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Mario Draghi : « des incertitudes perdurent » sur l'économie et les marchés
information fournie par Boursorama21/04/2016 à 18:03

Mario Draghi, président de la BCE.

Mario Draghi, président de la BCE.

La BCE a laissé ses taux directeurs inchangés jeudi 21 avril, conformément aux attentes des analystes, après avoir annoncé le mois dernier une accélération de sa relance monétaire. Les commentaires de Mario Draghi en conférence de presse ont peu surpris les investisseurs, tout en participant à une légère augmentation de la volatilité des marchés.

La conférence de presse de Mario Draghi, débutée avec quelques minutes de retard par rapport à l'horaire prévu jeudi 21 avril à 14h30, était moins attendue que celle du mois précédent. Aucune nouvelle annonce majeure n'était attendue par les investisseurs ce mois-ci après l'ensemble de nouvelles mesures annoncées en mars. Les commentaires de Mario Draghi au sujet de la conjoncture économique en zone euro et dans le monde ont néanmoins retenu l'attention.

La politique accommodante réaffirmée « pour une période de temps prolongée »

Le président de la BCE a rappelé sans surprise dès ses premiers mots que les taux directeurs de la BCE resteront à un niveau faible pour une période de temps prolongée. « Concernant notre politique de taux d'intérêt négatifs, nous sommes conscients des difficultés potentielles qu'une telle direction peut entraîner (…) mais l'effet est globalement positif » a commenté Mario Draghi.

Selon ce dernier, « Les conditions de financement se sont améliorées » en zone euro au cours du mois dernier, du fait que « La reprise de la demande de prêts bancaires a été encouragée par la faiblesse des taux directeurs ».

L'éventualité d'une nouvelle baisse à venir des taux de la BCE a été évoquée à demi-mot par le président de la BCE, qui a répété à plusieurs reprises que « S'il y a un resserrement non désiré des conditions de financement, nous serons prêts à agir en utilisant toutes les mesures disponibles dans le cadre de notre mandat ».

Mario Draghi a également rappelé que la politique accommodante de la BCE « sera poursuivie jusqu'en mars 2017 ou jusqu'à une évolution durable de l'inflation vers son objectif », à savoir un taux d'inflation légèrement inférieur à 2%/an.

Concernant l'évolution du plan de rachats d'actifs (« quantitative easing »), « Nous avons commencé à étendre nos achats mensuels à 80 milliards contre 60 milliards auparavant » a commenté le président de la BCE, de manière conforme aux annonces de mars. « A partir de juin, nous commencerons les achats de titres du secteur des entreprises ».

La BCE reste prudente sur l'économie mondiale

Malgré la récente amélioration de certains indicateurs économiques suite à leur dégradation en janvier-février, « des incertitudes perdurent et sont liées plus particulièrement aux évolutions de l'économie mondiale et aux risques géopolitiques », a déclaré le président de la BCE.

Ce dernier a laissé entendre que cette incertaine dynamique économique mondiale pourrait encore peser indirectement sur les perspectives d'inflation en zone euro. Ainsi, « les taux d'inflation pourraient redevenir négatifs dans les mois à venir avant de redevenir positifs », a-t-il évoqué.

Interrogé sur les risques liés au référendum sur le « Brexit » en juin prochain au Royaume-Uni, le président de la BCE a déclaré : « Nous nous attendons à ce que la volatilité des marchés augmente à l'approche du référendum (…) mais nous estimons que ce risque est limité ».

Malgré ces risques, Mario Draghi s'est montré confiant sur la poursuite de la reprise économique en zone euro. « Le PIB réel [de la zone euro] a augmenté de 0,3% au quatrième trimestre 2015 en glissement trimestriel (…). Nous nous attendons à ce que la reprise se poursuive ».

« Monnaie hélicoptère » : « nous n'en avons jamais parlé »

Lors de la séance de questions-réponses avec les journalistes, le président de la BCE a été interrogé sur l'éventuelle mise en place de mesures de relance monétaire exceptionnelles du type « monnaie-hélicoptère », comme cela avait été commenté par la presse en début d'année.

« La monnaie hélicoptère est un concept lourd de difficultés juridiques de différentes natures » a expliqué le président de la BCE, avant de couper court à toute spéculation en déclarant : « Nous n'en avons jamais parlé » au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE, laissant comprendre qu'une telle mesure n'est clairement pas envisagée.

Sans relance de la BCE, la croissance et l'inflation européennes seraient négatives

Pour faire face à certaines critiques sur l'inefficacité de la relance monétaire de la BCE depuis plus d'un an, Mario Draghi a enfin évoqué lors de la séance de questions-réponses ce que serait la situation économique de la zone euro si certaines mesures de relance monétaire n'avaient pas été prises au cours des dernières années.

« Nos services ont fait des estimations contrefactuelles pour estimer le scénario économique si nous n'avions pas pris ces décisions. Les analyses montrent que la croissance jusqu'en 2018 aurait été de 1,8% inférieure si nous n'avions pas mis en œuvre ces politiques monétaires. Quant au taux d'inflation en zone euro, il aurait été négatif cette année. L'inflation aurait pu être de 0,5% inférieure à ce qu'elle devrait être dans les années à venir ».

Contrairement au mois dernier, les investisseurs ont peu réagi face au discours de Mario Draghi. En France, le CAC40 est resté en territoire légèrement négatif comme cela était déjà le cas avant les premières annonces. Malgré un léger regain de volatilité sur les marchés entre 14h30 et 15h30, l'indice de la place parisienne est resté cantonné dans une baisse comprise entre -0,25% et -0,80% (4.560 à 4.580 points) par rapport à son niveau de la veille.

Xavier Bargue (redaction@boursorama.fr)

Retrouvez tous les articles de la rédaction de Boursorama dans la rubrique dédiée .

1 commentaire

  • 21 avril16:14

    oui mais les principales incertitudes sont sur le role de la bce, l interet de l euro et la solidite des banques...


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