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Que nous dit le "Volkswagate" sur l'efficience des marchés ? (Cercle des économistes)
information fournie par Boursorama 09/11/2015 à 10:19

L'affaire Volkswagen illustre le fait que l'efficience informationelle des marchés financiers reste avant tout théorique.

L'affaire Volkswagen illustre le fait que l'efficience informationelle des marchés financiers reste avant tout théorique.

La révélation des scandales écologiques comme l'affaire Volkswagen, et leur fort impact sur les cours de bourse des entreprises concernées, laisse penser que les marchés financiers sont loin de l'efficience informationnelle qu'on leur attribue généralement, explique l'économiste Gunther Capelle-Blancard.

Certaines affaires font date, comme les scandales Exxon Valdez, Enron ou Arthur Andersen, les mensonges du groupe Volkswagen marqueront un avant et un après. Depuis mi-septembre, la capitalisation boursière du groupe a chuté de 30% [1], soit une perte pour les actionnaires de l'ordre de 15 milliards d'euros. Cette évaluation tient compte du coût lié au rappel de dizaines de millions de véhicules et des probables amendes, mais aussi, et surtout, d'une perte de réputation pour le constructeur allemand.

Rien que le mois dernier, au Royaume-Uni, les ventes d'automobiles Volkswagen ont chuté de 10% (alors que les autres constructeurs n'enregistraient qu'une baisse de 1% de leurs ventes). L'affaire est en outre loin d'être finie et il faut s'attendre à des dizaines d'années de procédures.

Que nous apprend cette affaire ? Que les grandes firmes résistent plutôt mal à la tentation du mensonge. C'est le cas de tout un chacun direz-vous. Certes, mais les mensonges de monsieur tout le monde n'impliquent pas des dizaines de milliards de pertes ni la santé (parce qu'au fond, c'est bien de cela qu'il s'agit) de tous.

Alors que la théorie financière sacralise « l'efficience informationnelle des marchés », on s'aperçoit année après année que de nombreuses firmes dissimulent des informations cruciales aux actionnaires, que les cabinets comptables et d'audit sont parfois complices, que les firmes mentent sur le respect des normes du travail, des normes environnementales, qu'elles « optimisent » par tous les moyens leurs obligations fiscales, etc.

Avant l'explosion de sa plateforme Deepwater horizon , BP vantait ses mérites écologiques (un joli logo vert et jaune en forme de soleil accompagné d'un slogan des plus cocasses, Beyond Petroleum… ). De même Volkswagen se targuait d'être un bon élève : une semaine avant de passer aux aveux, le groupe publiait un communiqué de presse dans lequel il se félicitait d'être en tête des constructeurs automobiles mondiaux pour ses performances environnementales, sociales et de gouvernance d'après le Dow Jones Sustainability Index .

Volkswagen était également classé premier par la société de gestion, spécialisée en Investissement Socialement Responsable, RobecoSAM. Il est clair que cette affaire porte un coup dur à l'idée même de Responsabilité Sociale des Entreprises . L'évaluation de la performance extra-financière reste une véritable gageure. [2]

Le pire au fond dans cette affaire, c'est que tout cela se savait. Il y a quatre ans déjà, Greenpeace dénonçait The Dark Side of Volkswagen . Un représentant de la Commission européenne, Joanna Szychowska, a même admis que l'exécutif européen était conscient du problème depuis 2010. Preuve que les marchés ne sont pas si efficients…

Gunther Capelle-Blancard

Gunther Capelle-Blancard est Professeur d'économie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheur au Labex Réfi (Régulation financière). Ses recherches portent essentiellement sur l'organisation des marchés financiers, la divulgation d'information, la finance éthique et la régulation financière. Auteur de plus d'une trentaine d'articles académiques dans des revues internationales, il a également rédigé plusieurs ouvrages universitaires.

Le Cercle des économistes a été créé en 1992 avec pour objectif ambitieux de nourrir le débat économique. Grâce à la diversité des opinions de ses 30 membres, tous universitaires assurant ou ayant assuré des fonctions publiques ou privées, le Cercle des économistes est aujourd'hui un acteur reconnu du monde économique. Le succès de l'initiative repose sur une conviction commune : l'importance d'un débat ouvert, attentif aux faits et à la rigueur des analyses. Retrouvez tous les rendez-vous du Cercle des économistes sur leur site .


[1] Si l'on tient compte de l'évolution du DAX sur la même période et du bêta du titre, la rentabilité anormale cumulée, estimée par la technique des études d'évènements, s'élève à 40%.

[2] Pour une analyse plus approfondie, voir G. Capelle-Blancard et A. Petit, Le véritable défi de l'ISR : Mesurer les performances extra-financières, Revue Française de Gestion, n°236, 2013/7.

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30 commentaires

  • 11 novembre 09:59

    ra89 les utilisateurs ont une idée bien différente de celles de analystes, bobos e autres bien pensants qui n'y connaissent rien en voiture ,alors le diésél un ovni !; que tout le monde se rende bien compe que ces normes étaient extraterrestes et jamais faites sur route un comble pour une voiture ;voila ce qui advient des normes édictées sous la pression des écolos déstructeurs de société !!!!!!


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