« Imaginons maintenant le comportement des épargnants peu ou pas intéressés par les aspects civils et fiscaux de l'assurance vie »
Là, je me pose une question, car qui va aller investir sur un produit qui nécessite en règle générale d’investir sur plus de 8 ans, s’il n’est pas intéressé par les attraits fiscaux ? Et la même chose pour les aspects civils pour un produit destiné à une transmission à des tiers non familiaux ?
A mon avis, ne seraient-ce que ces deux volets vont conduire à une obligation d’investir sur longue durée, non pour le rendement, mais pour les économies fiscales (nettement plus importantes) générées par le statut de l’assurance vie …
« On peut légitimement penser qu'ils vont souhaiter racheter leurs contrats d'assurance vie dont le rendement avant PS et impôt est de 2,5% pour acheter des obligations en direct »
Pourquoi donc iraient-ils sur des obligations, produit technique s’il en est, alors qu’ils vont pouvoir enchainer des livrets avec prime et taux d’intérêts promotionnels sur courte durée !
« Imaginons enfin la compagnie d'assurance qui fait face à des demandes massives de rachats »
On va donc l’imaginer, non pour acheter des obligations, mais pour aller diversifier leur portefeuille d’AV dans des pays où l’endettement moyen n’est PAS voisin (ni supérieur à 100% du PIB national !) ; alors soit les compagnies d’AV où c’est le cas, vont très probablement souffrir !
Après avoir utilisé ses liquidités, vendu ses actions, elle devra vendre ses obligations en matérialisant ses moins-values.
« Après cette illustration qui peut sembler anxiogène, il me paraît opportun de rappeler que l'OAT 10 ans est au 10 juin à 1.3270% (source Banque de France) »
Oui, OAT à 1.32 (et ce n’est pas grand-chose) et surtout cela fait un certain temps que cela dure ….
Et les assureurs pour booster, la performance de leurs contrats, il y a fort longtemps qu’ils procèdent à des investissements hors obligs, en allant soit de façon permanente sur de l’immobilier papier, soit sur des titres à haut rendement, mais n’y restent pas toujours , et avec la baisse des taux obligataires, le rendement de ces produits alternatifs leur permet de continuer à servir un taux de l’ordre de 2.5 (soit deux fois plus que le rendement immédiat des OAT !
« En conclusion :
- dire qu'il y a un risque me paraît exagéré. Le rendement de l'actif des compagnies d'assurance vie est très largement au dessus des taux actuels. Seule une remontée (rapide et durable) des taux au delà de 3-4% fragiliserait l'industrie de l'assurance vie. »
C’est exagéré et c’est presque normal, car qui connaît la profondeur et l’antériorité des placements de sa compagnie d’assurance, tout comme qui savait à quel niveau leur compagnie se trouvait exposée, à la Grèce, au Portugal ou à l’Irlande ?? Et ce sont les médias qui vous diffusent l’information immédiate (un profit warning) sans tenir compte de la présence d'un trésor de guerre accumulé depuis des décennies (pour certaines compagnies …)
« - dire que la remontée des taux d'intérêt (à leurs niveaux actuels) aura un impact positif pour les fonds euros est une utopie. L'OAT 10 ans était 1,828 points au dessus de son niveau actuel à la même époque en 2005 (source BDF). Le rendement des fonds euros va donc continuer à s'effriter »
Certes et celles et ceux qui peuvent (et vont) souffrir, seront alors les personnes qui, en ayant un impératif d’avoir recours à ce produit qu’est l’assurance vie pour des raisons civiles et fiscales mentionnées ci-dessus, n’auront pas bien compris pourquoi les compagnies auront proposé, voici déjà un certain temps, de fourgousser leur contrat en Euros ….