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« Les marchés finissent toujours par revenir à la réalité » (Edmond de Rothschild AM)
information fournie par Boursorama 02/02/2016 à 16:14

Les marchés européens creusent leurs pertes alors que les fondamentaux économiques de la zone euro restent solides, soulève Edmond de Rothschild AM.

Les marchés européens creusent leurs pertes alors que les fondamentaux économiques de la zone euro restent solides, soulève Edmond de Rothschild AM.

La tendance baissière poursuivie par les marchés financiers depuis le début de l'année est excessive, estime Benjamin Melman, directeur de l'allocation d'actifs chez Edmond de Rothschild AM. Mais pour lui, les marchés finiront par « revenir à la réalité des fondamentaux ».

« L'ampleur du repli des marchés depuis le début de l'année peut surprendre en raison du manque flagrant de catalyseurs et de nouvelles à la source de cette remontée brutale de l'aversion au risque des investisseurs. Certes, l'environnement économique mondial semble se dégrader quelque peu, mais de façon marginale », estime Benjamin Melman dans une note de conjoncture d'Edmond de Rothschild AM, diffusée mardi 2 février.

Selon lui, la tendance baissière de ces dernières semaines est provoquée par « l'alignement de trois risques, déjà fort bien identifiés l'an dernier, qui sont à l'origine d'un retournement très net du sentiment de marché ».

Parmi ces trois risques, se trouvent « la crainte que la Chine exporte un risque déflationniste au travers d'une dévaluation significative du Yuan », « la chute des prix du pétrole, [considérée par certains comme un] signal avant-coureur d'une récession mondiale ou d'une crise financière », et le sentiment que « le cycle amorcé du resserrement monétaire de la Réserve fédérale contribue toujours à des sorties de capitaux des pays émergents ».

Chine : « la réaction du marché nous semble très excessive »

Concernant les craintes sur la Chine, Benjamin Melman s'étonne de constater que les opérateurs de marché se sont émus en début d'année d'une dévaluation du yuan face au dollar. « La banque centrale de Chine avait clarifié en décembre sa nouvelle politique de change. L'idée était de stabiliser globalement le Yuan par rapport à un panier de devises et non plus par rapport au seul dollar afin de ne plus se laisser entraîner par un mouvement d'appréciation supplémentaire du billet vert ».

À ce sujet, la société de gestion explique que « la réaction du marché nous semble très excessive mais elle peut s'expliquer », du fait que « le manque de fiabilité des statistiques chinoises et la médiocre qualité de la communication des autorités laissent la place à une divergence importante dans l'appréciation de la situation ».

Benjamin Melman estime néanmoins que les efforts de la banque centrale chinoise pour calmer les craintes des investisseurs devraient finir par payer.

Pétrole : les effets positifs de la chute des cours vont commencer à se voir

Autre grand sujet, toujours au cœur de l'actualité des marchés ce mardi : la chute des prix du pétrole. « En l'espace de 18 mois, le cours du WTI a plongé de 70% », rappelle Benjamin Melman.

Prenant du recul sur la situation, ce dernier rappelle que « des mouvements comparables ont été constatés lors des récentes décennies, lors de la crise de 2008, du "contre-choc pétrolier" de 1986 et de la crise des pays émergents de 1998 ». De ces précédentes crises peuvent être tirés quelques enseignements.

« Lors du contre-choc pétrolier de 1986, la baisse des cours du pétrole, entraînée par un excès d'offre lié à une concurrence acharnée des pays producteurs, avait produit des effets bénéfiques sur l'économie mondiale. Pendant la crise de 1998, la chute des cours du pétrole liée au tassement de la demande des pays émergents avait constitué l'un des moteurs permettant à la croissance des pays développés de traverser la crise sans fléchir », rappelle ainsi Benjamin Melman.

Certes, « les effets positifs sur les pays développés à attendre de la baisse des cours du pétrole sont aujourd'hui moindres du fait du rôle accru de la production de pétrole aux Etats-Unis ». De même, « les effets négatifs sont plus élevés du fait du poids plus important des pays producteurs au sein de l'économie mondiale ».

Pour autant, les investisseurs restent peut-être trop focalisés à court terme sur la question des effets négatifs de la baisse du pétrole, alors que « les effets négatifs de la chute des cours du pétrole sont plus rapides à se diffuser dans l'économie, via les coupes d'investissement, que les effets positifs ». Ainsi, « la bonne nouvelle est que nous avons vu davantage les effets négatifs que les effets positifs jusqu'à présent et que cette situation devrait s'inverser », estime Benjamin Melman.

Concernant la fragilité financière des producteurs de pétrole américains, « il y aura vraisemblablement quelques faillites mais nous ne sommes pas dans le cadre d'un risque systémique » poursuit-il.

« On peut comprendre que tant que le marché ne réussit pas à trouver un "juste prix" sur le pétrole, une variable financière majeure, les investisseurs questionnent les valorisations des autres marchés. Toutefois, après l'ampleur du plongeon, un point d'ancrage sur le pétrole semble de plus en plus probable cette année même s'il reste par nature incertain ».

« Un écart flagrant entre la réalité économique et la perception des investisseurs »

En ajoutant à la Chine et au pétrole les craintes liées aux pays émergents, Benjamin Melman explique que « Les trois grands risques se nourrissent en partie les uns des autres. Les marchés pourraient demeurer volatils dans la mesure où ces risques ne sont pas appelés à disparaître du jour au lendemain ». Pour autant, « nous nous situons dans la perspective d'un rebond des marchés » avance-t-il.

Selon Edmond de Rothschild AM, « il s'est creusé un écart flagrant entre la réalité économique et la perception, très pessimiste, des investisseurs. Or, les marchés finissent toujours par revenir à la réalité des fondamentaux ».

Autre argument allant dans le sens d'un retour au calme des marchés, la société de gestion avance que « les banques centrales jouent le rôle de garde-fou. Ainsi, la BCE a promis d'examiner en mars la question d'un assouplissement de sa politique monétaire, tandis que la Banque du Japon pourrait prochainement aller dans cette direction ».

Comme d'autres sociétés de gestion, Edmond de Rothschild réaffirme ses choix malgré la mauvaise passe subie par les marchés : « Nous demeurons positifs sur le potentiel de hausse des actions européennes et plus particulièrement celles de la zone euro », termine ainsi la société.

X. Bargue (redaction@boursorama.fr)

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14 commentaires

  • 03 février 15:09

    le pétrole est soumis à la même règle de marché la plus élémentaire. celle de l'offre et de la demande. l'offre surpasse la demande qui s'effondre. le pétrole qui s'effondre est un signal baissier et non un vecteur d'opportunité.


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