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Marchés : « La tendance de fond devrait rester baissière jusqu’à l’été 2016 » (Marc Touati)
information fournie par Boursorama 19/02/2016 à 17:24

Pour Marc Touati, certains indicateurs économiques décevants devraient encore pousser les marchés boursiers à la baisse jusqu'en milieu d'année.

Pour Marc Touati, certains indicateurs économiques décevants devraient encore pousser les marchés boursiers à la baisse jusqu'en milieu d'année.

Pour l'économiste Marc Touati, la mauvaise orientation des marchés en début d'année devrait se poursuivre jusqu'à la mi-2016. La croissance mondiale devrait être significativement plus faible que celle attendue par le FMI. Chutes et rebonds des indices boursiers devraient se succéder.

Même si nous y étions préparés, l'évolution récente des indices boursiers internationaux a été particulièrement décoiffante.

Prenons par exemple le cas du CAC40 : - 9,5% entre le 1er et le 9 février, +1,6% le 10, -4,1% sur la seule journée du 11, puis +8,8% du 12 au 18. Au total, le CAC40 a chuté de 14,5% depuis le 1er décembre 2015 et de 19,5% depuis le « sommet » du 27 avril 2015.

Comme nous l'annonçons depuis presqu'un an, les marchés boursiers sont donc bien entrés dans une phase de fortes turbulences avec tendance baissière depuis le printemps dernier. Et ce n'est que le début.

En effet, ils vont rester tiraillés entre d'une part, le ralentissement notable de la croissance mondiale, de nombreux risques géopolitiques, mais aussi financiers notamment dans le secteur bancaire, et d'autre part, un excès de liquidités qui leur permettra de connaître des phases de rebond conséquent.

Pour autant, la tendance de fond devrait rester baissière jusqu'à l'été 2016. En effet, jusqu'à cet horizon, les statistiques économiques vont rester moribondes. Comme cela a d'ailleurs été le cas cette semaine.

Tout d'abord, même si l'information est presque passée inaperçue, le Japon a retrouvé le chemin de la baisse de l'activité au quatrième trimestre 2015. Son PIB a ainsi reculé de 0,4% au cours de ce dernier, affichant désormais un glissement annuel de 0,7%, contre 1,7% au trimestre précédent.

Sur l'ensemble de l'année 2015, la variation du PIB japonais a ainsi atteint 0,5%, après -0,1% en 2014. La croissance annuelle moyenne du Japon est de 0,2% depuis 2008 et de 0,8% depuis 1992.

C'est triste à dire, mais depuis 25 ans, le Japon est quasiment en stagnation économique. Et les taux à zéro de la Bank of Japan n'y ont rien changé…

Il s'agit évidemment d'un triste enseignement pour les autres pays occidentaux et notamment pour ceux de la zone euro, qui, en dépit d'une politique extrêmement accommodante de la BCE, restent condamnés à la croissance molle.

L'évolution des indices ZEW et Sentix vient de le confirmer. En effet, ces deux indices montrent qu'après une petite bouffée d'oxygène en 2015, la croissance eurolandaise est déjà repartie en apnée.

Si la corrélation entre l'évolution de ces deux indicateurs avancés et la variation du PIB n'est pas parfaite, le graphique ci-après montre néanmoins que le ralentissement de la croissance eurolandaise au quatrième trimestre 2015 n'est pas un accident de parcours mais certainement une nouvelle tendance.

Du côté de l'Oncle Sam, l'heure est aussi aux inquiétudes. En effet, les mises en chantier ont enregistré leur deuxième mois consécutif de baisse, montrant que le secteur de la construction commence à décélérer significativement.

Certes, la production industrielle a rebondi de 0,9% en janvier. Mais ceci n'a pas suffi pour empêcher son glissement annuel de rester négatif, à -0,8%, après -2% en décembre.

Des variations qui montrent que le ralentissement de l'économie américaine engagé courant 2015 va se poursuivre et s'aggraver cette année.

Autant d'évolutions qui nous confortent dans nos prévisions de croissance pour 2016 : 1,6% pour les Etats-Unis, 0,9% pour la zone euro et 0,4% au Japon.

Dans ce cadre, avec une croissance d'environ 5,5% en Chine et en Inde, mais aussi la poursuite de la récession au Brésil et en Russie, la croissance mondiale devrait avoisiner les 2,4%. Ce qui sera normalement suffisant pour éviter un marasme sur les marchés boursiers, qui continueront néanmoins de connaître une forte volatilité et une tendance baissière jusqu'à l'été prochain, c'est-à-dire le début de l'amélioration progressive de la croissance mondiale.

En conclusion, les montagnes russes vont continuer sur les marchés financiers et donner de plus en plus de sueurs froides aux investisseurs. Bon courage !

Marc Touati , économiste, président du cabinet ACDEFI.

29 commentaires

  • 24 février 09:54

    Avec le timing parfait qui l'a toujours caractérisé, c'est désormais officiel : c'est le retour du bull market !


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