LEGRAND : le pire est à venir ?

kerken

11 oct. 2014 •16:52

Chômage partiel chez Legrand : les négociations au menu du comité d’entreprise la semaine prochaine

Réunie en conférence nationale, cette semaine à Feytiat, la branche “électrique” de Force ouvrière a évoqué la situation détériorée de la métallurgie et de ses deux fleurons locaux : Legrand et Schneider.
La métallurgie serait-elle en train de dépasser la côte d’alerte?? Réunie mercredi et jeudi à Feytiat, pour une conférence nationale, la branche électrique-électronique-nucléaire du syndicat FO s’est penchée sur la question. Perte d’effectifs, stratégie industrielle tournée vers pays émergents, la crise au long cours que traverse le secteur est illustrée par deux “géants” internationaux, très implantés en Limousin : Legrand et Schneider.

« Que des produits
en fin de vie »
« En 2013, la baisse d’effectif chez Legrand a été de 4,4 % dans la production, 3,4 % au niveau administratif et 2,3 % pour le commercial, explique Francis Jarry, représentant syndical FO, dans l’entreprise. Ce sont surtout des départs non remplacés ou des licenciements négociés. » En France, cela se traduit par une baisse du nombre de salariés de 2.500 personnes, ces dernières années. « En Limousin, on a suivi la baisse nationale », poursuit le syndicaliste. Aujourd’hui, les effectifs de Legrand dans la région dépassent à peine la barre des 2.000. 120 contrats de génération vont néanmoins être signés par le groupe, ces trois prochaines années. « Ce n’est rien pour une entreprise comme Legrand », souligne Francis Jarry. Selon le syndicaliste, les négociations sur la mise en place de mesure de chômage partiel seront également à l’ordre du jour, lors du comité d’entreprise de la semaine prochaine.

Chez Schneider, la situation est encore plus critique. En juin, le groupe annonçait 32 suppressions de postes à Limoges, dans le cadre d’un PSE de grande ampleur. Comme Legrand, les salariés limousins de Schneider Electric pâtissent de la stratégie industrielle du groupe. « Aujourd’hui, les nouveaux produits, que ce soit chez Legrand ou Schneider, sont fabriqués sur des sites hors frontière, analyse Éric Keller, secrétaire fédéral FO de la branche “électrique”. En France, il ne reste que des produits en fin de vie. »

« Les contreparties ne sont pas
là où elles devraient être »
Cette branche de la métallurgie suit la même pente déclinante que l’ensemble de la métallurgie. « Le Limousin est touché, il n’y a qu’à voir Altia et Valdi, souligne Frédéric Homez, secrétaire général FO Métaux. L’observatoire des métiers a fait savoir que le secteur aurait besoin de 100 à 107.000 postes dans les 10 ans à venir. Mais ça ne sera pas des créations d’emploi nettes, car il y a beaucoup de départs en retraire. »


Le rebond est, lui, hypothétique. La stratégie gouvernementale ne trouve pas vraiment grâce aux yeux du syndicaliste. En cause, le pacte de responsabilité et le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE). « On est favorable aux aides aux entreprises, conclut Marc Homez. Mais les contreparties ne sont pas là où elles devraient être : l’investissement et l’emploi. »