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Les patrons inquiets d'une possible victoire du FN
information fournie par Reuters 11/12/2015 à 14:28

INQUIÉTUDE DES PATRONS SUR UNE ÉVENTUELLE VICTOIRE DU FN AUX RÉGIONALES

INQUIÉTUDE DES PATRONS SUR UNE ÉVENTUELLE VICTOIRE DU FN AUX RÉGIONALES

PARIS (Reuters) - Les patrons se montrent préoccupés à l'approche du second tour des régionales et s'inquiètent des retombées négatives et de l'incertitude qui résulteraient d'éventuelles victoires du Front national (FN).

A droite comme à gauche, on prédit le pire pour les territoires qui basculeraient à l'extrême droite.

Le Premier ministre Manuel Valls, qui a affirmé cette semaine que les partisans du FN mettaient "en danger l'avenir économique des régions", est encore monté d'un cran à deux jours du scrutin, évoquant un risque de "guerre civile" en cas de victoire de la formation de Marine Le Pen.

Si les derniers sondages ne lui sont pas favorable, le FN n'a pas perdu tout espoir d'arriver en tête en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine ou en Provence-Alples-Côte-d'Azur (Paca).

Dans cette dernière région, qui accueille plus de 30 millions de visiteurs chaque année, le tourisme représente plus de 10% de l'activité, selon les chiffres de la Mission de développement économique régionale.

"Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose que la marque Paca soit associée à l'image du FN, en France et à l'étranger, et aux valeurs qui vont avec", juge Jean-Luc Monteil, président de la branche régionale du Medef.

Pour Jean-Pierre Ghiribelli, président de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie dans le Var et en Paca, les deux municipalités FN de son département - Fréjus et Cogolin - sont "bien gérées" mais il se souvient que l'expérience FN à Toulon, à la fin des années 1990, a été un "désastre" et redoute lui aussi les conséquences pour sa filière. Cet hôtelier de Bandol dit avoir déjà reçu des appels de clients français et étrangers inquiets.

NE PAS "SE MÊLER DE POLITIQUE"

Ailleurs, les patrons restent souvent plus discrets sur le sujet, une attitude que Frédéric Motte, président du Medef en Nord-Pas-de-Calais, explique par la "tradition des patrons du Nord" qui n'ont pas l'habitude de "se mêler de politique".

"Un chef d'entreprise a besoin de visibilité et de lisibilité. Quand on est en période d'incertitude, ce n'est pas bon pour le business et une victoire du FN participerait à l'incertitude", note-t-il toutefois.

Bruno Bonduelle, ex-président du groupe agroalimentaire éponyme mais aussi de la CCI du Grand Lille, a pris publiquement position contre le FN par peur, a-t-il écrit dans une tribune publiée en novembre, de voir l'"économie sombrer dans le repli sur soi".

Désormais, il préfère garder le silence pour "sauvegarder les intérêts de l'entreprise dont (il) porte le nom", a-t-il dit à Reuters.

Luc Doublet, président délégué de Nord France Invest, une agence de promotion économique financée à 70% par le Conseil régional, dit ne pas voir d'inquiétude chez ses confrères.

Mais les candidats du FN "ont fait quelques déclarations qui montrent qu'ils n'ont pas encore le retour d'expérience nécessaire", ajoute ce chef d'entreprise.

L'économie du Nord-Pas-de-Calais est ouverte sur le monde: quelque 1.100 groupes étrangers y sont implantés et elle figure au troisième rang des régions de France qui attirent le plus d'investissements directs étrangers, d'après le Conseil régional.

Pour Luc Doublet, il est peu probable que les multinationales désertent la région au lendemain d'une éventuelle victoire de Marine Le Pen.

Selon Olivier Klotz, chef du Medef alsacien, les patrons de l'Est restent eux aussi "prudents" en attendant le dénouement du second tour dimanche prochain. Mais, ajoute-t-il, le vote FN reste "honteux".

De nombreux patrons jugent les propositions économiques de la direction nationale du FN avec beaucoup de méfiance, surtout la volonté de sortir de l'euro, et partagent en cela la position prise par le Pierre Gattaz, président du Medef, avant le premier tour.

Les incertitudes politiques en France mais aussi les risques d'attentats et la possibilité d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, tout cela fait qu'il est très difficile d'être optimiste dans le contexte actuel, a dit un Reuters un grand banquier parisien.

Une fois n'est pas coutume, quelques-uns des principaux syndicats et le patronat ont fait entendre ces derniers jours une position commune, à quelques nuances près: tous se disent hostiles à la formation d'extrême droite.

Dans la foulée du premier tour, la CGT a appelé à "faire échec" au parti d'extrême droite et la CFDT a demandé à ses membres de "voter massivement" contre lui.

(Simon Carraud, avec Ingrid Melander, édité par Marc Joanny)

20 commentaires

  • 12 décembre 14:26

    hihi fini les milliard a l oeil si le fn gagne


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