* Les concerts sous haute sécurité après Manchester * Collomb annonce des mesures * Ariane Grande devait se produire en France * La sécurisation a ses limites (Actualisé avec Halle Garnier, Brisard, précisions) PARIS, 23 mai (Reuters) - Les spectacles et événements sportifs en France feront l'objet d'une attention redoublée après l'attentat de Manchester, mais des experts et organisateurs soulignaient mardi les limites de cette sécurisation. L'attentat de Manchester, revendiqué par l'Etat islamique, est survenu lundi soir à la sortie d'un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande. Le bilan provisoire est de 22 morts et une soixantaine de blessés, dont de nombreux mineurs. "L'attentat de Manchester (...) montre que la menace est élevée dans tous les pays de notre continent", a déclaré le ministre français de l'Intérieur à l'issue d'une réunion avec les responsables du renseignement et de la sécurité. "Nous avons donné un certain nombre de consignes aux organisateurs d'événements sportifs, culturels - et évidemment en cette période de l'année, il s'en déroule beaucoup - de manière à ce que la protection de nos concitoyens soit partout assurée", a précisé Gérard Collomb. Une circulaire sera envoyée ce mardi en début d'après-midi à l'ensemble des préfets pour qu'ils puissent renforcer la sécurité de ces événements, a-t-il ajouté. Ariane Grande devait se produire à Paris le 7 juin, à l'AccorHotels Arena, et à Lyon le 9 juin à la Halle Tony Garnier. Selon le site américain TMZ, qui cite des sources de l'entourage de la chanteuse, toutes les dates européennes de sa tournée seraient suspendues. Une autre star de la musique américaine, là encore très prisée des adolescents, Bruno Mars, est en tournée en France du 5 au 8 juin, avec deux concerts les 5 et 6 juin à l'AccorHotels Arena. SPECTACLES MAINTENUS À PARIS La maire de Paris, Anne Hidalgo, a déclaré dans un communiqué que les concerts et les événements prévus mardi et dans les prochains jours dans la capitale seraient "bien entendu maintenus". Elle fait valoir qu'ils interviennent sous le régime de l'état d'urgence instauré en France en novembre 2015 après les attentats de Paris et de Saint-Denis, "donc avec un niveau de sécurité très important". "Les services de renseignement ont fait échec à beaucoup de tentatives, y compris pendant l'élection présidentielle, (...) mais la vigilance ne retombe jamais", a-t-elle dit par la suite à des journalistes. "Il faut faire en sorte que la vie puisse se dérouler, que les concerts aient lieu, que les gens puissent sortir", a-t-elle ajouté. "J'ai d'autant plus de peine que ça nous rappelle tellement le Bataclan et cette jeunesse visée." La salle de concerts et de spectacles du Bataclan, à Paris, avait été la cible d'une attaque sanglante lors des attentats du 13 novembre 2015 : 90 personnes étaient mortes. Le bilan total des attaques survenues ce soir-là à Paris et Saint-Denis s'élève à 130 morts. Le directeur général de la Halle Garnier a annoncé sur RTL que le concert du chanteur français Matt Pokora, qui attire lui aussi un public adolescent, était maintenu mardi soir dans cette enceinte. "QU'EST-CE QU'ON VA FAIRE DE PLUS?" "Il y a déjà des mesures très importantes qui sont mises en oeuvre au niveau du contrôle du public, des accès, de la fouille, de la surveillance des files d'attente", a précisé Thierry Téodori. "Ce soir, il y aura un dispositif peut-être encore un peu plus important des forces de police, de l'opération Sentinelle pour que les gens se sentent encore plus en sécurité." "A chaque tragédie un nouveau scénario s'offre à nous : il faut qu'on travaille au niveau de la formation pour essayer d'être les plus performants possibles et d'anticiper tout ce qu'il est possible de faire", a-t-il déclaré, tout en notant que "le périmètre de sécurité ne peut pas s'étendre ad libitum." "Sur l'extérieur, c'est aux forces de l'ordre et à l'Etat d'assurer la sécurité parce que nous n'avons pas de légitimité pour intervenir sur la voie publique", a-t-il indiqué. Jean-Charles Brisard, spécialisé dans les questions terroristes, se montre circonspect sur les consignes du ministère de l'Intérieur. "On peut reculer le périmètre tant qu'on veut, ça ne changera rien au fait que quelqu'un qui est déterminé arrivera à ses fins si on n'arrive pas à l'appréhender avant", a-t-il dit à Reuters. "Les services britanniques sont considérés comme les plus efficaces du monde et ça n'empêche pas ces événements d'arriver", souligne-t-il. "En termes de sécurisation, qu'est-ce qu'on va faire de plus?", s'interroge-t-il. "On peut tout imaginer, des portiques de sécurité, des contrôles multiples, mais ça ne changera pas." "Il ne faut pas rentrer dans le jeu des terroristes qui voudraient qu'on change de système et qu'on se transforme en société qui repose sur le plan sécuritaire", juge-t-il. (Sophie Louet et John Irish, édité par Yves Clarisse)
Sécurité des spectacles renforcée en France, des failles demeurent
information fournie par Reuters 23/05/2017 à 14:17
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