Avec la fin des grèves à Hollywood, les entreprises perdantes sont plus nombreuses que les gagnantes

information fournie par Reuters •09/11/2023 à 21:12

(Remaniement complet avec des détails supplémentaires, de nouvelles citations, des changements de prix des actions, changement de titre, ajout d'un graphique) par Samrhitha A

Les deux grèves estivales des scénaristes et des acteurs à Hollywood sont terminées, mais leurs effets se feront sentir l'année prochaine, et certaines entreprises sont nettement moins bien loties que d'autres.

Alors que les acteurs se réjouissaient de la nouvelle d'un accord de principe d'un milliard de dollars entre le syndicat SAG-AFTRA et les studios après un arrêt de travail de quatre mois, les entreprises qui dépendent du contenu original et de la publicité, comme Warner Bros Discovery WBD.O , étaient ébranlées.

En revanche, le géant du streaming Netflix NFLX.O semble être sorti renforcé de cette période de conflits sociaux, avec une forte augmentation du nombre d'abonnés et un tas de liquidités accumulées grâce à une économie d'un milliard de dollars sur les dépenses de contenu.

Les deux grèves - celle des scénaristes en mai et celle des acteurs en juillet - ont été en partie responsables de l'effondrement du box-office après les deux films "Barbie" et "Oppenheimer" au cœur de l'été, les acteurs en grève s'étant abstenus de promouvoir leurs projets.

Netflix a capitalisé sur son poids dans la production mondiale, sur son solide pipeline de télé-réalité et sur les licences de rediffusion d'émissions telles que "Suits" de NBC et "Ballers" de HBO, des médias rivaux, pour maintenir un flot de contenu frais sur le service, engrangeant 9 millions d'abonnés rien qu'au cours du troisième trimestre.

Des sociétés comme Paramount Global PARA.O ont eu recours à des tours de passe-passe similaires en matière de programmation, en recyclant une version épurée de sa série western "Yellowstone" pour la diffuser sur CBS, et en diffusant en continu les émissions de la NFL de CBS sur Paramount+.

Warner Bros Discovery a essuyé un revers de la part de Wall Street cette semaine après avoir renoncé à ses objectifs en matière d'effet de levier pour 2024, invoquant l'incertitude entourant la durée de la grève des acteurs et la faiblesse du marché de la publicité. Son activité de production télévisuelle a été durement touchée par l'arrêt de travail.

"Il faudra beaucoup de temps avant que les nouveaux films, en particulier, n'apparaissent sur les écrans, étant donné la longueur du processus de post-production", a déclaré Susannah Streeter, responsable de l'argent et des marchés chez Hargreaves Lansdown.

Les investisseurs ont clairement vu Netflix comme un gagnant pendant les grèves. Depuis le 2 mai, date à laquelle les scénaristes ont débrayé, ses actions ont augmenté de plus de 37 %, tandis que les actions de la plupart des studios se sont effondrées, notamment celles de Paramount, qui ont chuté de 48 %.

Walt Disney DIS.N et Comcast CMCSA.O , société mère de NBCUniversal, ont quant à eux vu leurs bénéfices mieux résister en raison de la diversification de leurs activités - Disney avec les parcs, Comcast avec le haut débit.

Bien qu'il ait dû retarder la sortie de films tels que le remake en prise de vue réelle du film d'animation "Blanche-Neige" et "Blade" des studios Marvel, le directeur général de Disney, Bob Iger, a déclaré à CNBC que l'impact de l'arrêt de travail sur les affaires avait été "négligeable"