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Nicolas Sarkozy sur le pied de guerre
information fournie par Reuters 14/12/2015 à 17:05

NICOLAS SARKOZY REPREND LA MAIN EN VUE DE LA PRÉSIDENTIELLE

NICOLAS SARKOZY REPREND LA MAIN EN VUE DE LA PRÉSIDENTIELLE

par Sophie Louet

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a repris la main lundi dans le contre-la-montre pour la présidentielle de 2017 à droite en annonçant un remaniement de la direction des Républicains qui devrait être fatal à une Nathalie Kosciusko-Morizet trop rebelle à son goût et en préemptant le débat idéologique qu'exigeaient ses rivaux.

Fragilisé par la percée du Front national aux élections régionales, critiqué dans son camp pour son "passif" élyséen et ses "coups de menton" envers le FN, le président des Républicains a fait acte d'autorité au lendemain d'une victoire en demi-teinte des listes de droite et du centre.

Ces dernières ont remporté sept régions métropolitaines, contre cinq à la gauche, mais le désistement décrété par le PS dans trois régions à risque Front national a beaucoup joué.

Lors d'un bureau politique exceptionnel, il a annoncé une refonte -- attendue -- de l'organigramme du parti début janvier, convoqué un conseil national les 13 et 14 février pour trancher la question de la "ligne" et mis au débat une éventuelle modification du calendrier de la primaire de novembre 2016, que des élus veulent avancer pour éviter "une guerre de tranchées".

Sur la sellette depuis plusieurs mois, Nathalie Kosciusko-Morizet, numéro deux du parti, devrait faire les frais du verrouillage de Nicolas Sarkozy, qui souhaite une équipe resserrée et "cohérente sur le fond", selon des participants.

Le sort de la vice-présidente déléguée n'a pas été ouvertement évoqué, mais le président de LR a indirectement mis en cause la chef de file de la droite parisienne en saluant les bons scores des listes de Valérie Pécresse, qui a mis fin dimanche à 17 ans de règne socialiste en Ile-de-France, dans de nombreux départements, sauf dans la capitale, où Claude Bartolone devance son adversaire de près de six points.

"Ce n'est pas de la régression ça", a lancé l'ancien chef de l'Etat, selon un participant. "NKM" s'était inquiétée par le passé de la "régression identitaire" à l'oeuvre selon elle à droite.

"UNE VIEILLE IDÉE STALINIENNE"

Nathalie Kosciusko-Morizet, soutenue par Jean-Pierre Raffarin qui prône un rapprochement avec les "patriotes d'ouverture" socialistes, a achevé d'exaspérer Nicolas Sarkozy en dénonçant de nouveau dimanche soir sa stratégie du "ni ni" (ni désistement ni fusion avec le PS au second tour).

"Je trouve curieux, au moment où on lance un débat sur la ligne, d'évincer ceux qui ne sont pas d'accord", a réagi l'intéressée, alors qu'on l'interrogeait sur la rumeur de son éviction, qu'elle pourrait précéder en démissionnant du parti.

Ce nouveau psychodrame à droite brouille les appels à l'unité de Nicolas Sarkozy, qui avait souligné dimanche soir que l'union ne pouvait "être de circonstance" mais devait "traduire la volonté déterminée de tous les responsables de l'opposition d'avancer, ensemble, vers les prochaines échéances."

L'entreprise est mal engagée. La droite, de l'avis de plusieurs cadres dépités, a renoué dès lundi avec ses vieux démons, "dignes de l'époque du RPR" selon l'un d'eux.

Alain Juppé, rival le plus sérieux de Nicolas Sarkozy pour la primaire de 2016, a jugé lors d'une conférence à Bordeaux que "l'exclusion n'est jamais une bonne réponse."

"Le tout est de savoir comment on conçoit le parti. Est-ce qu'il peut y avoir des opinions diverses, ou est-ce qu'on doit être en colonne par un?", a lancé l'ancien Premier ministre, qui n'était pas présent au bureau politique lundi matin.

"NE BÂCLONS PAS LA PRIMAIRE"

De Christian Jacob à Eric Ciotti, en passant par Eric Woerth et Luc Chatel, nombreux sont les élus à juger qu'avancer avant l'été la primaire des 20 et 27 novembre 2016 empêcherait la "guerre de tranchées" qui s'annonce.

Ils ont mis le sujet sur la table lundi. Nicolas Sarkozy, ouvert sur le principe, s'en remet au bureau politique, après avis conforme du comité d'organisation de la primaire et de la Haute autorité chargée de la superviser.

François Fillon, autre candidat déclaré à la primaire, s'est dit résolument hostile à tout changement dans l'organisation de la consultation. "Si toutes les questions d'organisation étaient tranchées comme elles devraient l'être depuis l'été, le climat serait plus serein", a-t-il dit, selon son entourage.

La réponse à l'avertissement des régionales "ne peut se résumer à 'silence dans les rangs' ou à un changement de calendrier. Cette réponse, c'est un projet puissant, crédible", a-t-il fait valoir.

"Ne bâclons pas les primaires", a mis en garde pour sa part Alain Juppé. Bruno Le Maire, qui devrait se déclarer en janvier, a dit sur France Inter ne pas voir "l'intérêt d'avancer un processus qui se déroule très bien".

Laurent Wauquiez, large vainqueur en Auvergne-Rhône-Alpes sur une ligne droitière, s'est irrité de ce débat sur "des petits gains de temps". Le secrétaire général des Républicains, qui pourrait disputer, comme "NKM", la carte du renouveau à Bruno Le Maire, a dit ne "pas comprendre que la droite retombe dans ses défauts et ses erreurs".

(Sophie Louet avec Claude Canellas à Bordeaux, édité par Yves Clarisse)

13 commentaires

  • 14 décembre 19:25

    Quand c'est qu'il dégage Pinoccio ? J'ai été obligé de voter par défaut une fois je recommencerais si nécessaire et je ne suis pas le seul. On sait ce qu'il cherche avec ses primaires, il ne nous roulera pas de nouveau dans la farine avec son long, long, trop long nez qui n'en fini jamais de s'allonger.


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