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Œufs contaminés au fipronil: deux suspects arrêtés aux Pays-Bas
information fournie par Le Figaro10/08/2017 à 17:52

Ces dirigeants d'entreprise auraient appliqué le produit dans les élevages avicoles alors que son utilisation est interdite sur les animaux destinés à la chaîne alimentaire dans l'UE. Le Figaro fait le point sur ce scandale qui touche désormais huit pays européens.

Des millions d'œufs ont été contaminés au fipronil, insecticide dont l'usage sur les animaux destinés à la consommation est pourtant interdit. Voici ce que l'on sait de ce scandale qui touche huit pays européens.

● Qu'est-ce-que le fipronil?

Le fipronil, considéré par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme «modérément toxique» pour l'homme, est dangereux pour les reins, le foie et la thyroïde s'il est absorbé en grande quantité. Les faibles concentrations mesurées dans les oeufs contaminés rendent toutefois le risque d'empoisonnement très faible. Les poules contaminées le restent pendant six à huit semaines.

L'utilisation du fipronil est interdite sur les animaux destinés à la chaîne alimentaire dans l'UE, mais reste courante dans de nombreux produits antiparasitaires pour animaux de compagnie et dans des produits à usage domestique, comme les anti-termites ou les anti-fourmis.

● L'enquâtre progresse en Belgique et aux Pays-Bas

En Belgique, «plusieurs perquisitions sont en cours actuellement», indique brièvement le parquet, qui s'était jusqu'ici refusé à toute information sur l'enquête, dans un communiqué. Les premières perquisitions ont été menées en juillet, chez la société identifiée comme Poultry-Vision par les médias belges, dont un dirigeant a été entendu et où plus de 6.000 litres de produits interdits ont été saisis.

Aux Pays-Bas, deux suspects ont été arrêtés, ce jeudi, dans le cadre de l'enquête sur l'utilisation frauduleuse de l'insecticide fipronil dans des élevages de poules pondeuses, a annoncé le parquet néerlandais. «Il s'agit de deux dirigeants de l'entreprise qui a probablement appliqué le produit dans les élevages avicoles», présentée comme Chickfriend par les médias néerlandais, a indiqué Marieke van der Molen, porte-parole du parquet néerlandais.

● Le Luxembourg devient le huitième pays européen touché

Le Luxembourg a rejoint la liste des pays européens affectés par le scandale des oeufs contaminés au fipronil, après des tests dans un supermarché et chez des producteurs de produits transformés. C'est ainsi le huitième pays européen où des oeufs contaminés ont été mis sur le marché. Dès mardi, le gouvernement avait annoncé que «des oeufs contaminés ont été vendus sur le marché luxembourgeois», dans les supermarchés Aldi. Ce qui restait des deux lots concernés a été retiré. Le gouvernement a ensuite ajouté, mercredi soir dans un communiqué distinct, que la chaîne de supermarchés Cactus était également touchée. Les résultats d'une analyse de routine ont montré qu'un lot venant d'une exploitation aux Pays-Bas contenait de faibles quantités de fipronil.

Deux fournisseurs luxembourgeois de plats préparés, Caterman et Carnesa, ont par ailleurs rapporté avoir reçu des lots d'oeufs liquides «en provenance d'une exploitation contaminée» dont une partie a été utilisée pour fabriquer des produits. «La dernière production chez Caterman à partir de ces lots a eu lieu le 25 juillet et la DLC (date limite de consommation, ndlr) des produits fabriqués est dépassée, il n'y a donc plus de produits sur le marché», explique le gouvernement luxembourgeois. «Chez Carnesa, ces oeufs liquides ont été utilisés pour faire des préparations de viande hachée et du pâté de viande. La viande hachée encore présente est détruite, les pâtés de viande présents sont bloqués pour l'instant en attente des résultats d'analyses», est-il encore précisé.

● La France n'est pas épargnée

En France, le ministère de l'Agriculture a annoncé, mardi, que cinq usines aont été identifiées comme ayant importé des œufs contaminés belges ou néerlandais. Ces cinq «établissements d'ovoproduits» sont situés dans la Vienne et le Maine-et-Loire, mais aussi dans le Pas-de-Calais, le Nord et le Morbihan. Le ministère avait alors indiqué que «des enquêtes de traçabilité sont en cours» pour «identifier la destination des produits déjà expédiés et susceptibles d'être contaminés». Le ministère de l'Agriculture a fait savoir que, contrairement à ce qui avait été annoncé, la France n'est pas épargnée par le scandale en cours. Pas au niveau des élevages, a priori, mais bien dans ces «casseries» qui ont été livrées avec des œufs contaminés au fipronil, utilisés pour créer des produits à base d'œufs: des ovoproduits.

Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture, a mis en cause la lenteur du Réseau d'alerte sanitaire européen sur l'alimentation humaine et animale (RASFF). «Nous n'avons reçu la première alerte officielle par les Pays-Bas que le 5 août dernier via le RASFF alors que les autorités belges informaient les États membres et la Commission de la présence de fipronil dans des œufs dès le 20 juillet. À cette date, la France n'était pas citée dans l'alerte, insiste Stéphane Travert. Les informations ne nous ont pas été délivrées dans les meilleurs délais. Je vais demander à Bruxelles de réunir les États membres pour qu'ils respectent les règles d'informations et de transparence dans de tels cas.»

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