Après des années foisonnantes
en termes de réalisation
de modèles davions chez
Airbus, avec notamment
lA380, lA400M et lA350-900 pour
Airbus,quientreraenserviceàlafinde
lannée, lheure est désormais à la production.
Les dépenses de recherche et
développement pour la conception de
nouveaux programmes sont ralenties.
Aucoursdesdeuxprochaines années,
Airbus prévoit ainsi de
réduire de 25 % son
volume de R&D lié aux
nouveaux programmes
de développement
externalisés auprès de
sociétés dingénierie.
A compter du 1er avril
prochain, le constructeur
va réduire de 21 à
16 le nombre de ses
fournisseurs. Cest la
dernière étape de son
programme, baptisé « E2S » (Engineering
Synergy Suppliers), qui avait été
lancé en 2008 pour ramener le nombre
de fournisseurs dune soixantaine
de prestataires à une vingtaine.
Mais les sociétéscotéesdeconseilen
technologie passées en revue dans ce
dossier ne devraient pas figurer parmi
les prestataires évincés. Cest en partie
ce qui explique quelles anticipent une
certaine résistance en 2014. Demême,
le groupe Safran a indiqué
que ses efforts de
recherche et développement
avaient atteint
un pic en 2013-2014, à
9 % de son chi f f re
daffaires. Les SSII perdent
donc lun des secteurs
le plus porteur
pour elles ces dernières
années, à sonapogée au
Salon du Bourget en
juin2013. Ainsi, après la
1.750
1.500
1.250
1.000
750
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 (e) 2020 (e)
1.594
LA BAISSE DE RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT DANS LAÉRONAUTIQUE
PART DE R&D
CHEZ SAFRAN
En millions
deuros
TENDANCE DE LA R&D CHEZ AIRBUS COMMERCIAL
En millions deuros
2.500
2.000
1.500
1.000
500
0
1999 .00 .01 .02 .03 .04 .05 .06 .07 .08 .09 .10 .11 .12 .13 (e) .14 (e) .15 (e)
LES
CONSÉQUENSES
DUNE PAUSE DANS
LA CONCEPTION
DE NOUVEAUX
APPAREILS
9% du chiffre daffaires
Vers 6 à 7% du chiffre
daffaires dici à 2020
publication dun article fin décembre
dans Les Echos citant un représentant
syndical sur « la suppression de 500 à
2.000 postes de consultant dAltran dans
les deux ans sur Toulouse », le titre de la
SSII avait un peu reculé, avant de
reprendre 4 % depuis début janvier.
Des titres malmenés
« Compte tenu de la répartition des activités
dAltran [lingénierie de systèmes est
laplusexposée, tandisqueles systèmes
embarqués, la réductionde la consommation
de carburant et les
émissions
degazsontmoinsconcernés],nousestimonsquelerisquemaximumderéduction
s élève à environ 100-150 ingénieurs », a
immédiatementnuancéunenotedela
Société Générale.
Car, heureusement, cette évolution
nest en rien une surprise, et les sociétésdingénieriequi
travaillentavecAirbus
ont depuis longtemps pris les
devants. De la R&D pure autour de la
conception de nouveaux avions, les
sociétés de conseil en technologie se
sont diversifiées sur toute la ligne de
production, jusquau service spécifique
aux compagnies aériennes. Et ce, tant
en interne que par croissance externe.
Et de toute façon, « les relais de croissance
ne manquent pas, entre lautomobile,
bien repartie enAllemagne, en Suède
et en Italie,mais aussi en France fin 2013,
laBancassurance, qui a de grands besoins
eninformatiqueaprès le creuxde2012, les
télécoms, la pharmacie et les utilities »,
rassure Philippe Salle, le président-directeur
général dAltran.Nous passons
en revue six acteurs du secteur. Nous
sommesàlachat sur toutes les sociétés
citées dans ce dossier, estimant que
non seulement le secteur aéronautique
ne représente quune partie
aujourdhui de leur chiffre daffaires,
mais que de plus elles ont anticipé ce
retournement de tendance, se prémunissant
contre celui-ci.
DOSSIER RÉALISÉ PAR
CAROLINE MIGNON