Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Bousculé par le Medef et les frondeurs, Valls réunit ses fidèles
information fournie par Reuters 03/12/2014 à 20:06

MANUEL VALLS RESSERRE LES RANGS

MANUEL VALLS RESSERRE LES RANGS

PARIS (Reuters) - Manuel Valls réunit ce mercredi ses fidèles à un moment clé pour sa politique économique, contestée à la fois par l'aile gauche du Parti socialiste, qui la juge trop favorable aux entreprises, et le patronat, qui dénonce l'accumulation de contraintes.

Les proches du Premier ministre ont assuré que cette rencontre des députés "réformistes sociaux-démocrates" n'avait pas pour objet de compter ses soutiens avant le congrès du PS de juin 2015, en vue d'une éventuelle épreuve de force avec les "frondeurs" qui entendent bien y faire entendre leur voix.

"Nous ne sommes pas dans une préparation de congrès", a déclaré à Reuters le sénateur socialiste Luc Carvounas, expliquant qu'il s'agissait simplement "d'un temps de dialogue à notre initiative avec le Premier ministre".

Malek Boutih, député socialiste proche de Manuel Valls, y voit toutefois "un vrai changement de ton".

"Il s'agit de rassembler des gens qui ont des choses en commun et montrer qu'en dehors de sa fonction de Premier ministre, c'est un homme qui a des idées et qui ne veut pas se laisser enfermer dans la tour d'ivoire de Matignon", a-t-il commenté, interrogé sur la chaîne LCP.

Manuel Valls est confronté à la colère des "frondeurs" depuis sa prise de fonction et le projet de loi pour débloquer la croissance, qui doit être examiné la semaine prochaine en conseil des ministres, promet de les braquer encore plus en étendant largement l'ouverture des commerces le dimanche.

Mais il est désormais aussi confronté à la grogne des patrons qui, des artisans aux PDG de grosses entreprises en passant par des chefs de PME, mènent cette semaine des actions unitaires pour critiquer les contraintes qui pèsent sur eux.

Le Medef, la CGPME et l'UPA, qui dénoncent notamment la création du compte pénibilité, l'obligation d'information en cas de projet de cession et les nouvelles règles sur le travail à temps partiel, devaient tenir mercredi à Lyon un grand meeting pour réclamer que le gouvernement décadenasse l'économie.

CHANGEMENT DE TON

La tension avait atteint son comble mardi lorsque le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, avait jugé que le patronat portait la responsabilité de "l'échec" que constitue le faible nombre d'accords conclus dans les branches professionnelles dans le cadre du pacte de responsabilité.

Le président du Medef, Pierre Gattaz, avait demandé lundi au gouvernement de mettre ses actions en conformité avec "ses belles paroles". Emmanuel Macron lui a répondu en l'appelant à faire en sorte que les 41 milliards d'euros prévus de réduction des charges et de fiscalité des entreprises trouvent leur contrepartie en termes d'emploi.

Mais Manuel Valls, qui avait estimé mardi que le patronat n'était "pas à la hauteur de ses responsabilités", a brutalement changé de ton mercredi à l'Assemblée nationale.

"Moi, je ne parle pas d'échec (du pacte de responsabilité-NDLR), je parie d'abord sur l'accord entre les partenaires sociaux et je parie surtout sur l'intelligence collective", a-t-il déclaré lors des questions au gouvernement.

"Et je ne doute pas que les partenaires sociaux qui ont signé, qui se sont engagés en faveur du pacte de responsabilité et de solidarité trouveront l'accord nécessaire."

La réunion des fidèles de Manuel Valls prouve que les grandes manoeuvres ont commencé avant le congrès de juin 2015.

"On entre dans une séquence tourmentée avec les cantonales, le congrès", expliquait récemment une ministre pour qui "le PS peut se renouveler, mais il faut le faire vite".

Les rebelles du PS pointent les sondages désastreux pour le gouvernement pour redoubler de critiques contre la politique de l'offre chère à François Hollande.

Si l'on en croit le sondage Ifop pour Le Figaro diffusé mardi, le PS, les Verts, les Radicaux de gauche et le Front de gauche ne sauveraient que de 56 à 66 sièges, contre 338 maintenant si les législatives avaient lieu demain.

(Julien Ponthus, avec Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer