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Macron se prépare une rentrée très européenne
information fournie par Reuters 01/08/2017 à 14:05

MACRON SE PRÉPARE UNE RENTRÉE TRÈS EUROPÉENNE

MACRON SE PRÉPARE UNE RENTRÉE TRÈS EUROPÉENNE

par Marine Pennetier

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron se prépare une rentrée très européenne, dans la droite ligne de ses premiers mois de pouvoir au cours desquels il a tenté d'imprimer sa marque en multipliant les contacts, même si certaines initiatives ont pu brouiller son message.

"La rentrée sera très européenne", confirme l'entourage du chef de l'Etat. "Elle sera évidemment centrée autour du couple franco-allemand mais elle montrera en même temps notre volonté de travailler avec l'ensemble de nos partenaires européens".

"Le souhait c'est d'utiliser tous les formats de discussion possibles", ajoute-t-on. "L'Europe est une priorité absolue du président et, c'est le secret pour avancer, il faut être souple et pouvoir discuter avec tout le monde".

Après avoir été placée au coeur de son projet présidentiel, la relance d'une Union européenne fragilisée par le Brexit, la question des réfugiés et la montée de mouvements populistes a occupé sans surprise une place importante de l'agenda du chef de l'Etat depuis son élection le 7 mai dernier.

Une dizaine de dirigeants européens se sont succédé au cours de ces derniers mois à l'Elysée. Le dernier en date, le Premier ministre suédois, a été reçu lundi, trois mois avant un sommet social européen qui se tiendra à Göteborg le 17 novembre.

Le rythme devrait se maintenir après la trêve estivale. Le chef de l'Etat, qui avait promis pendant la campagne de faire un tour d’Europe pendant l’été "pour doter la zone euro d'un vrai budget et pour une vraie Europe à 27 de l’environnement, de l'industrie et de la gestion des migrations", devrait remplir, en partie du moins, son engagement.

Les détails restent encore à finaliser mais Emmanuel Macron se rendra "fin août" dans "trois ou quatre pays" d'Europe centrale et orientale pour une tournée des Etats partenaires qui ont pu souffrir "d'un manque d'attention, parfois un manque de compréhension" de la part de la France.

SYMBOLE IMPORTANT

"C'est un symbole important, cette tournée organisée pendant l'été, dès le début du mandat", dit-on à l'Elysée, où l'on insiste sur la volonté d'approfondir les contacts "avec des pays qui ont une vraie volonté d'être dans le coeur européen".

Cette tournée ne devrait être que la première d'une série de déplacements au sein de l'Union européenne, le chef de l'Etat souhaitant selon son entourage se rendre dans tous les Etats membres d'ici au premier semestre 2018.

La question de la relance de l'Union européenne sera également au coeur d'un "sommet à quatre" (France, Allemagne, Espagne, Italie) le 28 août, destiné à "préparer la rentrée et discuter des initiatives européennes dans les domaines de l'immigration, de la défense, du commerce et du numérique".

"L'idée c'est d'avoir une discussion sur le projet européen avant la rentrée politique dans chacun de nos pays", souligne-t-on à Paris. L'épineuse question du renforcement de l'eurozone, soutenue par Madrid et Paris, devait elle restée en suspens jusqu'aux élections en Allemagne où l'instauration d'un ministre des Finances au sein de la zone euro reste très impopulaire.

Le 27 septembre, Lyon accueillera un sommet franco-italien, l'occasion de souligner l'importance du partenariat entre les deux pays alliés après les remous suscités en Italie par la nationalisation temporaire des chantiers navals STX, l'initiative française sur la Libye et la question des migrants.

"C'est important de montrer qu'au-delà de tel ou tel dossier il y a une relation qui est très forte", souligne-t-on à l'Elysée. "L'idée que la France est fermée aux investisseurs italiens n'est pas exacte, il ne faut pas que l'arbre d'un sujet d'un moment cache la forêt de notre coopération".

AMBIGUÏTÉS?

La brouille diplomatique a montré l'ampleur de la tâche pour Emmanuel Macron, présenté comme le potentiel "sauveur" de l'Union européenne par The Economist, qui n'avait pas hésité à mettre en "une" en juin le chef de l'Etat marchant sur l'eau.

Le président, qui a pu bénéficier au cours de ces premiers mois d'un soutien des partisans de l'intégration satisfaits de voir un Européen convaincu prendre la tête de la deuxième économie de l'UE, souhaitait concentrer les efforts européens sur cinq défis : sécurité, croissance, défense commerciale, développement durable et numérique.

S'il est parvenu à insuffler un nouveau dynamisme à la relation franco-allemande, le chef de l'Etat doit toutefois composer avec l'hostilité des pays de l'Est sur la question des travailleurs détachés, dont il a fait une priorité. Il a également subi un revers sur la question du contrôle des investissements chinois.

"Il est trop tôt pour tirer un bilan de la politique d'Emmanuel Macron sur un plan européen", estime Dominique Moïsi, spécialiste des relations internationales. "Il y a toutefois deux regards opposés qui ont émergé ces dernières semaines, d'un côté celui de Berlin et de l'autre celui de Rome".

"Les Italiens ont peur du colbertisme à la française tandis que les Allemands se réjouissent de voir un président plus sincèrement pro européen que ses prédécesseurs", ajoute-t-il.

"La question est de savoir si on peut être le plus européen des hommes et en même temps colbertiste? C'est toute l'ambiguïté", note Dominique Moïsi. Que retenir des cent premiers jours? "Une certaine ambiguïté, des pas dans la bonne direction, mais tout reste à faire et prouver".

(Edité par Yves Clarisse)

11 commentaires

  • 02 août 11:44

    pour l'instant, la politique du "mais en même temps" est rejetée par tous les Etats européens. Micron à bruxelles a déjà subi deux échecs. En pleine campagne électorale allemande, il est sado, maso ou les deux en même temps ?


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