Perpétuité requise contre Abdelkader Merah

information fournie par Reuters •30/10/2017 à 19:12

PERPÉTUITÉ REQUISE CONTRE ABDELKADER MERAH

PARIS (Reuters) - Le ministère public a requis lundi la réclusion criminelle à perpétuité contre le frère de Mohamed Merah, Abdelkader, jugé depuis le 2 octobre par une cour d'assises spéciale pour participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle et complicité d'assassinats.

La peine requise par l'avocate générale, Naïma Rudloff, est assortie d'une période de sûreté de 22 ans.

Mohamed Merah a été tué le 22 mars 2012 à Toulouse dans l'assaut donné à l'appartement où il s'était retranché, après avoir abattu trois militaires, trois écoliers juifs et le père de l'un d'eux, à Toulouse et Montauban.

"La culpabilité d'Abdelkader Merah ne fait aucun doute", a déclaré l'avocate générale dans son réquisitoire, prononcé après quatre semaines d'audiences sous tension ponctuées d'incidents.

Cet ancien délinquant, caïd de quartier converti en 2006 à un islam radical, était notamment présent lors du vol par Mohamed Merah du scooter dont le tueur de Toulouse et Montauban s'est servi pendant son équipée meurtrière.

Il était en contact avec des islamistes radicaux partis faire le djihad en Syrie, dont les frères Fabien et Jean-Michel Clain, devenus porte-parole de Daech, l'organisation de l'Etat islamique, et Sabri Essid, autre salafiste toulousain.

Naïma Rudloff a requis contre l'autre prévenu, Fettah Malki, 35 ans, compagnon de délinquance de Mohamed Merah, accusé de lui avoir fourni un pistolet mitrailleur Uzi, des munitions et un gilet pare-balle, une peine de 20 ans, dont une période de sûreté des deux tiers.

Abdelkader Merah est en détention provisoire depuis le 25 mars 2012 et Fettah Malki depuis le 1er juin 2013.

Le jugement sera rendu jeudi, après les plaidoiries des avocats de la défense.

Les sept assassinats de Mohamed Merah, revendiqués à l'époque par un groupe affilié à Al Qaïda, les "Soldats du Califat", avec lequel il avait pris contact lors d'un voyage au Pakistan en octobre 2011, ont changé en France la perception de la menace terroriste islamiste, qui s'est manifestée dans toute son horreur en 2015 et 2016.

(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse et Simon Carraud)