Forces : Marques à forte notoriété ; société familiale, à caractère européen
Faiblesses : concurrence de grands groupes, positionnement corrigé
Raisons de la Recommandation :
Lexercice 2011 aura bien été une période de transition, les comptes de la société ont commencé à se redresser vers le milieu de lannée, il sest achevé dans de meilleures conditions, lesquelles semblaient se poursuivre ce premier trimestre. Il aura fallu être patient, mais notre objectif de 52 / 55 pour le cours de laction a bien été atteint le mois dernier. Depuis, il est revenu un peu en arrière, sans gravité. Cette tendance haussière retrouvée a vraisemblablement trois origines.
En premier lieu, du fait du caractère défensif de son activité, laction sest relativement bien comportée au cours de lété 2011 lors la chute des marchés boursiers, elle a même enregistré une performance positive de 5,50 % au cours de lannée 2011, elles ne sont pas nombreuses dans ce cas. Par ailleurs, les marchés dans leur ensemble ont connu un début dannée très favorable même si depuis ils ont à nouveau faibli ; à noter que le cours de laction est resté plus soutenu que la moyenne, se distinguant de lensemble de la cote. Enfin et surtout, la présentation des résultats 2011 pourtant mitigés na pas surpris, ils étaient largement anticipés ; le chiffre daffaires a moins progressé que son marché, de 2,1 % seulement en interne et sétablit à 5,63 Md, et, retraité des éléments exceptionnels, lEbit a retrouvé les niveaux davant la crise, à 646 m (vs 699), soit une marge de 11,50 %. Ce qui a été salué par le marché et a fait décaler le cours au moment de leur publication, cest le message qua voulu faire passer la direction : lentreprise est désormais prête pour lapplication de son nouveau modèle économique.
Rappelons quun plan de restructuration a été défini et adopté en février 2010, avec plusieurs étapes ; il passait par la refonte du conseil en juin de la même année, le repositionnement opérationnel sur le soin de la peau autour de Nivea la marque leader du groupe avec le maintien des marques haut de gamme ; dautre part, la sortie du secteur des produits de maquillage et des soins capillaires la finalisation du modèle opérationnel avec de nouveaux produits, de nouveaux objectifs et de nouveaux managers, permettent de penser que le virage est bien amorcé et que 2012 devrait en mesurer les premiers résultats. La direction en attend des économies de coûts autour de 25 m cette année, de 75 m en 2013 et de 90 en 2014, et le but de ce plan est de retrouver la marge opérationnelle que le groupe avait enregistrée en 2007 (12,40 %) et la dépasser, à lhorizon 2014.
Déjà, sur le seul premier trimestre cet objectif est atteint ; elle est de 12,9 % avec un résultat opérationnel hors éléments non récurrents de 198 m sur un chiffre daffaires de 1,53 Md qui retrouve un taux de croissance organique de presque 7 %. Pour lensemble de lannée la direction est bien consciente que les incertitudes se sont accrues, que la croissance sera très disparate dune région à lautre et que lEurope, comme les Etats-Unis, ne devrait progresser que faiblement, mais elle estime que les pays émergents feront la différence une fois de plus. Prudente, elle évalue la marge comprise entre 11 et 12 % principalement du fait de sa branche « tesa » qui pourrait progresser moins que sa branche cosmétique.
Objectifs de cours :
Régulièrement le marché voit la société faire lobjet dune offre de rachat et le nom de Procter est le plus souvent cité ; pour notre part nous ne partageons pas ce point de vue, la famille majoritaire a tout intérêt à ce que le redressement soit complété, ce qui commence seulement à se faire sentir ; de plus, les incertitudes quant à la croissance économique mondiale, le maintien à de faibles niveaux des pouvoirs dachat au cours des prochains mois font peser une menace sur les valeurs liées à la consommation, lalerte que Danone vient de lancer sur sa marge en est un exemple.
Après une hausse de plus de 35 % depuis décembre il est légitime que le cours marque une pause. A 52 il valorise 26 fois le bénéfice par action estimé pour cette année, cest un PER élevé qui ne peut sexpliquer que par la possibilité que la société soit cédée. Il nous parait plus prudent de surveiller la valeur, un repli du cours vers 50 ou moins serait une bonne opportunité pour la mettre en portefeuille et viser un retour vers les plus hauts historiques de lautomne 2007, vers 56 et pourquoi pas vers 60 pour autant que la marge corresponde bien aux attentes. Si lon est actionnaire, il faut conserver la position pour le moyen terme.
Marc Bouche
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