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SICAV et FCP : Le couloir d'avalanche (Ch Gave JdF)

01 août 2009 12:21

.PAR CHARLES GAVE* | JDF HEBDO | 01.08.2009 | Mise à jour : 20H27
Le partage de la valeur ajoutée entre travail et capital dans notre beau pays est à la mode et a donné lieu à de fort belles envolées démagogiques dont Marx aurait pu être fier. Comme d'habitude, cependant, cette question qui passionne les hommes politiques, les médias et ceux que M. Barre appelait la « classe jacassière » n'a aucun intérêt. La vraie question dont dépend l'avenir de notre pays est la suivante : deux économies coexistent côte à côte en France ; la première, nous l'appellerons l'économie communiste (administration générale, santé, sécurité sociale, éducation, transports), où jamais les prix de marché ne déterminent l'allocation de capital, tandis que nous appellerons la seconde l'économie de marché (tout le reste). Nos statistiques proviennent de l'Insee.
Depuis 1981 (tiens, pourquoi 1981 ?), l'économie communiste a connu un taux de croissance de 2,8 % par an, tandis que notre économie libre a connu un taux de croissance moyen annuel de... 0,8 %. Qui plus est, si nous définissons une récession comme une baisse d'une année sur l'autre de la valeur ajoutée en termes réels, notre économie communiste n'a connu (depuis 1981) aucune récession. Imperturbablement, depuis cette date, elle croît plus vite que le PNB général, la somme de nos deux économies. La pauvre économie de marché a connu, quant à elle, SIX récessions depuis 1981.
Ces taux de croissance différents ont fait que l'économie communiste, qui représentait environ 27 % de l'économie privée, en représente maintenant plus de 37 %, que la dérive s'est, bien sûr, fortement accélérée depuis deux ans et que ce ratio va continuer à grimper allégrement aussi loin que l'oeil regarde. En fait, depuis 1981, il n'a pour ainsi dire jamais baissé durablement.
De ce fait, de bonnes âmes nous disent que c'est là la preuve que l'économie administrée chère à M. Guaino a de bien meilleurs résultats sur le long terme que cette pauvre économie capitaliste et que, donc, il convient de la favoriser.
Un point de détail rend cependant ce raisonnement quelque peu suspect. L'économie communiste est sans arrêt en cash-flow négatif, communément appelé déficit budgétaire. La somme des déficits budgétaires accumulés pour entretenir sur le pied qu'ils méritent nos fonctionnaires s'appelle la dette de l'Etat, et cette dette est en train d'exploser au point que le service de cette dette va forcer à une contraction gigantesque des autres dépenses et donc de notre économie communiste. La France est en train de rentrer dans une trappe à dette, avec un déficit primaire gigantesque et qui va aller en se creusant.
Pour nous résumer : le modèle français est simple. Il consiste en trois transferts :
1. L'Etat taxe massivement le secteur privé, ce qui tue toute croissance.
2. Avec cet argent, il subventionne le secteur communiste et sa croissance.
3. S'il n'y a pas assez d'argent pour financer toutes ces subventions, l'Etat l'emprunte, donnant en échange son crédit et mettant en danger les générations futures, pour « acheter » la paix sociale.
Remarquons au passage que si l'on soustrait du PNB français tel qu'il est publié par l'Insee la dette de l'Etat français, ce PNB net de dette BAISSE depuis plus de dix ans, année après année, ce qui n'est guère encourageant. La France est donc comme une machine censée produire de l'énergie et qui en consomme plus qu'elle n'en produit... D'après nos calculs, avant cinq ans, ce modèle va imploser et l'Etat français sera soit en faillite, soit sous le contrôle du FMI (M. Sarkozy sous le contrôle de M. Strauss-Kahn...)
Dans ces conditions, nous réitérons ce que nous ne cessons de dire depuis des mois : l'actif le plus dangereux est sans aucun doute représenté par les obligations de l'Etat français. Nul doute que si M. Madoff avait émis des obligations, il eût trouvé des gogos pour souscrire. La France, aujourd'hui, est en train de rentrer dans une situation Madoffienne. Souscrire ses obligations, c'est bâtir sa maison dans un couloir d'avalanche.
* charlesgave@gmail.com

