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Qu'est-ce que l'entreprise libérée?
information fournie par Boursorama avec LabSense 05/12/2016 à 12:35

Des salariés autonomes, fixant leurs horaires et leurs objectifs, choisissant leurs responsables, c'est le pari de l'entreprise libérée. Certaines ont déjà fait ce choix de renversement du management pyramidal où tous les employés sont libres d'innover et de proposer. Utopie pour certains, la formule semble fonctionner pour d'autres comme le montrent les cas de la société Sogilis ou de la biscuiterie Poult.

Qu'est-ceque l'entreprise libérée?

Qu'est-ceque l'entreprise libérée?

Un concept qui séduit les salariés

"La notion d'entreprise libérée est en adéquation totale avec les attentes des salariés et les enjeux économiques de notre époque" explique Denis Bismuth, directeur de Metavision, spécialiste RH et management, au journal du net. Selon lui la main d'oeuvre qui est de plus en plus jeune et de plus en plus qualifiée recherche du sens dans son travail. Le modèle horizontal de l'entreprise libérée fidéliserait mieux ces jeunes salariés, tout en stimulant l'innovation.
A ne pas confondre avec l'holacratie qui se base sur un modèle déterminé, l'entreprise libérée a pour postulat philosophique essentiel que l'humain est digne de confiance. Du sur-mesure en somme. Le concept remonte à 2012, année de la publication de l'ouvrage "Liberté & Cie" d'Isaac Getz et Brian M. Carney. Les auteurs y définissent l'entreprise libérée comme celle où "les salariés sont libres et responsables d'entreprendre toutes les actions qu'ils estiment les meilleures pour l'entreprise". Une idée qui a fait son chemin, et des émules, notamment dans les startups.

Les cas Sogilis et Poult

Certaines startups ont fait le choix de l'entreprise libérée dès leur création. C'est le cas de Sogilis, société spécialisée dans le HighTech. Son fondateur et dirigeant Christophe Baillon explique avoir "créée une entreprise libérée sans le vouloir", son but étant "simplement de limiter le turn-over, d'attirer les meilleurs et de garder une longueur d'avance sur la concurrence". De fait, il laisse à ses salariés une liberté totale pour atteindre leurs objectifs, et ce sont eux qui s'occupent du processus de recrutement. Les horaires sont libres et les congés sabbatiques à l'étranger sont encouragés. C'est ainsi que pour Christophe Baillon, " ce levier de croisssance nous a permis de nous implanter en Australie".
Pour Denis Bismuth, "cela parait simple à instaurer dans une start-up de taille moyenne, par nature innovante. Mais il est intéressant de constater que l'entreprise libérée peut se mettre en place partout". C'est le cas de la biscuiterie Poult. Fondé en 1883, Poult est aujourd'hui le deuxième fabricant de biscuits sucrés en France avec près de 330 millions de paquets par an. En 2003, l'entreprise est victime d'un plan social. Son président d'alors (il a été remplacé en avril dernier) Carlos Verkaeren décide de trouver un moyen de pérenniser l'entreprise en remettant l'humain au coeur du système. Tous les salariés sont alors invités à réfléchir à une nouvelle organisation, et à partir de 2007 l'entreprise innove et se "libère". Elle supprime tous les "chefs de ligne" ainsi que le comité de direction. Les décisions structurantes sont prises par des collectifs représentatifs de l'ensemble de l'entreprise comme l'explique Camille Panassié, en charge du management de l'innovation au site regionsjob. Les primes individuelles sont supprimées au profit d'une hausse des salaires commune. Et les résultats sont là, avec une croissance à deux chiffres ces dernières années.

Une mutation parfois compliquée

Toutefois, le tableau n'est pas toujours rose. En effet, dynamiter le modèle classique pour libérer son entreprise ne se fait pas sans heurts, ni patience. Tout d'abord, en France "l'environnement est peu propice, à cause de notre vision jacobine, pyramidale, ainsi qu'à cause du culte des grandes écoles dont les diplomés seraient omniscients" poursuit Denis Bismuth.
Ensuite, lorsqu'il s'agit d'instaurer de nouvelles règles et de révolutionner un modèle établi, il convient de ne pas le faire à la hâte, comme le confirme Alexandre Gérard, PDG de l'entreprise libérée Chrono-Flex au Monde.fr : "Lorsque vous annoncez d'une voix tonitruante ' Je vais mettre la confiance au coeur de l'organisation et vous allez disposer d'une véritable liberté d'action ', vous délivrez une promesse qu'il vous sera très difficile de tenir". En effet, "vous n'annoncez rien de moins qu'une transformation de culture au sein de votre entreprise, ce qui demande des années. Alors durant des mois, voire des années que vos équipiers resteront confrontés aux procédures, aux reportings et à leur petit chef, que diront-ils de votre promesse ? ", poursuit-il. Ces "petits chefs" peuvent vite devenir les principales victimes de l'entreprise libérée, comme l'explique François Gueuze, maître de conférences en RH à l'Université de Lille au journal du net : Pour les tenants de l'entreprise libérée, les cadres sont tenus coupables de tous les maux ". Or dans le cadre de l'entreprise libérée, ce sont tous les employés qui risquent de devenir des petits chefs poursuit-il : "Dans les faits, tout le monde contrôle tout le monde. La pression sociale est très forte, que ce soit sur les congés, les horaires de travail...". Nombreux sont ceux qui ne peuvent pas supporter ça, et qui préfèrent démissionner.

Trucs et astuces

Nombre d'entreprises libérées sont touchées par les burn-out et les maladies professionnelles. Zappos, entreprise de vente en ligne américaine qui a opté pour la libération à l'extrême, l'holacratie, a vu 14% de ses salariés démissionner de leur poste.

1 commentaire

  • 05 décembre 14:20

    "L'humain est digne de confiance". Allez expliquer cela à un syndicat, qui méprise autant les salariés que les patrons, puisqu'il ne travaille que pour les fonctionnaires.


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