera finalement expurgée de la référence à la binationalité qu'elle combattait.

Christiane Taubira est remplacée par le député socialiste Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, un proche du Premier ministre.

En fonction depuis le 16 mai 2012, l'"icône" du mariage homosexuel, porte-parole des frondeurs de la gauche, met ainsi fin à une situation inconfortable, voire intenable, au sein d'un gouvernement où elle était de longue date en porte-à-faux avec François Hollande et Manuel Valls.

Attaquée régulièrement par l'opposition qui réclamait sa démission, Christiane Taubira, qui aura 64 ans le 2 février, avait mené à son terme en 2015 une réforme pénale jugée "laxiste" par la droite et le Front national pour avoir supprimé notamment les peines planchers.

Sa démission est intervenue quelques semaines avant un remaniement attendu, Laurent Fabius étant donné partant pour le Conseil constitutionnel en mars prochain.

"BONNE NOUVELLE", DIT MARINE LE PEN

La présidente du FN, Marine Le Pen, a salué mercredi "une bonne nouvelle pour la France" dans un concert de réactions de soulagement au sein de l'opposition. Les "frondeurs" socialistes et des responsables écologistes, telle Cécile Duflot qui démissionna en 2014 du gouvernement, ont loué pour leur part le "courage" et les "convictions" de la ministre.

La décision du chef de l'Etat, après les attentats du 13 novembre, de constitutionnaliser la déchéance de nationalité pour les binationaux nés français convaincus de terrorisme, aura précipité le départ de Christiane Taubira alors qu'elle avait exprimé le voeu de rester à son poste.

Ironie du sort, le gouvernement, au nom de l'unité nationale, a finalement renoncé à inscrire la référence aux binationaux dans la Constitution, a annoncé mercredi Manuel Valls en présentant un texte remanié devant la commission des Lois de l'Assemblée.

"Parfois résister c'est rester, parfois résister c'est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l'éthique et au droit", avait écrit auparavant Christiane Taubira sur son compte Twitter, avec l'emphase littéraire qui caractérisait ses discours.

"Christiane Taubira a choisi le moment où elle a considéré qu’il était nécessaire de se mettre en conformité avec ce qu’elle avait dit et ce qu’elle pensait", a dit le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, lors du compte rendu du conseil des ministres.

Ouvertement hostile à l'extension de la déchéance de nationalité - mesure qui lui donnait un "haut-le-coeur" confiait-elle le 18 novembre dernier sur France 5 -, elle avait plusieurs fois exprimé son désaccord.

INEXTRICABLE

Lors d'une visite en Algérie le 22 décembre, elle avait même annoncé sur une radio locale l'abandon de cette mesure symbolique plébiscitée par les Français dans les enquêtes d'opinion. Elle estimait alors que la réforme, qui divise profondément la majorité, "posait un problème de fond sur le principe fondamental qu'est le droit du sol".

Le lendemain, Manuel Valls la désavouait publiquement en annonçant le maintien de la disposition contestée et en soulignant que "le respect de la parole présidentielle s'impos[ait] à tous."

"Chacun a droit à ses doutes, à ses interrogations, à ses questionnements et à ses analyses", avait toutefois ajouté le Premier ministre lors d'une conférence de presse aux côtés de Christiane Taubira.

L'équation politique devenant inextricable, Manuel Valls s'était résolu à défendre lui-même le projet de loi constitutionnelle devant les députés, à partir du 5 février, alors que cette mission incombait à la garde des Sceaux. Jean-Jacques Urvoas, qui a décidé début décembre un outil de contrôle de l'état d'urgence, devait en être le rapporteur.

François Hollande "a exprimé à Christiane Taubira sa reconnaissance pour son action", selon un communiqué de la présidence. "Elle aura mené avec conviction, détermination et talent la réforme de la Justice et joué un rôle majeur dans l'adoption du mariage pour tous", peut-on lire.

Trois nouveaux membres du Conseil constitutionnel doivent être nommés dans les prochaines semaines, un par le président de la République, un par le président du Sénat et un par le président de l'Assemblée nationale, et le nom de Christiane Taubira a été cité parmi les prétendants possibles.

(Sophie Louet avec Service France, édité par Yves Clarisse)

1 commentaire

  • 27 janvier 12:55

    bien , très bien !


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