À Bruxelles, ce 29 novembre, par un dimanche pluvieux, la Turquie a eu son heure de gloire : les 28 chefs d'État européens se sont réunis pour un sommet en son honneur. Du jamais-vu. C'est donc tout sourire que le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, arrive dans la capitale bruxelloise, persuadé que ce « jour historique » marque un « nouveau départ » dans le processus d'adhésion du pays à l'Union européenne, au point mort depuis onze ans et le lancement officiel des négociations d'adhésion. Devant la caméra, le responsable turc affiche un optimisme débordant dont il ne s'est jamais départi ni à l'entrée ni à la sortie du sommet, l'un des plus courts jamais organisés ? à peine trois heures. Un optimisme qui ferait presque oublier la raison d'être du sommet : freiner l'arrivée des migrants vers l'Europe.
Ahmet Davutoglu a des raisons d'être satisfait. Malgré un rapport calamiteux de la Commission européenne sur l'élargissement avec la Turquie, sorti en novembre, malgré les manifestations à Istanbul prévues le même jour pour la libération de deux journalistes emprisonnés, malgré le contexte de crise diplomatique avec la Russie, l'Union européenne a quand même voulu garder ses engagements pris deux semaines avant à Malte, notamment le versement de 3 milliards d'euros dans un fonds pour la Turquie ainsi que la tenue du sommet, plusieurs fois menacés de report. L'Union européenne s'est aussi engagée à ouvrir un nouveau...
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