La "soirée filles" a commencé tôt, dans un appartement de Vasant Vihar, un quartier aisé de New Delhi. Amies de longue date, huit femmes âgées de 28 à 40 ans boivent, fument et discutent. Un joint passe de main en main. Entre une bouteille de vodka et un vin australien, des plats sont disposés sur la table basse : humus, chicken tikka et toasts au fromage de chèvre, à l'image du tsunami d'influences qui déferle depuis une décennie sur la capitale indienne. Galvanisée par l'afflux brutal de l'argent, la mégalopole transforme fébrilement son quotidien : goûts, apparences, moeurs, mentalités. Sexe, aussi. Ce soir-là, ces femmes en parlent. Elles racontent l'échec du mariage arrangé, la quête du compagnon rêvé, les aventures éphémères. Parfois, elles font circuler leur iPhone pour montrer la photo d'une cible potentielle ou d'un amant passé. "Pas mal !" acquiescent les amies solidaires. Deepika, la benjamine célibataire, est accaparée par la gestion de l'entreprise paternelle et n'a pas le temps de s'offrir une vie sentimentale. Sunita, la plus délurée, veut la convaincre d'utiliser Tinder, le réseau social de rencontres géolocalisées. "Sinon, tu peux toujours aller sur YouPorn !" lance-t-elle en riant. Neera, une divorcée au visage de poupée, intervient : "Moi, je n'ai plus peur d'être seule. Il faut apprendre à s'aimer." Les amies approuvent par un véhément hochement de tête.Un dramatique paradoxeLes Indiennes des villes...
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer