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Pétrole : une volonté politique derrière la chute des cours ?
information fournie par Boursorama 17/12/2014 à 16:25

Pour certains analystes, la baisse actuelle de l'or noir s'expliquerait en partie par une "guerre du pétrole" qui se jouerait à l'échelle mondiale.

Pour certains analystes, la baisse actuelle de l'or noir s'expliquerait en partie par une "guerre du pétrole" qui se jouerait à l'échelle mondiale.

Depuis la semaine dernière, les marchés chutent dans le sillon des cours du pétrole. Certes, la baisse de l’or noir est une mauvaise nouvelle pour l’industrie pétrolière. Mais les conséquences sont encore bien plus lourdes pour les pays exportateurs qui ne peuvent plus boucler leur budget.

On s’étonnait il y a un mois d’un baril à 80 dollars. On s’étonne désormais d’un baril à moins de 60 dollars, et le consensus des analystes tablerait même sur un brent autour de 50 dollars pour le premier semestre 2015. Une aubaine pour les consommateurs, mais une catastrophe pour les exportateurs, qui n’est pas neutre sur l’échiquier politique international.

Seuls le Koweït et la Norvège seraient encore à l'équilibre

Conséquence de la chute des prix du pétrole : l’exploitation du pétrole ne serait plus rentable pour beaucoup de pays exportateurs. On pense en premier lieu à la Russie, qui dépend particulièrement du secteur de l’énergie, et dont l’équilibre budgétaire ne serait possible qu’avec un baril aux alentours de 100 dollars ( WTI de New York). Or, si ce prix était encore atteint en juillet dernier, il est désormais bien en-deçà de la cible, évoluant sous 60 dollars.

Pourtant, la Russie n’est pas le cas le plus préoccupant. Nombre de pays du Moyen-Orient souffriraient gravement du faible niveau des prix. L’Iran aurait ainsi besoin d’un baril à 130 dollars pour être à l’équilibre budgétaire, et l’Arabie saoudite elle-même aurait besoin d’un baril au-dessus des 100 dollars, selon des chiffres des Echos (d’autres chiffres affirment que la barre de « rentabilité » de l’Arabie saoudite serait aux alentours de 70 dollars le baril). Même les Emirats arabes unis et le Qatar seraient désormais déficitaires avec un baril sous les 60 dollars. Seuls le Koweït (54 dollars pour l’équilibre) et la Norvège (40 dollars pour l’équilibre) seraient encore « rentables ».

Pourquoi ne pas mettre en pause la production ?

Dans ce contexte, on peut se demander pourquoi les pays actuellement déficitaires ne mettent pas tout simplement en pause leur production. Leurs pertes seraient ainsi temporairement stoppées, et la baisse de l’offre ferait rapidement remonter les prix. Un raisonnement pourtant loin d’être envisagé pour le moment.

En effet, il n’est pas forcément possible pour les producteurs de pétrole de mettre en pause toute une industrie alors que les entreprises du secteur doivent faire face à des remboursements réguliers de dettes comme dans toute industrie. Le besoin constant de liquidités obligerait ainsi les pays exportateurs à continuer de produire pour vendre leurs barils, même à pertes. A cela s’ajoutent les questions de parts de marché que personne ne veut perdre. L’offre ne diminue donc pas et cela continue de peser sur les cours. Au dernier sommet de l’Opep du 27 novembre, l’Arabie saoudite a encore souligné son souhait de ne pas réduire son offre malgré la chute des prix.

Une volonté politique ?

Une autre raison pourrait expliquer la chute actuelle des cours de l’or noir. Sans parler de complot politique, il n’en reste pas moins que la pénalisation de certains Etats en arrange d’autres. La crise que subit actuellement la Russie à cause des prix du pétrole n’est pas neutre alors que le pays est actuellement sous sanctions de l’Occident.

Dans ce contexte, certains s’interrogent sur une éventuelle volonté politique qui pourrait également se cacher derrière l’évolution récente des cours de l’or noir. Thomas Friedman, éditorialiste au New York Times , traduit par Courrier International , jetait ainsi un pavé dans la mare il y a déjà deux mois en déclarant : « Washington et Riyad s’efforceraient de faire baisser les cours du pétrole jusqu’à un niveau qui ne permettrait plus à Moscou et à Téhéran de financer leur budget » . De quoi compliquer la situation, poussant certains analystes à parler de « guerre du pétrole ».

Difficile pourtant d’imaginer une manipulation à l’échelle mondiale des cours du brut alors que l’inquiétude des investisseurs se répand désormais sur les marchés. La baisse des cours pénalise fortement les marchés boursiers occidentaux qui sont redevenus très volatiles depuis la semaine dernière, et les extracteurs américains de pétrole de schiste souffrent eux-mêmes de la baisse des prix. Cela provoquerait ainsi l’effet contraire à celui recherché, à considérer comme réelle la rumeur avancée par le New York Times .

Il est en réalité bien difficile d’y voir clair dans les véritables causes de la chute du pétrole, entre les mécanismes classiques de l’offre et de la demande, la spéculation de certains investisseurs et d’éventuels intérêts politiques.

X.B.

13 commentaires

  • 17 décembre 17:01

    pour penaliser la Russie et l'Iran, ils vont aussi penaliser tout le moyen orient. tous ds le meme sac. Sinon, le GO est tjrs a 1.10 Euros. personne en parle mais l'etat et les distributeurs s'en mettent plein les poches.


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