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Les plus hauts magistrats dénoncent les "outrances" de Hollande
information fournie par Reuters 13/10/2016 à 12:15

LE PLUS HAUT MAGISTRAT DÉNONCE LES "OUTRANCES" DE HOLLANDE

LE PLUS HAUT MAGISTRAT DÉNONCE LES "OUTRANCES" DE HOLLANDE

PARIS (Reuters) - Les plus hauts magistrats de France ont dénoncé jeudi les "outrances" de François Hollande à l'encontre du corps judiciaire, évoquant une "nouvelle humiliation" après celles infligées par son prédécesseur Nicolas Sarkozy, qui a entretenu un lourd contentieux avec les juges sous sa présidence.

Dans le livre "Un président ne devrait pas dire ça", écrit par deux journalistes du Monde, des propos stigmatisant "la lâcheté" de la magistrature sont attribués au président.

"Le président de la République en exercice a laissé publier, sans les démentir, des propos où il qualifie l'institution judiciaire d''institution de lâcheté' où 'l'on se planque', où 'l'on joue les vertueux' et où 'l'on n'aime pas le politique'", a déclaré Bertrand Louvel, premier président de la Cour de cassation, en préambule d'un discours de présentation de nouveaux magistrats.

"Le prédécesseur de l'actuel président (Nicolas Sarkozy, NDLR) avait quant à lui comparé les magistrats à des 'petits pois sans saveur'", a-t-il ajouté. "Ces outrances renouvelées à l'encontre du corps judiciaire, en un temps qui requiert la cohérence de l'ensemble des pouvoirs publics, posent un problème institutionnel."

"Il n'est pas concevable que la charge de président de la République (...) puisse être utilisée par son titulaire (...) pour contribuer à diffuser parmi les Français une vision aussi dégradante de leur justice."

Bertrand Louvel et le procureur général de la Cour de cassation, Jean-Claude Marin, ont été reçus mercredi soir pendant une vingtaine de minutes à l'Elysée par François Hollande, à leur demande.

LE RENDEZ-VOUS AVEC HOLLANDE N'A RIEN ATTÉNUÉ

"Notre entretien d'hier avec le président de la République n'a pas atténué le sentiment que la magistrature en général et les magistrats en particulier ont ressenti face à une nouvelle humiliation", a déclaré Jean-Claude Marin. "Que peuvent aujourd'hui penser les Français lorsque de tels propos sont tenus sur leur justice par la plus haute autorité de l'Etat?"

Pour Bertrand Louvel, ces propos signent la nécessité de se saisir de "la question essentielle de la place, dans les institutions, de l'autorité judiciaire, afin que celle-ci s'émancipe enfin de la tutelle de l'exécutif où la maintient une tradition monarchique d'un autre temps."

Les juges réclament une réforme constitutionnelle du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qui renforcerait leur indépendance.

Dans l'ouvrage des journalistes du Monde, François Hollande déclare : "Ce n'est pas une engeance facile, la magistrature, il ne faut vraiment pas commettre de fautes, on peut être lynché."

"Cette institution, qui est une institution de lâcheté (...) parce que c'est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux... On n'aime pas le politique", ajoute-t-il.

Avant François Hollande, Nicolas Sarkozy s'était attiré les foudres des juges en mettant en cause notamment l'impartialité de certains d'entre eux appartenant à des syndicats classés à gauche. A la faveur de plusieurs faits divers, il avait également dénoncé leur laxisme supposé, avant de les comparer à des "petits pois" sans saveur.

(Chine Labbé, édité par Yves Clarisse)

24 commentaires

  • 14 octobre 12:25

    C'est normal que les magistrats réagissent et ces confessions à répétition d'un Président en exercice sont simplement grotesques. La limite qu'ils peuvent avoir à leurs inquiétudes est que ce Pdt est sans crédibilité auprès des Français.


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