* Les syndicats à l'origine de l'appel au blocage reçus mardi * Trois nouveaux sites bloqués, fin du mouvement à La Mède * Pas de pénurie en vue, assurent Total et le gouvernement (Actualisé avec nouveaux blocages) PARIS, 11 juin (Reuters) - Le blocage des raffineries et dépôts pétroliers entamé dimanche par des agriculteurs pour protester contre l'importation de produits comme l'huile de palme a gagné du terrain lundi, malgré les mises en garde du ministre de l'Agriculture Stéphane Travert quant à l'"illégalité" du mouvement. "Aujourd'hui, ces blocages sont illégaux", a déclaré le ministre de l'Agriculture sur RTL. "Ce n'est pas en bloquant des raffineries qu'on va trouver une solution adéquate". Les deux syndicats à l'origine de l'appel au blocage des 16 sites concernés, la FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA), seront reçus mardi au ministère "pour trouver ensemble des solutions", a annoncé Stéphane Travert. Le mouvement a été déclenché par l'autorisation donnée au groupe pétrolier Total TOTF.PA d'importer de l'huile de palme pour faire tourner sa raffinerie de biocarburants de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône. Le blocage de la Mède a été levé lundi à la mi-journée. Mais le mouvement s'est propagé à trois nouveaux sites à Portes-Lès-Valence dans la Drôme (un dépôt Total), à Saint-Priest près de Lyon et à Reichstett (Bas-Rhin), portant le nombre total de blocages à 16, a annoncé la FNSEA. "C'est une action coup de poing qui a atteint son objectif en alertant l'opinion publique sur les distorsions de concurrence de nos produits par rapport aux produits étrangers qui ne respectent pas l'environnement, nos standards de production et nos charges sociales", a dit à Reuters le secrétaire général de la FRSEA PACA, Patrick Lévêque. Le gouvernement n'entend pas céder. "Le gouvernement ne reviendra pas sur l'autorisation faite à Total d'importer de l'huile de palme", a déclaré Stéphane Travert. "C'est quelque chose qui était déjà engagé depuis longtemps. L'Etat dans la continuité qui est la sienne, a respecté son engagement", a-t-il ajouté. "Les producteurs de colza ne doivent pas être les parents pauvres des filières sur les biocarburants", a-t-il dit en référence au secteur français que les agriculteurs jugent menacé par les importations d'huile de palme. "Je souhaite que demain Total puisse s'approvisionner de la meilleure manière auprès des producteurs de colza", a-t-il poursuivi. PAS DE PÉNURIE Le ministre de l'Agriculture a écarté par ailleurs la possibilité de pénuries liées au blocage. "Il n'y aura pas de pénurie d'essence", a-t-il assuré, tout en appelant les consommateurs à ne pas "se précipiter inutilement dans les stations". Dans un communiqué, Total assure être "mobilisé pour diminuer au maximum l'impact de ce mouvement sur ses clients". "L'accès du personnel à ces raffineries est assuré et les opérations sur site continuent sans perturbations", poursuit le groupe, qui compte cinq raffineries en France, dont la Mède, et y opère neuf dépôts pétroliers. Selon un porte-parole, les quatre raffineries du groupe en fonctionnement (sur un total de sept raffineries de pétrole brut en France) étaient confrontées lundi après-midi à des blocages d'expéditions par la route à Feyzin (Rhône), Gonfreville (Seine-Maritime), Grandpuits (Seine-et-Marne) et Donges (Loire-Atlantique). Le secrétaire d'Etat à la Transition écologique Sébastien Lecornu a défendu pour sa part une diminution progressive de la part des huiles importées dans les biocarburants au niveau européen, afin de faire baisser la part d'huiles liées à la déforestation, et estimé que la raffinerie de la Mède, qui doit rouvrir cet été, représentait une étape dans cette transition. "Nous allons nous engager à l'échelle européenne à plafonner (...) en prenant les totaux de l'année 2017, le volume d'importation d'huile pour la diminuer petit à petit, sur une pente dans les prochaines années", a-t-il dit sur Europe 1. "Le ministre d'Etat Nicolas Hulot l'a dit, ce n'est pas de gaieté de coeur, mais il (le projet de la Mède) est une étape dans la transition", a-t-il ajouté, assurant que l'huile qui y sera produite n'entrerait pas en concurrence avec l'huile produite par les agriculteurs. Total s'est engagé à limiter l'approvisionnement en huile de palme brute de la Mède à moins de 50% des volumes de matières premières qui seront traitées sur le site. (Julie Carriat, avec Jean-François Rosnoblet, Bate Felix et Sybille de la Hamaide, édité par Yves Clarisse)
France-Le blocage des raffineries et dépôts s'étend
information fournie par Reuters 11/06/2018 à 17:00
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