BNP PARIBAS : Le Revenu du 3 Novembre

samoeng

01 nov. 2017 •14:45

C’est l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein : les comptes du troisième trimestre de BNP Paribas offrent plusieurs motifs de satisfaction, sans masquer des sujets de préoccupation.
Au chapitre des bonnes nouvelles, la banque a dégagé un résultat net de 2 milliards d’euros, en progression de 8,3%. Une performance conforme aux attentes des analystes. Sur neuf mois, le bénéfice net est ressorti à 6,3 milliards d’euros, en amélioration de 1,2%.
Mais la performance trimestrielle a été gonflée par une plus-value exceptionnelle de 326 millions d’euros avant impôts liée à la cession de 4% du capital de l’assureur indien SBI Life par Cardif, filiale de BNP Paribas. Ce gain permet à la banque d’atténuer l’impact de la dépréciation des survaleurs liées au contrôle de sa filiale turque TEB pour 172 millions d’euros. Hors éléments exceptionnels, le résultat net aurait reculé de 6,7%. Sans réelle surprise, le groupe reste confronté à un manque de dynamisme de son produit net bancaire, qui s’est effrité de 1,8%, à 10,4 milliards d’euros. Il n’est pas parvenu à s’affranchir du ralentissement de ses activités de banque d’investissement
au cours de l’été, tout comme ses grands concurrents européens Credit Suisse et Deutsche Bank. Les revenus de
ce pôle ont plongé de 8,5% sur trois mois, en raison de la faible volatilité des marchés et d’une base de comparaison exigeante sur les activités obligataires, devises et matières premières.
Notre analyse. Le titre pourrait manquer de tonus après son bond de 10% depuis le début de l’année. Deux éléments retiennent notre attention. Tout d’abord, le coût du risque, c’est-à-dire les provisions pour créances douteuses, a certes reculé au troisième trimestre d’une année sur l’autre. Mais il se situe désormais à un point bas et est susceptible de remonter. Ce qui signifie que ce moteur pourrait désormais moins contribuer à l’amélioration
des résultats. Deuxième sujet de vigilance, la difficulté de BNP Paribas à améliorer son efficacité opérationnelle.
Son coefficient d’exploitation, mesuré par le rapport entre les coûts et les revenus, s’est dégradé au 30 septembre à 68,6%, contre 68,2% un an plus tôt. Avec des revenus sous pression, des coûts sous contrôle, mais qui peuvent difficilement se réduire, et des risques au plus bas,
BNP Paribas est confronté à une équation complexe pour améliorer sa rentabilité.
Par ailleurs, la banque écarte tout projet majeur d’acquisition, comme la prise de contrôle de Commerzbank. Une
telle opération serait trop exigeante en termes de fonds propres. Le potentiel du titre paraît donc réduit à court terme.
Mais BNP Paribas conserve toute sa place en portefeuille : le dividende est sécurisé et fait ressortir un rendement de 4,5%.
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