8 réponses

  • 01 août 2009 12:48

    ailleurs : ce que Charles Gave appelle "l'économie communiste" et que moi je préfère qualifier de "revenus politiques", ces revenus politiques donc sont assez largement utilisés à des consommations délocalisées, désastreuses pour la balance commerciale...sur les 40.000 retraités installés au Maroc la plupart sont français (Source : La Tribune du 23 juillet 2009)...

    je ne résiste pas au plaisir de décrire l'étrange couple de gauche que je viens d'observer : elle, est communiste de coeur et, lui, est pensionné de l'armée ...accessoirement, il aide sa très pieuse maman dans sa ciergerie catholique...depuis de nombreuses années les vacances, importantes, ont toujours pour cadre l'Asie où, hélas, l'époux a découvert les soins de santé annexes en Thailande...il y va sans son épouse, car "il ne peut attendre février"...

    cela va mal tourner...

    ;-)


  • 01 août 2009 14:54

    l'expression "économie communiste" suffit en elle-même a révéler l'état d'esprit de l'auteur. Il est rare de nos jours qu'on ose afficher dans la presse publique une façon de penser aussi réactionnaire, amha ça devrait valoir à son auteur qq réactions assez cinglantes.

    "De ce fait, de bonnes âmes nous disent que c'est là la preuve que l'économie administrée chère à M. Guaino a de bien meilleurs résultats sur le long terme que cette pauvre économie capitaliste et que, donc, il convient de la favoriser." : et oui, ça ça le gêne un peu, alors il trouve ça :"L'économie communiste est sans arrêt en cash-flow négatif, communément appelé déficit budgétaire" mais ça ne l'amène pas à contester des réductions d'impôts qui sont pourtant une des bonnes raisons de ces déficits, et oui :o))
    Bref celui-là ne fait guère autorité, ni sur le marché du jugement objectif, ni sur celui de l'esprit de synthèse en matière économique. Bon, un beau morceau de point de vue hyper-réac, sans plus.


  • 01 août 2009 15:10

    du privé :
    "qq morceaux des "rumeurs du palais
    Brongniart" du JDF de ce W.E.:
    on murmure qu'un chiffre circule à Bercy qui commence à terroriser les économistes de la direction de la prévision. Selon des études très précises, 79% des ommes récoltées par les entreprises qui ont pratiqué des augmentations de capital au cours du premier semestre ont servi à financer des plans de licenciement. Jusqu'à présent, toutes les théories économiques s'acordaient sur le fait que le capital finance l'investissement. Si ce chiffre se confirme, il finance désormais le désinvestissement. Ce qui est plus qu'inquiètant.


  • 01 août 2009 15:13

    mais somme toute assez proche (même source) :
    "malgré les efforts de rétropédalage de Pierre Gadonneix s'agissant des tarifs de l'electricité, l'Elysée a décidé de mettre fin à son mandat plus rapidement que prévu. Son remplacement devrait être annoncé à la fin du mois d'août. Le candidat dont le nom est le plus souvent cité dans Paris est Henri Proglio qui est déjà administrateur d'EDF. Mais selon certains proches du gouvernement les relations sont tellement dégradées entre François Fillon et le Président de la République que le Premier ministre envisagerait de solliciter ce poste comme point de chute. "


  • 01 août 2009 15:17

    Augmenter les impôts ...
    J'aime beaucoup aussi l'idée de "jugement objectif", qui laisse supposer qu'il existe une vérité objective et indiscutable en la matière ...
    Il s'agit plus de choix et d'actions que de vérité "scientifique" préexistante et inerte qui attendrait d'être découverte et révélée ...
    Bref ...


  • 01 août 2009 15:22

    Que l'état dépense trop et à tord et à travers c'est un fait, mais le privé ne fait pas mieux, il suffit de voir toutes ces banques qui auraient du être en faillites et liquidées, mon résumé à moi c'est que toutes nos sociétés ne sont que des gigantesques Ponzi tant qu'on créait de la monnaie à travers les dettes, ça ne voit pas mais qu'on s'abtienne de créer de la dette et tout s'écroule.
    Tout est fuite en avant....;


  • 01 août 2009 15:27

    que vous semblez tant apprécier, suppose que l'on examine les arguments dans un sens et les arguments dans l'autre sens avant de tirer une conclusion, thèse, anti-thèse, synthèse si vous voulez.
    Lorsqu'on commence son exposé en parlant d'économie communiste on montre à quel point le raisonnement vient du "ventre" et non de la "tête". Il s'agit d'un pamphlet et non d'une argumentation.


  • 01 août 2009 17:46

    :-)


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