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Renzi, désavoué par référendum, annonce sa démission en Italie
information fournie par Reuters 05/12/2016 à 06:15

RENZI ANNONCE SA DÉMISSION EN ITALIE

RENZI ANNONCE SA DÉMISSION EN ITALIE

par Crispian Balmer et Gavin Jones

ROME (Reuters) - Le président du Conseil italien, Matteo Renzi, a annoncé sa démission après sa défaite "extraordinairement claire" dimanche au référendum sur son projet de réforme constitutionnelle.

Matteo Renzi n'a recueilli qu'à peine plus de 40% des voix en faveur de sa proposition de réduction des pouvoirs du Sénat et des régions, un résultat encore pire que celui prédit par les instituts de sondage.

L'issue de ce référendum ouvre une nouvelle période d'incertitude politique en Italie, ce qui risque de déstabiliser le fragile secteur bancaire de la péninsule et menace la zone euro dans son ensemble d'une nouvelle crise.

L'euro s'est nettement affaibli face au dollar après la publication des premiers résultats. Il a touché un creux depuis mars 2015 face au billet vert, à quasiment 1,05 dollar pour un euro, avant d'effacer une partie de ses pertes pour remonter vers 1,0565 dollar à 02h00 GMT.

"L'expérience de mon gouvernement s'arrête ici", a dit Matteo Renzi dans une allocution télévisée après la publication des premières projections qui ne laissaient guère de place au doute quant à l'issue du scrutin.

Le chef de file du centre-gauche italien, qui a dit assumer la pleine responsabilité de cette défaite, a précisé qu'il remettrait sa démission lundi au président de la République Sergio Mattarella.

Ce dernier va consulter les différentes formations politiques avant de désigner un nouveau chef du gouvernement, le quatrième de suite à accéder au pouvoir sans avoir remporté au préalable les élections législatives, ce qui illustre l'instabilité du système politique italien.

Matteo Renzi soutenait justement que son projet de réforme constitutionnelle visait à stabiliser les institutions mais ses adversaires ont vu dans cette proposition une menace contre l'équilibre des pouvoirs mis en place au sortir de la Seconde Guerre mondiale et du fascisme.

LE MOUVEMENT 5-ÉTOILES EN EMBUSCADE

Le prochain président du Conseil, qui aura besoin du soutien du Parti démocrate (PD) de Matteo Renzi pour obtenir la confiance du Parlement, sera censé mettre au point un nouveau code électoral alors que le Mouvement 5-Etoiles (M5S) de Beppe Grillo se tient en embuscade. Cette formation hostile à la classe politique traditionnelle et à l'Union européenne souhaite que ce code soit mis au point le plus rapidement possible pour permettre la tenue d'élections dès le début de 2017, soit avec un an d'avance sur la calendrier prévu.

Les sondages donnent le PD au coude-à-coude avec le M5S, qui milite pour un référendum sur l'appartenance de l'Italie à la zone euro.

"A partir de demain, nous allons commencer à travailler à l'élaboration du futur programme (du M5S) et de l'équipe qui composera le futur gouvernement", a dit Luigi Di Maio, vice-président de la Chambre des députés qui, à 30 ans, est pressenti pour être le candidat du M5S à la présidence du Conseil.

Matteo Renzi était contraint de soumettre à référendum son projet de réforme de la Constitution mais rien ne l'obligeait à lier son sort au résultat de cette consultation.

Cette décision a transformé de facto le vote en un plébiscite sur sa personne et l'a isolé durant la campagne face à une opposition hétéroclite.

Agé de 41 ans, l'ancien maire de Florence est arrivé au pouvoir début 2014 en promettant de "mettre à la casse" l'ancienne classe politique et de donner un coup de fouet à l'Italie en libéralisant son économie et en réformant ses institutions.

Dans l'immédiat, le grand perdant du référendum pourrait être le secteur bancaire italien, qui ploie sous les créances douteuses, et en premier lieu Banca Monte dei Paschi di Siena. L'établissement toscan a entrepris de lever cinq milliards d'euros d'argent frais pour renforcer son bilan mais les investisseurs pourraient être dissuadés de participer à une telle opération face aux incertitudes politiques consécutives à la démission de Matteo Renzi.

Des tensions pourraient aussi refaire surface sur les dettes souveraines dans la zone euro avec un renchérissement de la prime de risque réclamée aux pays jugés les plus vulnérables.

(Bertrand Boucey pour le service français)

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