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Susana Diaz favorite à la succession du PSOE en Espagne
information fournie par Reuters 02/10/2016 à 12:26

SUSANA DIAZ FAVORITE POUR REPRENDRE LA TÊTE DU PSOE EN ESPAGNE

SUSANA DIAZ FAVORITE POUR REPRENDRE LA TÊTE DU PSOE EN ESPAGNE

par Julien Toyer

MADRID (Reuters) - Après la démission samedi du secrétaire général du Parti socialiste espagnol (PSOE), la présidente de l'exécutif régional d'Andalousie, Susana Diaz, émerge comme favorite pour lui succéder et mettre fin à neuf mois de blocage politique.

Si elle accédait à la tête du PSOE, Susana Diaz serait la première femme à diriger le parti depuis sa fondation il y a 137 ans, et la première femme à la tête d'un grand parti politique espagnol.

Selon plusieurs sources socialistes, Susana Diaz est l'instigatrice du mouvement des frondeurs qui a déposé samedi la motion gagnante proposant de remplacer sans délai le secrétaire général du parti, Pedro Sanchez.

Après dix heures de débats houleux, Pedro Sanchez a été mis en minorité et cette motion a été adoptée à la majorité, déclenchant sa démission.

L'Espagne est depuis neuf mois dans l'impasse politique, les élections législatives de décembre, puis de juin, n'ayant pas permis de dégager de majorité.

Si elle accède à la direction du parti, Diaz devra, comme son prédécesseur, trancher le dilemme sur l'attitude à adopter au Parlement, où le président du gouvernement sortant, Mariano Rajoy, tente de former un gouvernement minoritaire du Parti populaire (PP), arrivé premier aux élections.

Si les députés socialistes s'abstiennent, Rajoy pourra le faire. Sanchez excluait de permettre au chef de la droite conservatrice de se maintenir au pouvoir.

NOUVEAU STYLE PRAGMATIQUE

La présidente de l'exécutif régional d'Andalousie a dit être opposée à un gouvernement de droite, mais ses partisans la jugent plus pragmatique que Sanchez, qu'il estiment responsable par son intransigeance du recul du PSOE dans les urnes.

Selon eux, elle est la seule capable d'unir le parti et de l'engager à accepter ce gouvernement minoritaire.

"Bien que je peine à voir une grande différence entre elle et Sanchez d'un point de vue idéologique, elle pourrait amener un nouveau style, une nouvelle manière d'exercer le pouvoir", juge l'analyste Antonio Barroso, de la société américaine Teneo Intelligence.

"Elle prévoit probablement d'autoriser un gouvernement minoritaire en échange du départ de Rajoy", ajoute-t-il.

En tant que présidente de la communauté autonome la plus peuplée d'Espagne, Susana Diaz a fait preuve d'un esprit de consensus.

L'année dernière, après l'échec d'un vote local, elle a passé un accord de coalition avec le parti de centre-droit Ciudadanos en vue de former un gouvernement régional.

Ce type d'approche, susceptible de résoudre le blocage politique du pays, n'est toutefois pas du goût de nombre de militants socialistes, qui jugent qu'offrir le pouvoir au PP constituerait une trahison et un suicide politique pour le PSOE et restent favorable à Pedro Sanchez.

"J'irai là où me met la base, au sommet ou en bas de l'échelle", a dit Diaz jeudi devant ses partisans, avant la démission du secrétaire général.

SOUTIENS DE POIDS

Susana Diaz endosse depuis trois ans un rôle politique de premier rang dans le paysage politique espagnol, après avoir remplacé son mentor, José Antonio Griñán, à la tête du gouvernement régional andalou.

Elle peut aujourd'hui compter sur des soutiens influents pour appuyer sa candidature : Felipe Gonzalez, ex-président du Conseil et figure tutélaire du PSOE, la soutient, tout comme son successeur José Luis Rodríguez Zapatero, selon des sources socialistes.

Outre la première fédération socialiste du pays, l'Andalousie, Diaz a aussi l'appui des régions de Valence, de l'Estrémadure et de Castille-La Manche.

El Pais, quotidien qui dispose d'un certain crédit auprès des partisans socialistes, a publié jeudi un éditorial appelant Sanchez à démissionner et soutenant les propositions de Diaz quant au choix d'un nouveau dirigeant.

Conformément à ses voeux, le parti va désormais être confié à une direction provisoire avant la tenue d'un congrès extraordinaire pour désigner le successeur de Sanchez.

(Julie Carriat pour le service français, édité par Tangi Salaün)

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