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Pourquoi les banques se précipitent-elles au guichet de la BCE ? L’interview de Pierre Sabatier

information fournie par Ecorama : Désintoxez-moi04/08/2017 à 13:35

Ce 23 mars 2017 signait la fin de la mesure anti-déflation de la BCE. Les banques européennes ont pu emprunter des liquidités sur quatre ans à des taux allant de 0 à 0.4%.

Pierre Sabatier, président de PrimeView, revient dans l’émission Ecorama sur cette mesure destinée à soutenir l’inflation et la croissance.

Au total,  lors de cette dernière session, 233,5 milliards d’euros ont été empruntés à la BCE par 474 banques européennes. Une somme deux fois supérieure aux prévisions initiales, mais un chiffre normal pour le président de Primeview. « Quand c’est la dernière fois que l’on peut en bénéficier, c’est logique que tout le monde y aille puisqu’après, les coffres seront fermés ».

Si les banques ont pu emprunter à taux 0, elles ont également la possibilité de gagner de l’argent en respectant un cahier des charges imposé par la BCE. « Ces banques doivent re-prêter l’argent qui leur a été confié dans l’économie réelle ». Une tactique qui fonctionne selon Pierre Sabatier. « Les conditions de financement sont bien meilleures qu’auparavant, c’est surtout vrai en Allemagne, et en France. »

S’il trouve cette stratégie convaincante, l’économiste relativise la réussite de la procédure. C’est une mesure qui « marche à court terme ». Avec la possibilité pour les institutions bancaires de gagner de l’argent si elles financent suffisamment de projets, il craint « les aléas de moralité ». « Quand vous incitez les gens, en les payant, à redistribuer l’argent sous forme de crédits, vous prenez le risque de financer des projets qui ne valent pas le coup ». « Les banques doivent financer, mais financer des projets solvables ». « Ne recommençons pas l’erreur commise par l’Espagne dans les années 2005, 2006, 2007 » alerte Pierre Sabatier.
Il n’a d’ailleurs pas manqué de partager son inquiétude sur la situation de l’Italie qui « est toujours en grandes difficultés. Si le taux de croissance reste sous la barre du 1%, les projets qui sont financés actuellement feront faillite ». Désormais, l’économiste mise sur la patience. « On va voir à moyen terme si justement, sans avoir les guichets ouverts et l’argent gratuit, l’économie est suffisamment solide pour avancer elle-même ».

Pour la quatrième et dernière fois, la BCE a prêté ce jeudi de l'argent à taux très attractif à près de 500 banques européennes. Ces dernières ont demandé deux fois plus d'argent que prévu. Bon ou mauvais signal ? L'analyse de Pierre Sabatier, président de PrimeView. Ecorama du 24 mars 2017 présenté par David Jacquot, sur Boursorama.com.


Ecorama

Du lundi au vendredi à 12h, l'émission qui vous simplifie l'économie

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