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Macron dit regretter la primauté donnée aux petites phrases
information fournie par Reuters 19/09/2015 à 17:25

MACRON DIT REGRETTER LA TOURNURE PRISE PAR LE DÉBAT PUBLIC

MACRON DIT REGRETTER LA TOURNURE PRISE PAR LE DÉBAT PUBLIC

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a regretté samedi la tournure prise par le débat public après ses propos rapportés sur le statut des fonctionnaires, très mal perçus par la gauche du PS, estimant que les idées valaient mieux que les petites phrases.

Le ministre de l'Economie a vu des propos tenus vendredi dans un cadre censé être confidentiel rapportés dans la presse, et ceux-là ont valu une mise au point à distance du président de la République puis l'ont amené à tenter une clarification.

Samedi, il y est revenu en marge des Journées du patrimoine durant lesquelles son ministère était ouvert aux visiteurs.

"La vie vaut mieux que des petites phrases", a-t-il dit. "Ces jeux-là ne m'intéressent pas et donc, vous ne me ferez tomber ni dans la langue de bois, ni dans la provocation. J'agis parce que je crois à ce que je fais, je propose et on continuera à avancer ensemble comme ça."

"Pour les concitoyens, pour le pays, pour les fonctionnaires de Bercy, et moi j'en suis un, le débat vaut mieux que tout ce que l'on en fait", a-t-il insisté.

Selon les sites de Challenges et des Echos, qui ont publié les paroles d'Emmanuel Macron, il avait expliqué vendredi lors d'un débat à l'invitation d'un cercle de réflexion que le statut des fonctionnaires n'était "plus adapté" ou "adéquat".

En fin de journée, dans une déclaration transmise à l'AFP, Emmanuel Macron avait affirmé que les mots rapportés donnaient une "vision déformée" de sa pensée et que le statut des fonctionnaires n'était "pas remis en cause".

François Hollande avait profité d'une remise de décoration, un peu plus tôt, pour rappeler son attachement au statut de fonctionnaire et, ce faisant, son ministre à l'ordre, au moment où se prépare une négociation sur les carrières dans la fonction publique.

"DÉBATS ADULTES"

Le terrain est si glissant que même la droite, initiatrice du non-remplacement d'un fonctionnaire partant en retraite sur deux lorsque Nicolas Sarkozy était au pouvoir, ne s'y était aventurée.

Si des élus dont Eric Woerth, chargé du projet pour Les Républicains, ont ironisé, c'était sans rappeler que François Fillon, alors Premier ministre, avait jugé "inutile" un débat sur le statut des fonctionnaires lancé en 2011 par Christian Jacob.

La gauche du Parti socialiste, déjà échaudée lorsqu'Emmanuel Macron avait jugé, à la sortie de l'été et devant le Medef, que les 35 heures n'étaient pas adaptées partout et qu'il faudrait pouvoir y déroger, y a quoi qu'il en soit vu une provocation.

"On ne gagne pas une voix sur les électeurs de droite, on en perd beaucoup sur les électeurs de gauche avec ce type de sorties", s'est agacé samedi le député Jérôme Guedj, en arrivant au Conseil national du PS.

Christian Paul, chef de file des "frondeurs" lors du Congrès du PS en juin, a pour sa part jugé durant le Conseil national que "la modernité, c'[était] de s'attaquer aux rentes bancaires plutôt qu'aux fonctionnaires".

La crispation, à gauche, est d'autant plus grande qu'il ne s'agit pas d'une première. Le ministre de l'Economie s'était par exemple excusé pour avoir parlé d'illétrées au sujet d'ouvrières des abattoirs Gad, et avait une fois évoqué l'idée que les jeunes Français veuillent devenir milliardaires.

Non encarté au Parti socialiste, pointé du doigt à son entrée au gouvernement parce qu'il a travaillé dans une banque d'affaires, "réformateur" assumé, Emmanuel Macron sait en revanche convaincre les institutions qui observent la politique économique de la France.

Ce fut le cas à l'OCDE, vendredi, où son action a reçu un écho positif. Il y avait vanté une pédagogie de la politique fondée en particulier sur l'évaluation des mesures. "C'est un instrument de la réforme, un instrument de sa crédibilité et en même temps il est essentiel, quand on a mené le débat sur des constats, d'évaluer les mesures votées", avait-il dit.

"Ça, c'est un défi d'efficacité pour les politiques publiques et c'est un défi démocratique (sans lequel) on ne peut pas avoir de débats adultes."

(Gregory Blachier)

8 commentaires

  • 20 septembre 11:03

    Ce n'est donc pas dans ce qu'il dit qu'il faut chercher ce qu'il pense.


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