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Scepticisme et lazzis accueillent le remaniement
information fournie par Reuters 12/02/2016 à 13:37

LE REMANIEMENT DE FRANÇOIS HOLLANDE SUSCITE SPECTICISME ET IRONIE

LE REMANIEMENT DE FRANÇOIS HOLLANDE SUSCITE SPECTICISME ET IRONIE

PARIS (Reuters) - Répétition.

La presse, l'opposition et les analystes se montrent très critiques vendredi pour qualifier le remaniement gouvernemental opéré par François Hollande dans le but déclaré d'"agir" et de "réformer" durant la dernière année du quinquennat.

Au lendemain de cette refonte, complétée par une explication de texte télévisée jeudi soir, le chef de l'Etat a présidé vendredi matin une réunion de son cabinet pour "préparer l'action des prochaines semaines", a rapporté un conseiller.

La réunion a sans doute servi, aussi, à analyser les réactions négatives qui pleuvent sur l'exécutif. De la droite aux responsables d'Europe Ecologie-Les Verts en passant par les féministes, l'incompréhension est grande face aux choix de faire revenir au gouvernement trois écologistes et l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault. [ ]

Les enquêtes d'opinion vont dans le même sens. Selon un sondage OpinionWay pour Public Sénat et Etat d'Esprit, 80% des 1.038 personnes interrogées mercredi et jeudi pensent que le remaniement "n'aura pas d'effet sur l'action du gouvernement".

"Derniers Verts pour la route", titre en Une Libération, "Monsieur Bricolage", énonce Le Parisien, "Un dernier replâtrage pour finir le quinquennat", juge Le Figaro.

L'absence de personnalité nouvelle de poids, le nombre important de portefeuilles là où on attendait une équipe resserrée, l'entrée d'élus très critiques envers la politique menée ou encore l'absence de femmes à des postes régaliens apparaissent comme autant de points noirs.

"Si on avait envie de faire d'une pierre deux coups en cumulant tous les échecs, là on a un strike ! ", a dit à Reuters Gaël Sliman, président de l'institut Odoxa.

Pour le politologue, le gouvernement Valls III a pris un ticket pour l'immobilisme alors que le pays a besoin de mouvement face à une profonde crise morale et économique.

"RIEN NE SE PASSERA"

"Ça renvoie le message 'Dormez bonnes gens, plus rien ne se passera', dit-il. "C'est une occasion gâchée de donner un sentiment de rebond ou d'élan et la présence d'Ayrault, qui a plombé l'exécutif et François Hollande au début du quinquennat, renforce l'idée d'un profond immobilisme. C'est un mauvais signal, même si les gens n'en attendaient pas grand-chose."

Même si François Hollande s'est défendu jeudi soir de tout "calcul" pour 2017, d'aucuns évoquent une tentative maladroite de rassembler une gauche divisée avant un scrutin dont l'enjeu sera d'accéder au second tour.

"D'après les sondages actuels, le Front national se qualifiera vraisemblablement pour le second tour, donc Hollande doit faire feu de tout bois pour se qualifier lui aussi", analyse Jérôme Fourquet, de l'Ifop. "Mais il n'y a pas de poids lourds et on peut être sceptique sur l'impact immédiat."

Dans le monde politique, on n'est pas moins sévère, à l'image du centriste François Bayrou, qui compare ce remaniement "catastrophique" à "un gâteau dont on distribue les miettes".

"Ça ne ressemble pas du tout à une équipe de combat rassemblée, extrêmement solidaire, cohérente, pour faire des choses très importantes", a dit sur RTL le président du Modem.

Beaucoup s'interrogent sur la cohabitation dans un même gouvernement de Manuel Valls, tombeur de Jean-Marc Ayrault en 2014, et de l'écologiste Emmanuelle Cosse, opposée à ce dernier sur le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

L'une des surprises du casting est l'éviction de Fleur Pellerin du ministère de la Culture.

Choquée par la nouvelle, selon son entourage, elle a reçu le soutien outré de personnalités de gauche. "Amitiés à #Fleur Pellerin qui ne manque pas d'élégance, elle", a écrit l'ex-ministre Marie-Arlette Carlotti sur son compte Twitter.

Sur le même réseau, Frédéric Cuvillier va plus loin avec une allusion aux liens d'amitié qui unissent la nouvelle ministre de la Culture, Audrey Azoulay, et la compagne du président, Julie Gayet : "J'adresse toute mon amitié à @fleurpellerin si sincère et engagée mais pas assez proche des proches du Président".

Les organisations de défense des femmes ont quant à elles peu goûté l'absence de femmes à des postes régaliens, même si la parité est respectée.

"@fhollande renvoie les femmes au foyer. Merci Président !", ironise sur Twitter la féministe de gauche Caroline de Haas, choquée par la création d'un ministère qui cumule Famille, Enfance et Droits des femmes.

(Elizabeth Pineau, avec Sophie Louet et Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)

5 commentaires

  • 12 février 15:19

    Le ministère de L'ÉGALITÉ RÉELLE excellent : Comme les salariés d'EDF je veux ne payer que 10% de ma consommation électrique. Comme les cheminots je veux voyager gratuitement en train et partir à la retraite à 55 ans.Comme les outre-mer je veux profiter du soleil toute l'année, l'état me transportera gracieusement en Martinique ou Guadeloupe plusieurs fois en cas de déprime automnale ou hivernale.


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