Les Etats-Unis veulent limiter l'utilisation de singes par la recherche
information fournie par AFP 02/12/2025 à 22:55

Un macaque rhésus dans le centre de primatologie du CNRS le 6 novembre 2025, à Rousset dans les Bouches-du-Rhône ( AFP / Christophe SIMON )

L'Agence américaine du médicament (FDA) a annoncé mardi qu'elle voulait limiter les expérimentations menées sur des singes pour tester certains traitements, dans le cadre d'efforts de l'administration Trump pour restreindre l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques.

"La science moderne nous offre des moyens bien plus efficaces et humains pour évaluer la sécurité des médicaments", a assuré Marty Makary, le patron de la FDA dans un communiqué.

Selon lui, certains tests aujourd'hui réalisés sur des primates pour s'assurer de la sûreté d'anticorps dits monoclonaux avant leur commercialisation pourraient être supprimés ou réduits et être remplacés par d'autres techniques, notamment de modélisation informatique.

Fabriqués spécifiquement pour traiter une maladie, ces anticorps sont utilisés dans le traitement de cancers ou encore de maladies diverses comme la maladie de Crohn.

Un tel changement "pourrait réduire le temps nécessaire à la mise sur le marché d'un médicament et diminuer les coûts de recherche et de développement", a insisté M. Makary, qui s'est engagé en avril à faire en sorte de limiter les tests sur les animaux.

Son annonce a été largement saluée par les associations de défense des animaux.

Il s'agit d'une "étape importante", salue auprès de l'AFP Zaher Nahle de l'ONG Center for a Humane Economy, soulignant qu'on "peut obtenir des résultats au moins équivalents, voire meilleurs" en termes de prédiction toxicologique "avec d'autres approches".

Une position partagée par Deborah Fuller, directrice du Washington National Primate Research Center, un institut menant des expérimentations à des fins médicales sur des primates.

Se passer de singes dans ce contexte précis "me semble parfaitement raisonnable", déclare-t-elle à l'AFP, tout en appelant à la prudence.

"Si nous allons trop vite, nous allons nous tirer une balle dans le pied, car en ce qui concerne les futurs traitements et les avancées biomédicales, nous avons encore besoin des animaux", insiste-t-elle, notant que les méthodes alternatives ne sont aujourd'hui pas suffisamment performantes pour remplacer l'ensemble de ces tests.

Divers animaux - principalement des souris mais aussi dans une moindre mesure des macaques ou encore des chiens - sont utilisés dans la recherche, notamment en neurosciences et en immunologie ou pour tester l'efficacité et la sûreté de vaccins et médicaments.