Invité de RTL ce matin, le Premier ministre Manuel Valls a utilisé le terme "islamo-fascisme" jusqu'ici employé par l'extrême droite et les milieux conservateurs. Derrière la provocation et la volonté de frapper les esprits, ce nouveau mot a-t-il une valeur scientifique ? Jean-Yves Camus, chercheur associé à l'Iris, spécialiste des nationalismes et extrémismes en Europe, dissèque ce vocabulaire dont on n'a pas fini de parler. D'où vient ce terme d'islamo-fascisme ? C'est un terme apparu dans les années 1990 dans l'univers journalistique anglo-saxon, qui est arrivé après le 11 septembre 2001 dans les milieux conservateurs français. Mais le terme n'avait jamais été utilisé par un responsable gouvernemental quel qu'il soit, ni de droite ni de gauche. Marine Le Pen a, elle, parlé du "fascisme vert". Avec cette expression, le Premier ministre a cherché à ouvrir un débat, comme avec l'expression "apartheid". Il incite une partie de son camp, qui sans doute n'a pas vu le problème à un moment donné, à faire son examen de conscience. Après, d'un point de vue scientifique, le terme a peu de validité. Mais Manuel Valls n'était pas dans un colloque universitaire. Ce terme est-il repris dans le champ scientifique ? Très peu d'universitaires l'utilisent, car quand on regarde islam radical et fascisme, les divergences semblent l'emporter sur les convergences. Pour ces dernières, on peut évoquer le projet sociétal totalitaire, la...
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