À leur place, on se sentirait écrasé. Pourtant, ni le poids de la responsabilité ni la solennité du lieu n'empêchent quelques-uns des dix-neuf juges qui siègent à la Cour de cassation de donner des signes ostentatoires d'assoupissement pendant les longs monologues des avocats : d'abord Claire Waquet, qui représente Fatima Afif, la puéricultrice licenciée pour avoir refusé d'ôter son voile islamique ; puis Patrice Spinosi, qui plaide pour Baby-Loup, crèche unique en son genre devenue le symbole de la défense de la laïcité en milieu hostile - en l'occurrence, le quartier (difficile) de la Noé à Chanteloup-les-Vignes. Les querelles talmudiques de haut vol entre professionnels du droit finiraient presque par faire oublier que l'enjeu de ce procès à rallonge, c'est la définition de la laïcité applicable dans l'espace qui, à l'image de cette crèche associative, n'est ni totalement public, ni complètement privé. Donc, sans vouloir abuser des grands mots, un peu tout de même la définition de la République. Depuis décembre 2008, date du début du conflit, c'est la cinquième fois que la justice est appelée à se prononcer. Validé en première instance et en appel, le licenciement a été annulé le 19 mars 2013 par la chambre sociale de la Cour de cassation, ce qui a déclenché un nouveau tour de manège judiciaire, marqué par la rébellion contre l'étage au-dessus de la cour d'appel de Paris, qui confirme le licenciement le 27 novembre 2013....
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