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Un rapport propose de revoir l'organisation des trains Intercités
information fournie par Reuters26/05/2015 à 16:03

PARIS (Reuters) - Un rapport remis mardi au gouvernement propose de revoir "en profondeur" l'organisation des trains Intercités afin de les rationaliser et d'en réduire le déficit, au prix d'une révision des dessertes dénoncée par le syndicat CGT et les écologistes.

Les travaux réalisés sous la direction du député PS Philippe Duron offrent "un socle solide" pour réorganiser un "service essentiel" confronté à un "risque de remise en cause", a dit à la presse le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, qui prévoit d'arrêter une solution complète d'ici mi-2016.

Les trains Intercités, qui desservent 355 villes pour une centaine de milliers de voyageurs par jour, sont depuis des années remis en question en raison d'un déficit important, plus de 400 millions d'euros en 2014, et d'un matériel vétuste.

En avril, des élus et les syndicats avaient révélé que la SNCF envisageait de supprimer plus de la moitié des quelque 300 trains quotidiens, notamment en fermant complètement six lignes.

Le rapport "Duron" ne va pas aussi loin mais s'interroge sur la pertinence de certaines liaisons et préconise de rationaliser un système qui "ne répond plus aux besoins de mobilité".

Le collège d'élus et d'experts souligne ainsi que plusieurs lignes souffrent en raison d'une qualité d'offre dégradée face à la concurrence du TGV, de l'autoroute et ou de l'aérien.

Il met en avant la faible fréquentation de lignes de nuit et propose d'en fermer quatre sur six, mais aussi de les ouvrir à titre expérimental à la concurrence, sujet sur lequel Alain Vidalies est apparu très prudent.

JUSQU'À TROIS MILLIARDS D'EUROS NÉCESSAIRES

Philippe Duron préconise de revoir l'offre, avec d'une part une intensification sur Paris-Limoges ou Paris-Caen par exemple, et d'une autre la suppression de liaisons, comme Caen-Tours, qui se fait plus rapidement par l'autoroute.

De nombreuses autres sont concernées : la liaison Reims-Dijon, un "exemple caricatural" selon le député avec un trajet hebdomadaire le samedi, serait supprimée.

Les recommandations portent essentiellement sur des portions peu fréquentées parce que le niveau des subventions publiques y atteint parfois 275 euros par trajet et par passager.

Pour beaucoup, la densification de l'offre TER serait une solution mais, si elle n'est pas possible, comme sur Lyon-Bordeaux, la route serait vue comme l'alternative.

"Nous n'avons voulu laisser aucune région sans solution", a assuré Philippe Duron.

Le rapport suggère en outre de revoir la gouvernance du réseau Intercités et de lancer "sans attendre" le renouvellement du matériel roulant avec un horizon 2020-2025 pour l'ensemble du parc et un budget total de 1,5 à 3 milliards d'euros.

"Dans ces conditions, le déficit qui devrait atteindre un pic à 400 millions en 2016, pourrait être fortement réduit à moins de 300 millions en 2025", a dit Philippe Duron.

Alain Vidalies prendra vite de premières décisions sur la gouvernance puisque la convention d'exploitation avec la SNCF doit être renégociée pour 2016, mais l'avenir des liaisons citées sera, lui, suspendu aux discussions avec les futurs exécutifs régionaux, qui seront élus en décembre.

Les premières réactions ont été vives.

La CGT Cheminots a déjà dénoncé un "parti pris ultra libéral qui vise la poursuite de la casse du service public".

La députée écologiste Cécile Duflot a déclaré lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale qu'il s'agissait d'un sujet "grave car une telle suppression viendrait s'ajouter à l'enclavement de certains territoires".

"Nous sommes dans une situation absurde où on préfère financer un Lyon-Turin au montant faramineux dont toutes les études montrent que la rentabilité socio-économique est mauvaise plutôt de pérenniser les transports que les Français utilisent au quotidien", a-t-elle déclaré.

(Gregory Blachier, édité par Yves Clarisse)

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