La reprise se confirme chez Veolia qui gagne 2,62% à 17,99 euros pour occuper la première place du palmarès du CAC 40. Au premier trimestre de son exercice 2017, le numéro un mondial des services à l'environnement (eau, déchets) a vu son chiffre d'affaires grimper de 4,5% à changes constants pour s'établir à 6,27 milliards d'euros, soutenu par l'Amérique latine, l'Asie et l'Amérique du Nord. L'Ebitda s'est élevé pour sa part à 863 millions, en hausse de 0,9%, pour représenter 13,8% de son chiffre d'affaires. Le résultat net a lui progressé de 4,8% à 155 millions.
Fort de ces chiffres, Veolia a maintenu ses objectifs 2017 d'un redémarrage de la croissance de son chiffre d'affaires, d'une stabilité ou croissance modérée de son Ebitda et de réductions de coûts supérieures à 250 millions d'euros.
A l'horizon 2019, Veolia vise un Ebitda compris entre 3,3 et 3,5 milliards d'euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Leader mondial des services à l'environnement - eau pour 44 % du chiffre d'affaires, propreté pour 35 % et services énergétiques pour 21 % ;
- Développement mondial du modèle de gestion déléguée, moins coûteux pour les clients que celui de la régie ;
- Présence forte à l'international : 22 % des revenus en France, 40 % dans le reste de l'Europe, 24 % dans le reste du monde et le reste dans le « Global business », qui regroupe les activités menées pour les grandes entreprises ;
- Métiers (et contrats) de long terme assurant une récurrence du chiffre d'affaires, avec un pipeline de projets à 46 % dans les marchés municipaux et 54 % dans les marchés industriels ;
- Stratégie opérationnelle, fondée sur l'obtention de grands contrats : réorganisation en réunissant les activités sous la seule marque Veolia dans chaque pays et en mutualisant les fonctions support ; croissance fondée sur 4 piliers : ciblage des problématiques environnementales majeures, renforcement sur les marchés en croissance, pénétration des clients industriels et évolution des modèles économiques ; financement de projets sous la forme « asset co/op co », limitant à 10 % pour Veolia la part des capitaux engagés et ne déséquilibrant donc pas le bilan ;
- Situation financière renforcée à fin 2016 par les cessions de la SNCM (transport maritime vers la Corse) et de Transdev (transporteur public) ;
- Visibilité sur la distribution du dividende.
Les points faibles de la valeur
- Cyclicité d'une partie des activités mise en évidence par la crise (baisse des tarifs en Allemagne, renégociation des contrats en France, fin du contrat d'Indianapolis…) ;
- Secteur des « utilities » à la peine en Bourse : renégociation à la baisse des contrats en France et craintes d'une remontée des taux d'intérêt ;
- Fortes disparités de rentabilité entre les branches, l'eau étant la mieux margée (3/4 du résultat opérationnel, devant la propreté (1/4), comme entre les zones géographiques, le reste du monde étant la zone la plus profitable, devant l'Europe hors France ;
- Déception des investisseurs après le report des objectifs financiers 2018.
Comment suivre la valeur
- Valeur de restructuration ;
- Réalisation du plan stratégique 2016-2018, fondé sur la croissance interne (2 à 3 % de hausse annuelle des facturations), sur la montée en puissance des clients industriels dans le chiffre d'affaires (50 % visés) et sur l'efficacité opérationnelle, avec des réductions de coûts de 800 M€ et un report à 2019 de l'objectif d'un résultat opérationnel entre 3,3 et 3,5 Mds€ ;
- Evolution des relations avec le futur grand Paris ;
- Poursuite de la diversification dans le démantèlement des centrales nucléaires et le traitement des déchets radioactifs ;
- Spéculations sur une reprise des actifs d'EDF en Pologne ;
- Atteinte des objectifs 2017 : « redémarrage de la croissance du chiffre d'affaires » et « stabilité ou croissance modérée » du bénéfice opérationnel ;
- Capital ouvert mais valeur non « opéable », même si la Caisse des Dépôts, premier actionnaire avec 8,6 % du capital, entend diminuer sa position, la plus importante devant Groupe industriel Marcel Dassault (4,8 %).
Services aux collectivités
Les grands énergéticiens européens affrontent un environnement difficile, marqué par l'effondrement des prix sur les marchés de gros et une situation de surcapacité. Les utilities doivent également faire face à l'apparition de concurrents venus d'autres secteurs d'activité, tels que ceux issus du "smart building " (gestion technique du bâtiment associée à un ensemble de services). En France, EDF affiche des difficultés financières, d'énormes besoins d'investissements pour entretenir son parc nucléaire et des tensions sur l'approvisionnement. En Allemagne, E.ON et RWE enregistrent de mauvais résultats financiers. Les fusions et acquisitions se multiplient dans le secteur de l'énergie. Au second trimestre 2016, leur valeur a progressé de 42% par rapport à 2015. Les sociétés opérant dans les énergies renouvelables restent très attractives. Les acquisitions, ciblées et de taille moyenne, de renforcement dans des activités spécifiques se poursuivent également. On note également un intérêt croissant des acheteurs asiatiques pour les actifs européens du secteur.