La Commission fait preuve d'une certaine indulgence à l'égard de la Grèce
Nouvelle tranche d’aide accordée à la Grèce, délai sur les déficits obtenu par la France etc. : l’Europe se révèle pour le moment bien complaisante avec les membres turbulents de la classe selon une note de KBL Richelieu Gestion.
Le feuilleton grec peut-il durer encore de nombreuses années ? On est tenté de répondre par l’affirmative. Sans cesse au pied du mur, l’Etat grec devrait obtenir un nouvel accord avec ses créanciers avant la fin de la semaine, lui permettant de ne pas faire faillite à court terme. Un nouvel accord qui se traduira par un versement d’urgence mais ne règlera pas le problème de fond. En juin, la Grèce devra faire face à de nouvelles échéances financières qui nécessiteront un plan d’aide plus global. En attendant, le « Grexit » n’aura pas lieu . « La sortie de la Grèce n’aurait en rien des conséquences dramatiques impliquant l’arrêt de mort de la monnaie unique » estime la société KBL Richelieu Gestion dans une note. Rappelons que la Grèce cumule une dette de 320 milliards d’euros mais qui ne représente que 2% du PIB de la zone euro.
Rien n’est moins sûr pour autant tant les craintes d’un « précédent » qui ferait redouter une contagion à d’autres pays restent réelles. Peut-on parler d’indulgence de Bruxelles vis-à-vis de la Grèce ? Après tout, la France aussi bénéficie d’une certaine mansuétude de la part de la Commission alors qu’ un nouveau délai de deux ans vient de lui être accordé pour ramener son déficit sous la barre des 3% . Il est de bon ton de reprocher à l’Allemagne une position inflexible… Or, le Bundestag allemand vient de voter une nouvelle tranche de financement à la Grèce en dépit de l’absence de réformes claire engagées par le nouveau gouvernement Tsipras. Sur le plan intérieur, elle vient de relever le salaire minimum qui dépasse désormais le salaire minimum français et va puiser dans ses excédents budgétaires pour accroître son programme d’investissement dans les infrastructures.
Pour Roland Fernet, directeur général, et Pascal Bernachon, gérant du fonds KBL Richelieu Gestion, c’est bien le signe qu’ Angela Merkel fait preuve d’une certaine complaisance et a rompu avec l’intransigeance affichée des derniers mois. La Grèce, comme la France, ne doivent plus chercher d’excuses pour engager des réformes structurelles. « Un problème majeur domine : l’incapacité de nos politiques à vendre l’Europe à leurs populations, préférant souvent user de ce concept comme une dictature réglementaire au lieu de la présenter comme une avancée d’intégration et de richesse future » expliquent-ils. Après le premier tour des élections départementales, le constat est en effet sans appel.
J.G
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