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« Pourquoi il faut voter la loi Macron » par Yann Algan (Cercle des économistes)
information fournie par Boursorama02/02/2015 à 11:37

Emmanuel Macron veut libérer le travail dominical

Emmanuel Macron veut libérer le travail dominical

Le débat sur le projet de loi Macron pour la croissance et l’activité entre dans sa deuxième semaine à l’Assemblée nationale. Aux yeux de Yann Algan, cette loi présente plusieurs mérites. L’économiste argumente et remet le texte en perspective.

Lors de son arrivé au ministère de l’Economie, Emmanuel Macron s’était assigné une mission : redonner espoir et confiance aux Français. Mais comment faire repartir notre économie et société en conciliant efficacité économique et justice sociale ? Depuis des décennies, des rapports s’accumulent, avec des préconisations souvent identiques pour libérer la croissance, mais sans lendemain. Réformes bloquées par des corporatismes se prétendant défenseurs de l’intérêt général, alors qu’ils ne sont animés que par la volonté de préserver les rentes.

Les expériences étrangères ont fourni de nombreuses illustrations du bienfondé des réformes proposées par le ministre de l’Economie pour relancer l’emploi. La libération des barrières à l’entrée sur le marché des biens et services et des barrières pour accéder aux professions réglementées, ou encore l’autorisation du travail le dimanche, sont favorables à l’emploi et au niveau de vie du plus grand nombre

Prenons l’exemple du travail le dimanche, étudié par la Chaire Sécurisation des Parcours Professionnels. Jusqu’en 1985, le Canada vivait sous le régime de la « Loi sur le dimanche » qui faisait du dimanche le jour de repos de la semaine. Mais, en 1985, la Cour Suprême a jugé que cette loi était inconstitutionnelle au motif qu’elle violait le principe de liberté de conscience et de religion. A partir de cette date débute un processus de dérégulation de l’ouverture des commerces qui se stabilise en 1993. Cette nouvelle législation s’est traduite par une hausse de l’emploi dans le secteur du commerce de détail de l’ordre de 3,1% de l’emploi total de ce secteur, mais la hausse de l’emploi a pu être plus importante (jusqu’à 12%) dans certaines provinces les moins sévères sur de telles ouvertures.

Naturellement, une telle réforme soulève également des questions sur notre organisation sociale.

Augmente-t-elle le bien-être collectif en supprimant une journée où tous puissent se rassembler pour du temps libre ? Le bien-être retiré par chacun du temps libre n’est pas indépendant de ce que font les autres. Sans réglementation sur une journée de repos, il est probable que la majorité des individus et des familles aient des difficultés à se coordonner sur des loisirs pris en commun ou sur des activités collectives.

Il est donc important d’avoir une réglementation qui tienne compte des préférences des Français. C’est précisément ce que prévoit la loi Macron en autorisant le travail le dimanche tout en proposant d’encadrer cette nouvelle marge de flexibilité. Les élus locaux pourront fixer le nombre de dimanches où le travail est autorisé entre 0 et 12. Les salariés doivent par ailleurs être nécessairement volontaires pour travailler le dimanche, contre de véritables compensations financières.

Certes, toute réforme est imparfaite. Mais nous n’avons pas le droit de refuser de faire les pas qui vont dans la bonne direction. Défendre notre modèle de société, ce n’est pas le figer, mais le moderniser. Il est capital de montrer aux Français et à nos partenaires étrangers que notre pays est capable de réforme, collectivement. L’immobilisme politique serait une faute et nourrirait directement le populisme.

Pour toutes ces raisons, le Parlement ne devrait pas amoindrir la loi Macron, plutôt la compléter et l’enrichir , parce qu’elle peut utilement l’être. C’est le sens d’une tribune collective porté par une trentaine de chercheurs, écrivains, et dirigeants d’entreprise, que nous reprenons en partie ici.

Yann Algan

Yann Algan est professeur d’économie à Sciences Po Paris, et Co-Directeur du master Economics and Public Policy et du Macroeconomic Program CEPREMAP.

Les principaux domaines d’expertise sont le marché du travail, les entreprises, le management et l’innovation, l’économie expérimentale et du bonheur.

Le Cercle des économistes a été créé en 1992 avec pour objectif ambitieux de nourrir le débat économique. Grâce à la diversité des opinions de ses 30 membres, tous universitaires assurant ou ayant assuré des fonctions publiques ou privées, le Cercle des économistes est aujourd’hui un acteur reconnu du monde économique. Le succès de l’initiative repose sur une conviction commune : l’importance d’un débat ouvert, attentif aux faits et à la rigueur des analyses. Retrouvez tous les rendez-vous du Cercle des économistes sur leur site .

17 commentaires

  • 06 février09:24

    q2lamrd: je n'osais le dire !! c'est malheureux mais en effet, beaucoup d'éléments dans la photo !!


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