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«Raw Water» : l'eau non traitée séduit la Silicon Valley
information fournie par Le Figaro 16/01/2018 à 06:00

Les élites californiennes à la recherche d'un lien toujours plus «pur» avec la nature, s'arrachent depuis quelques mois la «Raw water», une eau «brute» dont la qualité n'est pas contrôlée par les autorités sanitaires. Une pratique jugée dangereuse par de nombreux experts.

La Silicon Valley n'a plus qu'elle à la bouche. Sur la côte ouest, l'eau de source non filtrée et non traitée est en train de devenir un véritable business. En pointe sur ce marché incongru, la start-up Live Water qui a commencé à vendre sa «Raw water» il y a trois ans. Cette eau «brute» prélevée d'une source dans l'Oregon est vendue dans des bocaux en verre très photogéniques. Le coût de cette lubie californienne est assez élevé, 4 euros pour un litre avec le récipient et 1,5 euro le litre pour une recharge.

Depuis quelques mois les ventes explosent et les start-up surfent sur la vague. Dans un article du New York Times,  on découvre que c'est toute une contre-culture de l'eau qui se développe en Californie sur fond de méfiance envers l'eau du robinet. Aux États-Unis, l'eau traitée contient du fluor dans la plupart des États et il y a eu plusieurs scandales d'eau du robinet contaminée au plomb. Pour certains complotistes, le fluor serait même une substance dangereuse utilisée par les pouvoirs publics pour contrôler la pensée.

Dans le sillage de Live Water, des start-up comme Tourmaline Spring émergent sur le marché de l'eau non traitée. Des magasins spécialisés dans les eaux «non conventionnelles» fleurissent dans des villes comme San Francisco ou San Diego. Depuis novembre dernier, la société Zero Mass Water installe des systèmes pour permettre à ses clients de collecter de l'eau directement issue de l'atmosphère autour de chez eux par un processus de condensation. Pour l'heure, elle a réussi à lever 24 millions de dollars.

Une tendance portée par les réseaux sociaux

Autre illustration de cet engouement, le site FindASpring.com (traduction de trouve une source) répertorie des centaines de sources d'eau potable non traitée à travers les États-Unis sans pour autant promettre que l'eau issue des sources citées soit de bonne qualité.

De nombreuses voix d'experts aux États-Unis ce sont en effet élevées contre cette pratique qu'ils jugent dangereuse. L'eau de source peut, en effet, contenir des produits chimiques comme l'arsenic, naturellement présents dans certains sols et rochers ainsi que des déjections animales. De nombreux contaminants naturels tels que des bactéries, des virus et des parasites peuvent aussi y proliférer. Selon un rapport de l'OMS daté de juillet 2017, une eau contaminée et non assainie peut ainsi transmettre des maladies «comme le choléra, la diarrhée, la dysenterie, l'hépatite A, la typhoïde et la poliomyélite». Ces maladies, parfois contagieuses, peuvent aussi mettre en danger l'entourage du consommateur.

Le fondateur de Live Water, Mukhande Singh (Christopher Sanborn de son vrai nom), confirme au New York Times qu'effectivement le traitement de l'eau retire «99% des mauvaises choses» et il ajoute «mais après vous avez de l'eau morte». Il poursuit en expliquant que son eau «vivante» doit être consommée rapidement «Elle conserve sa fraîcheur optimale pendant un cycle lunaire. Si elle est conservée trop longtemps, elle devient verte. Les gens ne s'en rendent pas compte parce que toute leur eau est morte, et ils ne la voient jamais devenir verte». Rien de très rassurant, il faut l'avouer.

La stratégie marketing de M.Singh, largement basée sur son personnage, y est probablement pour beaucoup dans l'enthousiasme suscité par la «raw water». Les photos disponibles sur le site de sa marque, ou sur ses différents réseaux sociaux, le montre tantôt pensif sur la plage les yeux dans les vagues, tantôt nu assis en tailleur au milieu d'une source chaude. Une attitude de gourou qui permet de faire des adeptes (pas moins de 5000 personnes suivent le compte de Live Water sur Instagram) et du business: «nous enregistrons une hausse de la clientèle. La livraison peut prendre plus longtemps que d'habitude» peut-on lire sur le site web de la marque.

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