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Marchés : "Acheter au son du canon" par Éric Galiègue (Cercle des analystes indépendants)
information fournie par Boursorama08/07/2015 à 18:24

Pour Eric Galiègue, il faut clairement surpondérer les actions si le CAC40 passe en-dessous des 4.500 points.

Pour Eric Galiègue, il faut clairement surpondérer les actions si le CAC40 passe en-dessous des 4.500 points.

Alors que la poursuite de la crise grecque a pénalisé les marchés en début de semaine, Éric Galiègue rappelle un célèbre adage boursier : « acheter au son du canon et vendre au son du violon ». En clair : la récente consolidation des actions offre des opportunités d'achats.

S'il est une règle qui fonctionne plutôt bien sur longue période, c'est « acheter au son du canon ».

L'opposé est bien connu, il faut « vendre au son du violon ». Cela signifie que l'investisseur qui ose acheter pendant les périodes de grands stress est toujours gagnant… A l'opposé, celui qui se dessaisit de ses actions lorsque le marché voit trop « la vie en rose », vend à un prix qu'il ne retrouvera pas avant longtemps…

2015 est  peut-être l'année où aura résonné et le son du violon, et le son du canon . Le marché est capable de passer du  scénario du « tout », au  scénario du « rien ». Ce sont les deux seuls cas de figure possibles en 2015, que nous avons présentés en fin d'année 2014. Le son du violon, c'est la période de béatitude stupide face au déversement programmé de liquidités de la BCE. Le son du canon, c'est l'inévitable dénouement de la crise grecque ...

Le canon a-t-il  vraiment commencé à tonner ? Nous ne le croyons pas, en ce sens que la correction boursière vécue depuis fin avril,  n'a pas encore amené les cours des grands indices à passer en dessous de leur moyenne mobile un an. En un mot, nous vivons pour l'instant une simple consolidation.

Evolution du CAC40 sur les 12 derniers mois.

Evolution du CAC40 sur les 12 derniers mois.

C'est bien sûr les développements de la crise grecque qui pourraient amener le franchissement de ce support majeur que représente la moyenne mobile un an, sise actuellement à 4650 points environ. Le risque grec que nous avons présenté à maintes reprises, est devenu réalité.

Pourtant, l'insolvabilité de la Grèce et bien connue. Le marché a rendu son verdict dès 2010-2011, lorsque les taux des obligations grecques ont atteint des niveaux insupportables. Les investisseurs privés ont tiré un trait sur ce dossier  en mars 2012, lorsqu'ils ont accepté la restructuration de la dette grecque, en abandonnant 53 % de l'argent qu'ils avaient prêté. La perte a atteint plus de 90 milliards d'€, en plus des 70 milliards perdus par les actionnaires (baisse de la capitalisation boursière des actions grecques…). Depuis cette opération douloureuse, sans surprise, les investisseurs ne prêtent plus à la Grèce : c'est la « Troika » qui s'en est chargé, cet attelage étrange entre le FMI, la BCE et la Commission Européenne. Trois ans après, c'est maintenant au tour des investisseurs publics de « prendre leur perte », tout simplement. La chose n'est pas plus compliquée que cela…Mais le sujet est devenu hautement politique, puisque c'est bien l'argent des contribuables européens qui est venu se substituer au marché, et que d'autres pays (Portugal, Irlande, Espagne) sont passées par là et ne demandent pas cette remise de peine. Les « sherpas » de la Commission européenne et des politiques en général doivent travailler dur, et doivent absolument trouver une solution pour permettre à la Grèce et à l'Europe de se sortir de ce mauvais pas.

Une  des solutions pourrait consister en l'émission d'obligations européennes à hauteur de 60% du PIB des pays membres (y compris la Grèce). La mise en place de cette mutualisation européenne de la dette publique serait un pas considérable vers l'intégration finale. La BCE, d'une certaine façon, a commencé le mouvement, en acceptant de mutualiser 20% des pertes potentielles associées à l'acquisition d'obligations d'Etats de la zone €, dans le cadre du Quantitative Easing annoncé en janvier.

La solution la pire serait que les pays européens se déchirent sans trouver de solution durable pour traiter définitivement le dossier Grec. Le « clan germanique », du haut de sa rigueur budgétaire et de ses succès économiques du moment, est  intransigeant. Le « clan latin » (France –Italie) est plus enclin à proposer des solutions à base d'endettement supplémentaire.

L'Europe a toujours avancé grâce aux crises . Celle-ci en est une de taille. Gageons qu'à nouveau,  les politiques trouveront la solution à cette crise grecque, même si elle a été très mal gérée depuis le début… La fin de la période de déni de la réalité constituera un soulagement pour le marché, même si quelques turbulences vont probablement se produire incessamment.

Le choc grec est un choc politique, ce n'est pas un choc financier. Pour cette raison, nous surpondérerons les actions si le CAC 40 passe sous 4500. Le marché ne devrait pas engager maintenant un cycle baissier.

Éric Galiègue

Le Cercle des analystes indépendants est une association constituée entre une douzaine de bureaux indépendants à l'initiative de Valquant, la société d'analyse financière présidée par Eric Galiègue, pour promouvoir l'analyse indépendante.

17 commentaires

  • 11 juillet10:15

    Celui-là a une bonne tête pour toucher des commissions...!


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