j'ai assisté à la présentation d'un gestionnaire d'actifs de premier plan spécialisé dans l'immobilier, sur le thème du développement durable.
Interrogé par votre serviteur sur la rentabilité attendue de ce type d'investissement, voici ce qu'il y a lieu de retenir de la réponse :
- les locataires ne sont pas disposés à payer plus cher pour occuper un immeuble "vert" (certifié)
- les locataires accordent cependant un intérêt de plus en plus important sur le sujet
- les gestionnaires d'actifs en général et de leur propre aveu sont loin d'être "au point" sur ces domaines (politique claire et mise en uvre)
- les locataires d'immeubles "verts" (ie. certifiés) sont en revanche en théorie plus fidèles et "meilleurs" (comprendre "plus fidèles"), la vacance moindre ne compensant que très partiellement les investissements (donc les surcoûts)
- les immeubles verts devront a priori avoir à faire face à moins de vacance qu'une bouse énergétique
- la baisse valorisation éventuelle n'impacte que les bouses énergétiques, et non plus les immeubles "moyens" sans certification, l'aspect primordial demeurant l'emplacement, en conséquence les immeubles "non verts" sont simplement plus longs à vendre que les immeubles "moyens"
- les bouses énergétiques de périphérie procurent un meilleur rendement mais l'intervenant a précisé qu'ils avaient procédé à l'arbitrage de la plupart de ces actifs
- un immeuble "vert" ne l'est parce que l'activité du locataire le permet ; entre les plans (sur lesquels sont basés la certification) et les résultats finaux, il y a la construction, l'usage qui est fait par le locataire, le maintien des bonnes pratiques à long terme, toute une série d'impondérables ou d'erreurs en tous genres
- le maintien de performances énergétiques intéressante passe principalement par des engagements de part et d'autre (gestionnaire / locataire) formalisés le plus souvent par la signature d'un bail "vert"
- les exemples donnés lors de la présentation sont ceux d'un immeuble certifié ayant procuré des résultats catastrophiques une fois le locataire étant rentré dans les lieux, ce dont il fallait se douter puisque dans le premier cas il s'agissait d'un journal (fonctionnement 24/24, grosse infrastructure informatique), dans le deuxième cas une chaîne de télévision (un plateau de télévision consomme de l'énergie)
- les certifications distinguent dorénavant la construction et l'exploitation
- il est aisé, même sans engager de gros travaux de structure, de réduire les consommations d'énergie de 20% à 30%, par des solutions simples (installation d'une gestion centralisée des éclairages, arrêt du chauffage et/ou de la climatisation le week-end, eau froide uniquement dans les toilettes, etc.)
- mais il convient de sortir des discours "sur le long terme c'est forcément gagnant" du fait des coûts engagés, des résultats (voir le point précédent), et surtout de l'impact relativement faible des économies d'énergie sur le coût d'occupation et d'exploitation du bâtiment, ex. sur Paris/RP, chiffres par m2, hypothèse bail à 350 euros environ, charges entre 50 et 80 euros, sur ce montant l'électricité représente environ 10 euros, hypothèse réduction 30% soit 3 euros sur un coût par m2 autour de 400 euros ; même en élargissant le périmètre l'impact demeurera faible.
Bref, PFO2 c'est très bien mais uniquement pour réduire les risques.