Aung San Suu Kyi reçoit son prix Sakharov, 23 ans après
AUNG SAN SUU KYI REÇOIT SON PRIX SAKHAROV, 23 ANS APRÈS
STRASBOURG (Reuters) - Aung San Suu Kyi, symbole du combat pour la démocratie en Birmanie, a reçu mardi à Strasbourg le prix Sakharov que le Parlement européen lui avait décerné il y a 23 ans, en 1990.
L'opposante à la junte militaire, qui est âgée de 68 ans, aura passé quinze années en détention, entre 1989 et 2010, avant d'être libérée puis de se faire élire députée.
Les eurodéputés ont réservé une longue ovation à "la femme avec une fleur dans les cheveux" -selon les mots du président du Parlement, l'Allemand Martin Schulz- et au symbole qu'elle représente.
"Vingt-trois ans se sont écoulés. Vingt-trois ans de souffrance, vingt-trois ans d'oppression, vingt-trois années de moments où, comme vous l'avez dit, vous n'aviez plus l'impression de faire partie du monde réel", a-t-il ajouté.
Vêtue d'une robe jaune barrée d'une longue écharpe verte, deux des couleurs du drapeau birman, une fleur jaune dans les cheveux, celle qui fut aussi lauréate du prix Nobel de la paix en 1991, a remercié le Parlement pour son soutien.
Elle a aussi évoqué ce qu'avait représenté pour elle le prix Sakharov "pour la liberté de l'esprit".
"La liberté de penser, c'est d'abord la liberté de poser des questions, or pendant longtemps, le peuple birman a été privé de ce droit. Beaucoup de jeunes ne savent même plus comment poser des questions", a-t-elle souligné.
"Il faudra consacrer encore beaucoup d'effort pour que notre loi fondamentale permette une véritable liberté de conscience", a-t-elle ajouté en rappelant que son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, demandait une réforme constitutionnelle.
Cette réforme constitutionnelle sera aussi nécessaire si Aung San Suu Kyi veut accéder à la présidence de la République, à l'occasion des élections générales prévues dans deux ans.
Alors que son parti est aujourd'hui favori dans les sondages, l'opposante, parce que veuve d'un citoyen britannique et mère de deux enfants britanniques, ne peut aujourd'hui prétendre à diriger le pays.
Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse

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