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Les sous-marins, succès industriel à point nommé pour Hollande
information fournie par Reuters 26/04/2016 à 20:03

LES SOUS-MARINS AUSTRALIENS, UNE VICTOIRE POLITIQUE AUTANT QU’INDUSTRIELLE POUR LA FRANCE

LES SOUS-MARINS AUSTRALIENS, UNE VICTOIRE POLITIQUE AUTANT QU’INDUSTRIELLE POUR LA FRANCE

par Simon Carraud

PARIS (Reuters) - Les négociations avec l'Australie censées déboucher sur la signature d'un contrat de 34 milliards d'euros pour la construction et la maintenance de sous-marins constituent pour la France une double victoire, politique et industrielle, sur laquelle le gouvernement a immédiatement tenté de capitaliser.

L'annonce de mardi, fruit d'un an et demi de discussions en coulisses, tombe au meilleur moment pour l'exécutif, qui tente ces jours-ci de faire passer dans l'opinion l'idée que "ça va mieux" sur le front économique.

"Une très grande fierté" et la preuve du savoir-faire industriel français, s'est félicité François Hollande, au lendemain de l'appel téléphonique providentiel du Premier ministre australien, Malcolm Turnbull.

Grâce à ce seul accord désormais en bonne voie, le pays reprendrait une place parmi les tout premiers exportateurs mondiaux d'armements.

Sur la période 2011-2015, la France était, avec 5% du marché mondial, le quatrième plus gros marchand, juste derrière la Chine, et loin des Etats-Unis et de la Russie, d'après un classement de l'institut suédois Sipri.

Les sommes en jeu dans le contrat australien - 34 milliards d'euros, dont environ huit pour le seul constructeur naval français DCNS et davantage encore en comptant les 200 sous-traitants français - permettraient au secteur de l'armement français de résister au moins un temps à l'essor chinois.

"Pendant la phase de finalisation du contrat, dans les huit, dix mois qui viennent, l'organisation industrielle va être précisée", dit-on dans l'entourage du ministre de la Défense pour expliquer la difficulté à chiffrer la part exacte de l'industrie française dans le contrat.

"VICTOIRES TRÈS SYMBOLIQUES"

Il n'en reste pas moins que ces montants sont colossaux au regard de celui, fourni par la Direction générale de l'armement, de 16 milliards d'euros de commandes signées à l'exportation en 2015 - déjà deux fois plus qu'en 2014.

Au-delà de l'aspect comptable, une telle vente servirait à la France de vitrine, moins sensible que les transactions avec l'Arabie saoudite ou l'Egypte, lucratives mais controversées compte tenu de la situation politique dans ces deux pays.

Début 2015, le Caire a passé une commande de 5,2 milliards d'euros comprenant les premiers Rafale exportés par Dassault Aviation et une frégate multimissions Fremm de DCNS, le constructeur retenu par l'Australie.

"C'est vraiment une formidable nouvelle pour l'équipe de France après ce qu'on a déjà vécu en 2015", a déclaré à Reuters Patrice Caine, PDG de Thales, actionnaire à 35% de DCNS, faisant allusion aux exportations en Egypte et au Qatar du Rafale qu'il équipe. "2016 continue avec des victoires très symboliques et des projets considérables."

La forte implantation de Thales en Australie, où le groupe emploie 3.200 personnes, a joué dans la victoire de DCNS, estime-t-on dans l'entourage de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense et VRP de l'armement à la française.

Et, contrairement à ses concurrents allemand et japonais dans l'appel d'offre australien, la France assure largement le "service avant vente" de son armement, qu'elle utilise notamment au Moyen-Orient.

"DONNER DE L'ESPOIR"

"La France a montré par ses interventions que ses systèmes étaient compétents et compétitifs et qu'elle avait les hommes capables d'assurer la formation", d'après Loïc Tribot La Spière, du Centre d'étude et de prospective stratégique.

"Avec cette victoire, nous nous affirmons comme le pays au monde qui sait le mieux fabriquer des sous-marins", a déclaré mardi matin Jean-Yves Le Drian sur Europe 1.

Selon lui, "la qualité technologique a prévalu" dans cet appel d'offres, qui a mis la filiale de l'équipementier Thales en concurrence avec l'allemand Thyssenkrupp Marine Systems (TKMS) et un consortium japonais.

"Pourquoi est-ce que nous vendons à l'exportation des capacités militaires ? D'abord parce que, avec les pays avec lesquels nous sommes en partenariat, nous avons des enjeux stratégiques communs", a ajouté Jean-Yves Le Drian.

"Ensuite, parce que le fait de vendre à l'extérieur consolide notre propre industrie de défense, donc consolide notre propre sécurité. Et ensuite, ça crée de l'emploi", a-t-il encore dit.

D'après Hervé Guillou, PDG de DCNS, 4.000 personnes sont "concernées" en France, "plus ou moins longtemps", par le projet qui concerne Cherbourg, mais aussi Brest, Lorient ou Nantes.

"Et le travail sur le design et le transfert de technologies, c'est à peu près quatre millions d'heures de travail", a-t-il précisé sur BFM Business.

Un décompte plutôt de bon augure pour l'industrie française, au moment où le chômage reste à des niveaux élevés.

"Ça ne va pas mieux pour tout le monde. A l'évidence, il y en a beaucoup dans notre pays qui souffrent (...). Mais il faut avoir confiance en nous-mêmes", a dit François Hollande, venu témoigner de sa satisfaction au siège de DCNS.

"Vous avez peut-être une responsabilité encore plus grande", a-t-il lancé aux employés du constructeur. "C'est de donner de l'espoir à ceux qui attendent un avenir meilleur."

(Avec Cyril Altmeyer, édité par Yves Clarisse)

2 commentaires

  • 26 avril 20:22

    Pas d'inquiétude, pour faire monter les œufs à la neige ... Par contre si vous en voulez qui ne retombent pas dans la crème, il vous faudra changer de restaurant !!!!!!!


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